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L'élection présidentielle, facteur d'espoir pour les Guinéens

Jun 27, 2010

Les Guinéens se rendent aux urnes ce dimanche avec l'espoir de mettre fin aux crises politiques à répétition qui ébranlent l'ancienne colonie française depuis son indépendance, en 1958.
Ce scrutin présidentiel pourrait être le premier à être véritablement libre et démocratique. De son déroulement et de son issue dépendra l'avenir économique du pays, premier exportateur mondial de bauxite en grand besoin d'investissements.

Mais il pourrait aussi avoir des répercussions au-delà des frontières de la Guinée et servir d'exemple à une Afrique de l'Ouest marquée ces derniers temps par une série d'élections reportées ou controversées et de coups d'Etat.

Les Guinéens espèrent tourner la page d'une période très troublée depuis la mort de Lansana Conte, fin 2008.

Le pays est encore sous le choc de la fusillade du 28 septembre 2009 dans un stade qui a coûté la vie à plus de 150 personnes manifestant contre la junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara. Selon un rapport de Human Rights Watch, cette fusillade avait été orchestrée par la junte.
Deux mois plus tard, Camara a été blessé par balle à la tête par un de ses anciens soldats et transporté dans un hôpital marocain. Le numéro deux de la junte, Sekouba Konaté, a alors entamé le processus de retour à un régime civil.

VÉRITABLE ESPOIR

En février 2010, un gouvernement provisoire regroupant des responsables civils militaires et dirigé par Jean-Marie Doré, personnalité d'opposition, a été mis en place.
La plupart des observateurs étrangers s'accordent à dire qu'il y a une volonté d'organiser un scrutin pacifique mais que les partisans de candidats évincés risquent de causer des troubles à l'annonce des résultats.

Les dirigeants de grands partis tels que le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) d'Alpha Condé ou l'Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo estiment que leur heure est venue, note le politologue guinéen Youssouf Sylla.

S'ils ne l'emportent pas dans les urnes, la déception de leurs partisans risque de dégénérer en violences, poursuit-il.

La campagne électorale a été elle relativement paisible, même si six personnes ont été tuées cette semaine dans des incidents entre groupes politiques rivaux à Coyah, une localité située à 50 km de Conakry.

Les observateurs estiment qu'il est peu probable qu'un candidat l'emporte au premier tour. Un second tour devrait dès lors opposer le 18 juillet les deux personnalités arrivées en tête.

Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo font figures de favoris. Tous deux appartiennent à des ethnies bien représentées en Guinée - respectivement Malinké et Peul.

Sidya Touré, dirigeant de l'Union des Forces Républicaines (UFR), fait partie quant à lui de la minorité Diakhanké. Il n'en jouit pas moins d'un fort soutien en Basse Guinée, région englobant Boké, Boffa et Conakry, la capitale.

Sekouba Konaté a exprimé l'intention de se retirer de la politique, de sorte que le président élu n'ait pas à craindre une intervention militaire.

"Je dis aux Guinéens: c'est votre choix, la liberté, la paix et la démocratie, ou l'instabilité et la violence. Il ne s'agit pas seulement d'élire un candidat, il s'agit de créer les conditions pour accomplir nos rêve", a-t-il dit samedi soir à la presse.

Mais une armée qui a été au pouvoir pendant 18 mois peut attendre quelques concessions du vainqueur de l'élection, en réclamant par exemple des remaniements se traduisant par de généreuses indemnités de départ ou par diverses primes pour les plus haut gradés.

Les opérations de vote débuteront à 07h00 (07h00 GMT). Les rassemblements ont été interdits pendant toute la durée du scrutin et les frontières resteront fermées jusqu'à dimanche minuit.
Les résultats ne sont pas attendus avant mercredi. - Reteurs
 

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