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Au nom de tous les miens

Jun 25, 2010

Par BAYO Abidine

Inimaginable dans un passé récent, les guinéens sont bel et bien appelés aux urnes, en ce dimanche 27 juin 2010, pour s’acquitter de leur devoir civique, en ayant pour la première fois de l’histoire mouvementée du pays, la possibilité d’élire librement au suffrage universel, le Président de la république, dans des conditions relatives de transparence et surtout de neutralité souhaitable de l’administration publique.

L’espoir pour ce peuple martyrisé et traumatisé, est d’en finir définitivement, avec la spirale infernale de violence physique et psychologique, que des années de mal gouvernance, ont permis d’asseoir dans l’environnement socio-politique.

L’avènement de cette ère démocratique, est le fruit d’un houleux combat, dont les sacrifices matériels et humains, bien qu’à hauteur de l’enjeu historique, demeureront à jamais présents, dans la mémoire collective, comme une ombre au tableau idyllique de la légitime et profonde aspiration des guinéens dans leur ensemble, à savoir un regain de patriotisme, qui se traduirait par le renouveau politique et l’amélioration qualitative de la gestion étatique.

Qu’on relève en cette période critique et déterminante du destin commun, des imperfections et des incohérences ici et là, quoi de plus normal dans ce parcours atypique et chaotique de la société guinéenne, dont l’ébranlement des fondements sociaux et les manquements à profusion à la morale et à l’éthique, de la part des dirigeants, depuis plus d’un demi siècle de tergiversation, ont contribué à bafouer l’honneur et la dignité humaine et prête désormais à confusion, dans les tentatives d’analyse et d’interprétation du processus d’évolution d’une nation aux abois.

C’est en cela que la détermination des responsabilités de toutes les machinations orchestrées, dans un cadre de concertation et de dialogue national, s’impose comme une œuvre utile de salubrité publique des mentalités.

La conduite à terme de la transition a été rendue possible, grâce à l’engagement solennel du général KONATE, à qui il faut rendre un hommage mérité, pour avoir mis contre vents et marées, un point d’honneur à respecter avec courage et détermination ses engagements, mais aussi par la responsabilité dont ont fait montre, les différents acteurs impliqués dans le processus, à travers la volonté commune d’aller de l’avant, en s’accordant sur l’essentiel, à savoir le retrait des militaires de la sphère politique et l’institution d’un régime démocratique.

Pour ce faire, il a fallu se résoudre à mettre momentanément en suspens, les querelles fratricides et les sempiternels problèmes, qui nous ont jusqu’ici, opposés et poussés, à cultiver la haine et la défiance.
En fin de compte, le deal a été de privilégier la paix à la justice et si l’on peut à bien des égards, se réjouir du dénouement plutôt heureux de la situation, qui permet aujourd’hui de sortir de façon irréversible de ce ghetto institutionnel, il ne faudrait cependant pas se leurrer, en préférant cette paix apparente à une justice équitable, car le risque est que les victimes d’hier, deviennent les bourreaux de demain, d’où la nécessité impérieuse du rétablissement de la vérité historique, pour une saine réconciliation nationale, qui demeure le préalable indispensable, pour tout développement économique et social, au bénéfice de chacun et de tous.

Autrement, à la faveur de ces élections, comment comprendre le repositionnement stratégique et les tentatives maladroites de réhabilitation, d’individus connus, bien que pas encore reconnus par la justice, qui se sont aux yeux de tous, rendus coupables de trahison, mais qui malgré tout, ont la prétention de vouloir encore bénéficier de la confiance du peuple, qu’ils ont de tout temps et en toute impunité, usé et abusé sans remords, ni regrets. Combien sommes nous aujourd’hui, à fonder de grands espoirs, en ces fameuses et incertaines joutes électorales, qui on l’espère ardemment, nous permettront enfin, de pouvoir fuir la galère de l’occident, dont l’avantage comparatif des conditions de vie, constitue paradoxalement, pour bon nombre de nos compatriotes résidants en Guinée, un prétexte de discrimination négative, alors qu’il serait judicieux et profitable pour tous, de considérer que les expériences d’ailleurs, sont une source immense d’inspiration et de perfectionnement individuelle et collective à mettre à profit, pour l’enrichissement des connaissances.

En tous les cas, rien de surprenant, qu’on soit en ce moment, peu à croire en la sincérité de nos hommes politiques et de tous ces briseurs de rêves, dont les tendances communautaristes, poussent le plus souvent, au réflexe du repli identitaire, qui biaise du coup un débat, se devant pluraliste, dépassionné et constructif, à cause d’une simple et évidente raison, de divergences inhérentes à toute entreprise humaine et sociétale.

Alors, vivement la souveraineté du peuple et le libre arbitre des électeurs dans leur choix du responsable de la direction des affaires publiques, dont la personnalité au-delà de ses compétences et aptitudes, doit incarner le minimum de consensus nécessaire, pour remettre les guinéens sur le chemin de la réconciliation et d’une paix véritable.

De toutes les façons, n’adviendra que pourra, raison pour laquelle, il ne sert à rien de polémiquer ou de spéculer sur le nom du futur locataire de Sékoutoureya, car la compétition reste grandement ouverte et de ce fait, y’a plus qu’à souhaiter que le meilleur des protagonistes qui se souciera de servir humblement la cause commune, gagne sans conteste la partie.

Hommage à tous les combattants, pour l’émancipation et l’épanouissement du peuple de guinée, spécialement aux martyrs tombés sur le champ de bataille, pour lesquels, le triomphe de la démocratie, à travers le respect scrupuleux des règles et procédures administratives, constituera une source atténuante de la douleur de leurs familles et amis respectifs.

Nous sommes un peuple, une nation et nous avons en partage notre destin, alors tous ensemble, agissons pour l’avènement d’une guinée démocratique, unie et prospère.

 

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