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Guinée: commission d'enquête sur les massacres de Conakry approuvée à l'ONU

Oct 29, 2009

Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé mercredi la création d'une commission d'enquête de l'organisation sur le massacre d'opposants perpétré fin septembre par l'armée en Guinée.

Dans une déclaration, le Conseil a également approuvé les prises de position des instances africaines en faveur de l'établissement de nouvelles autorités de transition en Guinée et de l'interdiction faite aux membres de la junte militaire actuellement au pouvoir de se présenter aux élections prévues en janvier.

La déclaration, rédigée par la France, a été lue en séance par l'ambassadeur du Vietnam, Le Luong Minh, au nom du Conseil qu'il préside ce mois-ci.

Le Conseil y "salue la déclaration du sommet de la Cedeao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) appuyant la décision du secrétaire général (de l'ONU, Ban Ki-moon) de créer une commission d'enquête internationale" sur la répression de la manifestation du 28 septembre.

Le Conseil "prend note du fait que les autorités guinéennes se sont engagées officiellement à soutenir le travail de cette commission, dans des conditions assurant sa sécurité".

M. Ban avait décidé le 16 octobre de créer cette commission pour enquêter sur les incidents "afin de déterminer la responsabilité des personnes impliquées".

Une manifestation de l'opposition avait été brutalement réprimée par l'armée le 28 septembre à Conakry, suscitant l'indignation de la communauté internationale.

La junte dirigée par Moussa Dadis Camara a avancé un bilan officiel de 56 civils morts et 934 blessés, tandis que l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme estime que plus de 157 personnes ont été tuées et 1.200 blessées, dont de nombreuses femmes violées en public. L'ONU a évoqué un bilan d'au moins 150 morts.

Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW), ces violences "étaient organisées et préméditées".

Moussa Dadis Camara avait été porté au pouvoir par un coup d'Etat sans effusion de sang, le 23 décembre 2008, après la mort du dictateur Lansana Conté qui dirigeait le pays depuis 1984.

L'officier putschiste envisage d'être candidat à la présidentielle prévue en janvier, après avoir maintes fois promis qu'au terme de la transition, il confierait le pouvoir à un président civil.

C'était pour protester contre cette intention que les manifestants étaient descendus dans la rue le 28 septembre.

Outre son appui à une commission d'enquête, la Cédéao a décidé d'un embargo sur les armes à destination de la Guinée, soutenu par les Etats-Unis.

L'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud, a qualifié la déclaration du Conseil de sécurité de "très importante."

Elle "confirme l'engagement du Conseil de sécurité de ne pas permettre l'impunité, étant donné la gravité des massacres et des violences sexuelles dont ont été victimes les habitants de Conakry le 28 septembre", a-t-il dit à la presse.

"Nous faisons tout cela en soutien et en coopération avec les organisations africaines, l'Union africaine et la Cédéao", a souligné M. Araud. - AFP 

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