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Limogeage de Mahmoud Condé « pour faute lourde »: des bribes d’informations

Jun 15, 2010

Nous sommes jeudi, 10 juin 2010 à 20h 46, quand tombe le « Décret D/118/PRG/SGG portant révocation d'un haut cadre de la Présidence de la République » à la surprise générale.
Voici un extrait de l’acte présidentiel : « - Sur proposition du Ministre secrétaire général à la Présidence de la République et avec accord du Premier ministre Chef du gouvernement de transition, le Président de la République décrète :

- Article 1er : Monsieur Mahmoud Condé, Ministre-Conseiller à la Présidence de la République, est révoqué de ses fonctions avec effet immédiat pour faute lourde… »

On a vite fait de lier le décret de révocation du Ministre-Conseiller au « bras de fer entre Tibou Kamara et Mahmoud Condé » qui a finalement « tourné en faveur du premier. » Le premier étant le ministre secrétaire général de la présidence qui a fait la proposition de révocation avec l’aval du premier ministre.

Le second, Mahmoud Condé est celui qui a été limogé. Ce serait le dénouement d’un épisode qui se jouait depuis un certain temps entre les deux hommes. En fait, une querelle de leadership.
De source proche de Mahmoud, « c’est suite à une discussion [une de plus] qu’il a eue avec le nouvel homme fort de la Présidence, Tibou Kamara ». Sans autre commentaire.

Dans l’entourage de Tibou, on explique le limoge de M. Condé par le fait qu’il lui est reproché d’avoir enfreint à la logique qui voudrait que « tous les dossiers engageant l’Etat guinéen, doivent obligatoirement passer par le cabinet du Premier ministre pour examen avant d’être soumis au Chef de l’Etat. » Selon cette source très proche du ministre secrétaire général de la Présidence, le ministre révoqué a « soumis directement le dossier Rusal au Chef de l’Etat pour signature. » Il faut souligner que ce dossier en contentieux avec l’Etat guinéen. Ce que Tibou n’aurait surtout pas apprécié et qu’il qualifie de « plus grave », c’est quand le Chef de l’Etat a demandé à son Ministre-Conseiller, Mahmoud Condé, si « le Premier ministre lui a avait donné son accord, il a répondu par l’affirmative. Chose que Jean Marie Doré a démenti catégoriquement quand il s’est rendu compte que le Général Konaté l’avait signé, alors qu’il [ndlr : le dossier] n’avait pas été examiné par le cabinet de la Primature. » La même source précise que « confondu, Mahmoud Condé n’a pu se défendre. Ce qui a amené sa révocation pure et simple par un décret du Président de la République pour faute lourde. »

Rencontré fortuitement dans un de ses lieux sélects de fréquentation en compagnie de ses amis, le ministre limogé a eu comme phrase la suivante : « j’ai la conscience tranquille. Dieu est Grand et je m’en remets à lui. Mon devoir premier est de protéger mon Chef et non de lui créer des problèmes... »
Un très proche de M. Condé prend la parole et il déclare, amer : « monsieur le journaliste, soyez serein. C’est une cabale montée contre Dr Mahmoud Condé. Tenez. Il est ministre-conseiller du Président de la République. De surcroit chargé des questions stratégiques. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu’il a pour interlocuteur directe le Chef de l’Etat. Et au regard des prérogatives à lui prescrites, il ne dépend ni du Premier-ministre, encore moins du Ministre secrétaire général de la Présidence de la République. Vous savez, mon frère, quand on a réussi à fermer quelques 7 à 8 filières de clans mafieux qui voudraient escroquer Rusal, ce n’est pas donné à tout le monde de dormir tranquillement, hein... Encore une fois, ce n’est purement et simplement que de la cabale contre notre ami Mahmoud Condé. Et croyez, quand Dr Mahmoud vous dit qu’il a la conscience tranquille. »

Au moment où nous nous apprêtions à mettre en ligne cet article, un message nous parvenait de Dr Mahmoud Condé pour préciser : « Juste une précision, ce dossier ne concernait en aucun cas la société russe Gazprom mais plutôt Rusal; les relations de coopération entre l'Etat Guinéen et celui de la Fédération de Russie ainsi que l'aide au vaste chantier de la restructuration et de la refondation de l'armée guinéenne (infrastructures, équipements, formations ; etc.) Dieu est grand et la vérité est têtue… »

Nous profitons pour présenter nos sincères regrets à nos lecteurs dont l’intérêt a vraiment été porté sur ce dossier. Par inadvertance, nous avions parlé de Gazprom. Et comme vous avez dû le constater dans ce rectificatif de l’ex-ministre Conseiller à la Présidence de la République, il s’agit bel et bien de la société Rusal. - AfricaLog

 

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