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Côte d'Ivoire: le médiateur Compaoré à Abidjan, les violences continuent

Feb 22, 2010

Le médiateur et président burkinabè Blaise Compaoré tentait lundi à Abidjan de dénouer la crise politique ivoirienne, encore marquée par des violences après une semaine de manifestations d'opposition.

Parrain de l'accord de paix de 2007, M. Compaoré a été reçu par le président Laurent Gbagbo à son arrivée à la mi-journée. Il devait s'entretenir aussi avec le Premier ministre Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) et les chefs de l'opposition Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara.

Après une réunion infructueuse dimanche à Ouagadougou avec ces deux opposants, un sommet "en urgence" du président burkinabè et des principaux dirigeants ivoiriens avait été annoncé pour "débloquer" la situation, avant l'annonce dans la soirée de cette série d'entretiens.

La Côte d'Ivoire, coupée en deux depuis le coup d'Etat manqué de 2002, connaît un fort regain de tension depuis la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI) par le président Gbagbo le 12 février.

La CEI, qui a été accusée de "fraude" sur la liste des votants, est chargée d'organiser le scrutin présidentiel sans cesse reporté depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005 et désormais renvoyé à une date indéfinie.

Annoncée ce week-end pour ce lundi par son entourage, la formation du nouveau cabinet de M. Soro, devenu Premier ministre en 2007, a été bloquée la semaine dernière par l'opposition.

Cette dernière a réitéré dimanche son exigence d'un "rétablissement" de la CEI avant toute discussion sur son entrée au gouvernement.

La France a appelé à "préserver les acquis du processus de paix" et exhorté au dialogue et à la responsabilité, après la mort vendredi de cinq personnes à Gagnoa (centre-ouest) dans le fief de M. Gbagbo, lors de la répression d'une protestation.

Répondant à l'appel de leurs chefs à contrer "par tout moyen" le pouvoir en place, des opposants ont continué d'organiser à travers le pays des manifestations, parfois marquées à nouveau par de sérieux incidents.

A Abobo, quartier populaire du nord d'Abidjan dirigé par le Rassemblement des républicains (RDR) de M. Ouattara, deux policiers ont été "blessés par balles" par "des individus non identifiés", selon la police.

Un membre du personnel médical a affirmé à l'AFP avoir vu un civil étendu sur le sol et "très mal en point", puis pris en charge par une ambulance.

Des échauffourées y avaient dans la matinée opposé aux forces de l'ordre des jeunes qui avaient érigé des barricades, incendié des pneus et jeté des pierres sur la police.

Un responsable local d'opposition a cependant assuré qu'il n'y avait pas eu de "mot d'ordre" et évoqué un "mouvement populaire".

A Katiola (centre), des jeunes ont "saccagé" le domicile du porte-parole du chef de l'Etat, Gervais Coulibaly, et "tenté de brûler" le siège local du Front populaire ivoirien (FPI, parti présidentiel), a indiqué Martin Yao Touré, directeur local de campagne du candidat Gbagbo.

Wamien Coulibaly, responsable local d'opposition, a accusé "des jeunes incontrôlés qui ont infiltré les manifestants".

Dans ce climat tendu, la diffusion de la chaîne de télévision France 24 a été "suspendue" lundi dans le pays pour "traitement non professionnel de l'information" concernant "l'actualité politique" ivoirienne récente, a annoncé l'organe de régulation.

La direction de France 24 a dit "regretter" une décision qui "lui paraît injustifiée". - AFP

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