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Niger: un "putsch démocratique" ?

Feb 28, 2010

Au Niger, la plupart des habitants de Niamey semblent avoir accueilli le récent d'état militaire plutôt favorablement. Un putsch pour la démocratie? Notre confrère Caspar Leighton rappelle que ce ne serait pas la première fois.

"Nous avons déjà eu des coups d'état par le passé, et d'habitude, il n'y a que peu de morts" note Mohamed Bazoum, vice-président du parti d'opposition PNDS Taraya. Ce qui explique pourquoi selon lui "ce putsh n'est pas aussi traumatisant pour nous qu'il aurait pu l'être ailleurs".

Le dernier coup d'état militaire en date remonte à 1999. Il avait été suivi par une brève période de transition, et par des élections. Les Nigériens espèrent qu'il en sera de même cette fois-ci.

Confiance

"Nous sommes fiers de l'action des soldats" déclare un homme au marché de Niamey, qui a demandé à garder l'anonymat, "nous attendons d'eux maintenant qu'ils gèrent une transition propre et honnête, parce-que les militaires ne sont pas gourmands ou ambitieux. Ils ne recherchent pas le pouvoir".

Des propos qui semble confirmés par la junte, qui annonce que ni ses membres ni ceux de l'administration intérimaire qu'elle met en place ne seront autorisés à se présenter à de futures élections.

Plus d'une fois, quand des soldats ont pris le pouvoir en Afrique de l'ouest en promettant un retour à des gouvernements civils et à la démocratie, les choses ne se sont pas passées de façon aussi simple…

Mais au Niger, la majorité des gens pensent que l'armée tiendra parole.

Un point de vue que partagent notamment des membres du gouvernement renversé par le putsch. Tamboura Issoufou, porte-parole du MNSD, le parti du président déchu Mamadou Tandja, est optimiste: "nous devons croire ce que disent les militaires" déclare-t-il,"et nous pensons que ce sont des hommes de parole".

Sortir de l'isolement

Le MNSD pourrait se voir autoriser à participer au processus de transition et à présenter des candidats aux élections. Mais l'opposition exige que Mamadou Tandja lui-même soit exclu du processus et qu'il soit jugé pour haute trahison.

Nombreux sont ceux au Niger qui pensent que le pays était sérieusement menacé par l'isolement international du pays provoqué par la décision du président de changer la constitution pour rester au pouvoir.

Mohamed Bazoum y voit une bonne raison de penser que l'armée honorera ses engagements et rendra le pouvoir à des civils: "le Niger ne peut pas survivre sans aide internationale" explique-t-il, "et tant qu'il y aura un gouvernement militaire, les sanctions imposées pendant la présidence de Mmadou Tandja resteront en vigueur".

Et le vice-président du PNDS Taraya ajoute: "parfois, les coups d'état peuvent avoir des effets bénéfiques". - BBC

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