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L’intervention de Lansana Kouyaté

Jul 08, 2010

Après Sidya Touré, le président du PEDN, Lansana Kouyaté, a expliqué qu’il dit presque la même chose que son frère, le Président de l'UFR à la seule différence qu’il n’a pas envoyé ses militants manifester:

AfricaLog vous livre en intégralité l’intervention du Président du PEDN le 7 Juillet 2010

"Chers collègues candidats, mesdames et Messieurs, Monsieur le Président de la Commission de l'UA, je voudrais dire comme vous, que la Guinée allait donner l'exemple. Vous vous êtes référés en 1958, c'était peut-être le plus bel exemple de l'histoire des indépendances. Cette fois-ci, peut-être que ce n'était pas le premier exemple puisque d'autres pays nous ont précédé dans la voie de la démocratie sereine. Mais venant d'où nous sommes venus, nous avons pensé que nous allons tout au moins surprendre.

Les premiers signes ont été donnés par un vote paisible des populations. Le 27 juin, là où j'ai été, j'ai vu des citoyens alignés sereinement, respectant même la différence d'âge pour faire voter les anciens qui venaient en retard. Cela a incontestablement montré la maturité de cette population. Nous avons été tous surpris par ce qui est venu après.

Parce que nous étions sur la voie de ce bel exemple dont vous avez parlé. Ce qui c'est passé, ce sont les urnes qui ont été retrouvées çà et là. Rien qu'avant hier, (lundi 5 juillet Ndlr) à Sangoyah, dans Matoto effectivement, c'était 16 vraies urnes avec bureau de vote, constatées par les huissiers et déposées dans les Commissariats où à la Gendarmeries. A Entag, c'était 9, à Kissosso, une, à Kankan 11, c'est cela la réalité; et c'est ce qui est en train de mettre un arrêt à l'espoir que nous avions que ces élections allaient se dérouler dans les bonnes conditions. Selon ce qui nous a été dit par les huissiers, près de 629 000 bulletins annulés. Ça va au-delà des 20% de l'électorat. La vérité, on n'a même pas besoin d'insister là-dessus, puisque le Président de la CENI lui-même a reconnu en préambule du document qu'il a présenté, qu'il y avait des fraudes massives.

Mon parti, le Parti de l'espoir pour le développement national, n'a jamais donné de consignes de mobilisation. Nous avons, comme ailleurs, pensé qu'il fallait utiliser le droit et que le droit soit dit face à ces lacunes graves. Nous avons entamé la procédure de saisine de la Cour Suprême. Nous plaçons toute notre confiance en cette Cour et pensons qu'il n'y a pas dix mille voies, ce n'est pas la rue qui va régler le problème, mais c'est le droit. Nous l'avons saisi selon les formes requises en espérant qu'aucune pression ni de l'intérieur, ni de l'extérieur ne viendra perturber le travail de cette Cour.

Si nous n'avons pas donné de consignes de mobilisation, c'est parce que nous étions dans la droite ligne de ce que j'appelle l'exercice du droit souverain. Et je voudrais donc vous assurer que si nous avons saisi la Cour Suprême, c'est pour que les Guinéens sachent, que c'est plus qu'un droit que nous réclamons, c'est un devoir de vérité que nous voulons imposer où du moins suggérer pour que demain, les Guinéens soient fiers de leur vote reflété, non par ces résultats trompés quand même, mais reflétés par une décision de justice.

Je voudrais donc vous assurer que nous n'entreprendrons rien pour pouvoir créer un 3ème tour avec des bâtons ou des haches, mais que nous demandons simplement à la Cour suprême de dire le droit.

Il faut tirer les leçons de tout ça et la Guinée doit être à même de le faire. La CENI a fait ce travail, mais comme le disait le Président de l'UFR, tout le monde savait qu'on allait cahin-cahan, mais il n'y a pas de maximum à attendre d'une élection, on se contenterait de l'optimum, mais faut-il que cet optimum se fasse avec sérieux. Justement c'est là où le bât a blessé, c'est là où cette fraude massive s'est passée. Je ne fais que citer les auteurs qui étaient chargés de contrôler, de réguler cette élection: nous pensions que cette fraude massive n'allait pas se passer.

Monsieur le Président, je dis presque la même chose que notre frère de l'UFR à la seule différence que je n'ai pas donné de consignes, parce que je me suis inscrit dans le droit dès le début et je veux que ce droit soit dit! Parce que c'est ça notre recours, on n'a pas d'autre que ça. Je souhaite que votre mission soit couronnée de succès et que votre séjour nous éclaire mieux sur ce qui s'est passé ici.

Si demain, nous voulons, nous devons nous taper la poitrine pour dire que nous faisons partie de la société des pays démocrates, il faut que l'entrée dans cette démocratie se fasse proprement. La Cour Suprême nous y aidera. Je vous remercie!" – AfricaLog

 

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