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Sarkozy remanie son gouvernement

Mar 22, 2010

Le président français Nicolas Sarkozy s'apprêtait lundi à remanier son gouvernement au lendemain d'une très sévère défaite de la droite aux élections régionales, en ajustant sa stratégie sans remettre en cause le cap des réformes, selon ses proches.
Le premier ministre François Fillon s'est entretenu dans la matinée avec le président pour «faire le point» sur les conséquences de ces dernières élections intermédiaires avant la présidentielle de 2012.
Le chef du gouvernement, qui a dit assumer sa «part de responsabilité» dans cette défaite, devrait conserver ses fonctions, et les changements au sein de son cabinet devraient être «modestes» selon le principal collaborateur du président, Claude Guéant.
Ce remaniement devrait être marqué par le débarquement du ministre du Travail, Xavier Darcos, un proche de Nicolas Sarkozy largement battu dimanche et en position de faiblesse pour négocier une impopulaire réforme des retraites, selon plusieurs sources au sein du parti présidentiel UMP.
Selon la presse, ce réaménagement ministériel devrait surtout consacrer l'entrée au gouvernement de représentants de la droite non sarkozyste et le gel de l'ouverture à gauche, comme l'ont demandé des barons de la majorité au Parlement.
Le second tour des régionales a nettement confirmé le vote sanction à l'égard de M. Sarkozy: la gauche a recueilli 54% des voix, loin devant la droite à 35,4%, selon les derniers résultats, tandis que le parti d'extrême droite du Front national enregistrait une remontée avec près de 18% des voix dans 12 régions.
«Une élection a toujours une signification, un message» et le président «est décidé à l'entendre», a encore dit Claude Guéant.
Mais ses lieutenants ont prévenu qu'il n'y aurait pas de changement de cap de sa politique. «Les Français n'ont pas dit non aux réformes», a notamment déclaré le patron de l'UMP, Xavier Bertrand.
Pourtant, selon un sondage de l'institut CSA, un tiers des Français voudrait que M. Sarkozy «ralentisse le rythme des réformes».
Et la colère gronde au sein d'une partie de la droite qui réclame une révision des priorités.
Ainsi, l'ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin a demandé un «vote de confiance» au Parlement sur les réformes. Le leader des députés UMP Jean-François Copé a appelé à «revenir aux fondamentaux» de la droite traditionnelle.
Le quotidien Le Figaro lui-même, pourtant très proche du pouvoir, voit dans le vote de dimanche l'«exaspération de nombreux électeurs de droite qui pêle-mêle ne comprennent pas l'ouverture à gauche, la surenchère écologique symbolisée par la taxe carbone, l'empilement de réformes (...) insuffisamment expliquées».
Parmi les dossiers «sensibles» à venir, le quotidien évoque la réforme des retraites, celle de la justice, qui doit mener à la suppression du juge d'instruction, ou le projet de taxe écologique frappant les émissions de CO2, qui doit en principe entrer en vigueur à l'été.
De leur côté, les socialistes, divisés et dépourvus de tout projet cohérent depuis le début du mandat de Nicolas Sarkozy en 2007, sont relancés. «Jour de gauche», proclame le quotidien Libération.
Leur dirigeante, Martine Aubry, trouve aussi dans cette victoire la légitimité qui lui faisait défaut pour incarner une alternative au président de droite.
Elle sera l'une des prétendantes à la candidature socialiste en 2012, avec le directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal, qui a triomphé dimanche dans sa région de Poitou-Charentes (ouest).
Après ces régionales, la gauche dirigera 21 des 22 régions de France métropolitaine (hors outre-mer). La droite a réussi à conserver l'Alsace (est) et en outre-mer a remporté la Réunion (océan Indien) et la Guyane (Amérique du Sud). – AFP

 

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