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Guinée: journée "ville morte" diversement suivie à Conakry

Oct 29, 2009

L'appel à la journée "ville morte" lancé par l'opposition guinéenne a été "diversement suivi" mercredi à Conakry, un mois jour pour jour après le massacre d'opposants par l'armée, a appris l'AFP de sources concordantes.

Le Forum des forces vives de Guinée (partis d'opposition, syndicats, société civile) avait appelé la population à cesser toute activité, afin de protester contre la répression sanglante d'une manifestation pacifique de l'opposition, le 28 septembre à Conakry, durant laquelle au moins "150 à 200 personnes" ont été tuées et plus d'un millier blessées, selon diverses ONG.

Mercredi, l'appel a été généralement suivi dans le secteur privé: les banques, les sociétés d'assurance et les stations-service n'ont pas ouvert, selon des habitants de Conakry et des journalistes de l'AFP. Le port autonome est resté fermé, tout comme le marché de Madina, le plus grand de Guinée, situé dans la banlieue de la capitale.

En revanche, l'administration publique a généralement fonctionné et des écoles publiques et privées ont ouvert. Des taxis, moins nombreux qu'à l'accoutumée, étaient visibles dans la circulation. La population continuait de s'approvisionner dans des commerces à Conakry et dans sa banlieue.

"Le mouvement a été diversement suivi" dans la capitale, a estimé le directeur de publication des journaux Le démocrate et L'Indépendant, Mamadou Dian Baldé, interrogé par l'AFP.

Dans l'intérieur du pays, le mouvement a été suivi dans certaines villes telles que Labé (nord), Kita (centre-nord) et Kindia (à 130 km à l'est de Conakry), selon des habitants joints par l'AFP.

Mardi, à la télévision publique, le ministre guinéen de l'Administration du territoire, Frédéric Kolié, avait appelé "les travailleurs à vaquer à leurs occupations".

Le ministre avait déclaré: "La journée ville morte ne se justifie pas. C'est une autre forme de provocation alors que les négociations sont engagées avec le médiateur de la Cédéao" (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), le président burkinabè, Blaise Compaoré.

Les 12 et 13 octobre, un grand nombre de commerces étaient déjà restés fermés dans plusieurs villes à l'appel des syndicats qui demandaient à la population de rester chez elle pour prier à la mémoire des "martyrs de la démocratie".

"La dernière fois, le mouvement avait été totalement observé. Cette fois, il a été moyennement suivi", a jugé, sous couvert de l'anonymat, un observateur. "Le gouvernement avait appelé les populations à aller au travail et certains fonctionnaires ont eu peur d'un contrôle inopiné", a-t-il estimé.

Depuis le massacre du 28 septembre, l'opposition exige la dissolution de la junte, la mise en place d'un gouvernement de transition et la création d'une commission internationale d'enquête sur le massacre. - AFP 

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