Papa Koly Kourouma : "La participation du Matap pour le second tour, c'est du bluff, c'est vouloir favoriser encore la fraude massive" | Alog News | www.africalog.com
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Papa Koly Kourouma : "La participation du Matap pour le second tour, c'est du bluff, c'est vouloir favoriser encore la fraude massive"

Jul 21, 2010

Le 20 juillet, à quelques heures de la proclamation par la Cour suprême des résultats définitifs du premier tour de la présidentielle du 27 juin, Papa Koly Kourouma, candidat du RDR a accordé un entretien à la Lance en partenariat avec AfricaLog. Interview.

Votre jeune parti vient de faire un score de 4,83%, devançant d'anciens partis comme le PUP, l'UPR et l'UFD. Quel est votre secret ?

El Hadj Papa Koly Kourouma: Merci ! Un parti ne se mesure pas par sa date de création. Je le disais à quelqu'un il y a quatre jours, un parti repose essentiellement sur les ressources humaines, sur de la compétence, sur de l'expertise. Au niveau du RDR, nous en avons cela. C'est le secret fondamental. Ce qu'il faut savoir, ce qu'il y a assez de partis qui regorgent de militants mais qui n'ont aucune possibilité d'analyse politique, de vision politique et de pouvoir anticiper sur les événements. Voilà qui a été notre secret. Nous avons su, au bon moment, transcender les difficultés qu'on aurait pu avoir par-ci et par-là. Nous avons fait une analyse de notre situation, puisqu'on était en train de courir derrière l'aiguille de la montre, on était pris par le temps. Donc on a élaboré une stratégie pour identifier ce qu'il fallait faire afin d'être dans le temps, même s'il était difficile de rattraper le temps perdu.

Pour certains, le Capitaine Moussa Dadis a recommandé aux citoyens de la Guinée Forestière de voter pour vous !

Comment est-ce que vous voulez que Moussa Dadis Camara recommande à des militants alors qu'il n'en a pas ? Je pense que tout le monde l'a écouté à la Radio. Il a dit qu'il n'a pas de parti, ni de candidat. Je vous informe que cette interview a même été utilisée contre nous, dans notre fief, par le gouverneur, Bouréma Condé. Il l'a utilisée contre ceux-là qui croyaient qu'on était désigné par le Capitaine Moussa Dadis Camara. Nous avons, certes, des relations avec Moussa Dadis Camara, mais il n'a pas interféré dans ces élections. Ceux-là qui m'ont suivi savent comment ça c'est passé.

En Guinée Forestière, on accuse le Gouverneur Bouréma Condé de faire campagne pour un des leaders de la place.

Vous savez, Bouréma Condé est un activiste. Je ne peux dire avec certitude que je l'ai vu sur le terrain, ni entendu, mais des sources bien informées m'ont dit qu'il a fait campagne pour un parti. J'ai vu son ingérence dans les affaires politiques. Il était partisan, mais je ne peux vous dire avec exactitude ce qu'il a fait.

Vous ne revendiquez pas plus de 4,83%. Donc vous approuvez les résultats du premier tour ?

Le RDR est un grand parti. Nous avons des voies légales de recours. Nous avons saisi ces voies à travers des requêtes avec des preuves irréfutables. Il appartient à cette instance de nous installer dans nos droits. Si cette instance trouve que les moyens que nous avons fournis sont insuffisants pour le droit en notre faveur, nous prendrons ces résultats avec fierté. Parce que, pour nous, ce ne sont pas ces résultats qui comptent aujourd'hui, mais le parcours, le comment est-ce que nous sommes arrivés-là. Nous nous disons aujourd'hui que nous sommes un grand parti, parce que nous avons su le démontrer en moins de trente jours. Or trente jours avant, les gens ne savaient pas ce qu'on appelait RDR. Les gens ont su le nom de RDR par voie radio, lorsque la liste des candidats a été publiée. Je vous assure que c'est à partir de ce moment que nous avons commencé à confectionner nos matériels de campagne, à faire nos sorties dans les préfectures. En terme de stratégie, nous en avons mis qui répondait à la demande du moment, et ce qui nous a hissé à ce niveau. Nous ne regardons pas trop les résultats, nous regardons le parcours et ce que nous pouvons être dans le futur. C'est pour quoi vous verrez que notre slogan c'est “ La vision en action ”, c'est-à-dire que nous anticipons sur le futur dans le présent tout en nous servant du passé.

Mais l’ingérence du Gouverneur Bouréma Condé dans la campagne et son parti-pris ne vous ont-ils pas nui ? Ne craignez-vous pas que les autres autorités de la Guinée Forestière ne lui emboîtent le pas?

Les craintes, c'est pour les faibles. Les hommes du RDR sont libres dans la tête, on ne se surcharge pas. Le Gouverneur ne peut rien et aucune autre autorité politique sur le terrain ne peut quelque chose contre nous. Au contraire, n'importe qui joue à ce jeu se ridiculise. Nous avons démontré que nous sommes maîtres sur ce terrain. Comme le disent les Ivoiriens, y a pas photo; nous sommes les seuls.
La CENI s’est distinguée par les irrégularités, les incohérences sans nombre du premier tour de la présidentielle du 27 juin. Le gouvernement aimerait bien voir le MATAP s’impliquer pour le second tour. On verrait alors, gouverneurs, préfets, sous-préfets triste mémoire.

Je l'ai déjà dit. La CENI, comme n'importe quelle structure qui est à sa première élection, ne pouvait pas aller sans ratés. Moi, j'ai mis toutes ces ratés au compte de l'inexpérience, de l'apprentissage. Même les militants que nous avons eus étaient à l'apprentissage du vote démocratique. Vous avez vu qu'il y a eu beaucoup de bulletins nuls, par le fait qu'on a utilisé un bulletin unique en lieu et place des bulletins individuels. Je pense que nous, leaders politiques, nous devons être cléments envers la CENI pour ce qui est arrivé. Je dis cela, parce qu'il n'y avait pas une volonté de manipulation derrière, une volonté de favoriser un candidat par rapport à un autre. Mais jusqu'à preuve du contraire, jusqu'à ce qu'il y ait de preuves que la CENI avait une volonté de manipuler les résultats ou de vouloir favoriser un candidat par rapport aux autres. C'est en forgeant qu'on devient forgeron. Les élections ont eu lieu, je pense que les acteurs en tireront les leçons pour pouvoir s'améliorer.

La participation du Matap, c'est du bluff, c'est du pipeau. C'est vrai que la CENI ne peut pas être très présente sur le terrain, parce qu'elle n'a pas le personnel adéquat. Mais vouloir utiliser le personnel administratif, c'est vouloir favoriser encore la fraude massive. Je n'ai pas confiance à ces gens-là. Donc l'implication du Matap est encore une façon d'organiser une autre fraude. Je ne pense pas que ce soit nécessaire. On a pu organiser les élections du premier tour sans eux; il suffit de tirer les leçons et de les corriger. Il reviendra maintenant à chaque parti en lice de prendre les mesures pour sécuriser les résultats des urnes. C'est ce qui a certainement manqué au premier tour. Je ne vois pas pourquoi on va impliquer l'autorité administrative. Qu'est ce qu'elle va apporter de nouveau ? Pas en logistique, pas en expertise. La seule expertise qu'elle a, vous le savez autant que moi, c'est l'expertise de frauder. Si on veut mettre cette expertise-là en marche, c'est encore frauder plus. Je ne suis pas d'accord.

Vous êtes considéré comme un faiseur de roi, avec vos 4,83 du premier tour. Dîtes-nous M. Papa Koly, de l'UFDG et du RPG, avec quel parti le votre a-t-il des atomes crochus? Pour qui votez-vous et appelez-vous à voter au second tour ?

Le RDR a une autre façon de voir la politique. Notre vision au RDR, c'est de changer la manière de faire la politique chez nous. Aujourd'hui, un parti ici, c'est le leader qui décide et qui fait parachuter les décisions sur les militants qui sont obligés de le suivre. Au RDR, ce n'est pas comme ça. Vous avez certainement dû apprendre que je ne suis rentré à Conakry qu'avant hier, le 18 juillet. Tout ce temps, j'étais resté au fief, parce que j'ai pensé qu'il fallait remercier les électeurs. Il y a des coins qu'on n’avait pas pu visiter pendant la campagne faute du temps. Nous avons donc passé remercier ces gens pour le travail remarquable qu'ils ont eu à faire. Nous avons également profité de notre séjour pour présenter les enjeux à nos électeurs et leur demander de se prononcer sur ces enjeux pour savoir si les résultats étaient confirmés par la Cour suprême, vers quel parti, ils vont se prononcer pour nous orienter. Les résultats remontent, mais on n'a pas encore l'ensemble de ces résultats. Donc, il est prématuré de se prononcer pour l'un et l'autre. Ce que nous mettrons en avant, c'est de savoir qui est-ce qui partage notre vision, qui prendra nos préoccupations, qui a les compétences pour sortir la Guinée de sa situation actuelle. C'est ce que nous avons appelé enjeu, c'est ce que nous avons présenté aux militants. Nous attendons les résultats avant de nous prononcer.

Hier, (lundi 19 juillet Ndlr), nous avons rencontré la Coordination. Avec elle j'ai longuement et durement discuté pour les mettre en garde de s'impliquer dans le processus politique. Ils sont, certes, de la Coordination régionale, mais ils ne sont pas militants du RDR. On se réfère à eux pour une question d'ordre social, mais qu'ils se substituent au parti, je les ai mis en garde. J'ai dit: “ quiconque se substituait au parti, pour aller voir un autre parti et vouloir négocier en lieu et place du RDR, j'en découdrais avec la personne. ” Tout le monde a compris. Je leur ai dit d'attendre que les militants me parlent par écrit pour qu'à partir de ce moment, je sois tranquille et libre d'aller négocier avec qui les militants ont souhaité. Mais si je négocie avec le parti et qu'il se trouve qu'il ne prend pas en compte les préoccupations du RDR, je le laisse. Donc, nous sommes en business politique. C'est un marché où chacun met sur le table ce qu'il a; le demandeur est là et celui qui offre est là. Je vais avec le plus offrant.

Mais M. Papa Koly, le 15 juillet, nous est parvenue la lettre no 215 de votre parti, signée par M. Dirus Dialé Doré, soi-disant Président du RDR, à destination du président du RPG. L’objet de la lettre : "Négociation directe avec le RDR et les partis alliés sous l'égide de la Coordination de la Guinée Forestière." On y lit que “ le RDR a été présenté aux électeurs guinéens par la Coordination Forestière et qu'El Hadj Papa Koly Kourouma ne peut se substituer au directoire du parti qui est seul compétent pour engager politiquement le RDR. ”

Regardez bien ma tête! Est-ce que je ressemble à quelqu'un qu'un autre peut évincer à la tête d'un parti? Je vous pose la question. Ce sont de petites gens. C'est ce que j'ai dit hier (19 juillet Ndlr) à la Coordination. Si toutefois je n'avais pas lu entre les lignes la lettre de Dirus qu'il était en intelligence avec certains membres ou la Coordination tout entière, et leur ai mis en garde: quiconque joue à ce jeu en découdra avec moi. Et d'ailleurs, séance tenante, les jeunes du parti avaient envoyé une motion que s'ils se mettaient à faire ce jeu-là et qu'ils envoyaient des gens en Forêt, en lieu et leur place, qu'ils vont les huer, les jeter des pierres dessus. La lettre de Dirus est antinomique. Elle est fausse, elle ne tient sur rien. Premièrement, c'est fait sur un papier en-tête qui n'est pas celui du RDR. Deuxièmement, il parle de "Travail-Justice-Solidarité" : ça ce n'est pas pour le RDR. Le logo qui est là, n'est pas aussi du RDR ; il a signé avec un cachet qui n'est pas celui du Président du RDR. Alors, analysez le reste.

Il y a une convention bien établie qui a désigné Papa Koly comme Président du RDR et candidat, déposée à la Cour suprême. Qu'on veuille, pour des intérêts alimentaires, vouloir, "se passer du candidat Papa Koly" parce qu'ils ne peuvent pas, je pense que c'est ridicule et qu'il ne faut pas prendre au sérieux. J'ai même lu dans la lettre que la Coordination allait mandater une délégation auprès du Président du RPG pour discuter avec lui et sous l'égide de la Coordination. Je suis surpris . Hier (19 juillet Ndlr) j'ai dû comprendre par les interventions des uns et des autres, que ce n'est pas le jeu de la Coordination. C'est certes le jeu d'un individu de la Coordination qui est là, assoiffé de pouvoir, à la recherche d'un petit poste ministériel ou d'un petit poste de directeur. Moi, j'ai dépassé ça. J'ai déjà été deux fois ministre, est-ce que c'est la Coordination qui m'a présenté pour être membre du gouvernement. Si je veux être Président, je n'ai pas besoin d'une Coordination pour l'être. Nous avons respecté un jeu des partis qui voulaient un arbitrage de la Coordination en disant que nous voulons un candidat unique. Mais nous-mêmes, on ne peut pas être devant et derrière.

Donc j'ai été choisi et par le RDR, l'ANR et UGDD, trois partis qui voulaient que je sois leur porte-flambeau. Alors, qu'on me dise pourquoi on n'a pas été cherché N'Fa Soumah, Zézé ou Maoudho Salamana, pour leur porte-flambeau. C'est parce qu'on sait que le Monsieur à qui on veut faire appel vaut quelque chose, il a de l'expertise, il sait ce qu'il faut faire. Moi, je pense que c'est ça d'abord. Sinon, ils n'ont qu'à prendre Cissé et le présenter comme candidat; ils verront qui va voter pour lui. L'important, c'est d'abord la personne autour de laquelle la chose se passe. Je ne suis pas le seul ministre, il y a des gens qui ont occupé plusieurs postes ministériels ici; mais, il y a l'expertise politique qu'il faut avoir. J'étais de l'UPG. J'ai claqué la porte parce qu'on n'a pas la même façon de voir les choses. J'ai dû monnayer donc mon expertise dans un autre parti que j'ai trouvé crédible et national. Dans cette histoire, épargnez la Coordination. Prenez en compte qu'un individu a voulu salir l'oeuvre de la Coordination. Et cette personne là, je l'ai déjà mise en garde. Je l'ai appelée au téléphone et je lui ai dit qu'il était une petite personne et que s'il continue à jouer à ce jeu, je le mettrai à nu. J'ai demandé à la Coordination de convoquer très rapidement une Assemblée élargie de l'ensemble des cadres de la Guinée Forestière qui sont allés se faire s'inscrire chez ce Monsieur pour pouvoir aller sur le terrain politique, battre campagne pour le RPG.

J'ai dit que je vais faire des dénonciations et je vais m'attaquer à ces gens. J'attends qu'ils me donnent un jour pour qu'on aille à cette Assemblée. Il ne leur est pas interdit d'aller faire campagne pour le RPG, mais dans ce cas, ils n'ont qu'à aller se faire inscrire au RPG en tant que militants. Qu'ils prennent les cartes du RPG et qu'ils aillent sur le terrain, se présenter comme tels. Mais qu'ils ne restent pas dans leurs salons et que nous, qui sommes sortis sur le terrain, qui avons mouillé nos maillots, au moment où nous avons récolté les résultats de notre sueur, qu'ils veuillent s'approprier de ces résultats. D'abord c'est tellement lourd qu'ils ne peuvent pas supporter cela, parce que ce sont des petites personnes. C'est tellement lourd qu'ils ne peuvent pas entraîner, et surtout en le faisant, c'est pour se servir de mon nom en plus. Nous en parlons pour qu'ils sachent qu'ils sont en train de se mettre sur un terrain qui n'est pas le leur. L'expertise que nous avons en Guinée en matière de politique, je m'excuse, je ne vois pas le politicien ici en Guinée qui l'a. Ils sont venus dans la politique par le fait, c'est différent de celui qui a été à l'école pour étudier la politique.

On a lu dans certaine presse que le Capitaine Dadis invite les militants du RDR à voter Alpha Condé…

Comment le Capitaine Dadis peut demander au RDR de voter pour le Professeur? C'est un Guinéen et j'avoue qu'il jouit d'un pouvoir politique, car il a été Président de cette République, mais cela ne veut pas dire que c'est lui qui a fondé le RDR. Le RDR est un parti qui prônait le Dadisme. Mais qu'on dise que le Président Dadis a dit cela, est-ce qu'il sera avec les militants dans les isoloirs. S'il a quelque chose à dire, c'est avec moi qu'il en parle. Quoi qu'on fasse, il a sa conviction, il votera seulement pour un candidat. Or le vote est un acte civique. On ne peut l'empêcher d'avoir un penchant pour un candidat. Maintenant, le fait d'entraîner les autres dans le même camp, je crois que c'est ça qui pose problème. Moi, jusqu'à preuve du contraire, je me dis que le Président a le droit de voter pour un candidat.

Pensez-vous que les consignes de vote seront suivies?

Dans mon parti, les consignes seront respectées. C'est pourquoi je vous dis que politicien et politicien n'est pas la même chose. Moi, j'ai un fief, c'est différent. En politique c'est ce qu'il faut avoir. J'ai dit au représentant de l'Union européenne, il n'y a pas longtemps, que je ne suis pas d'accord avec eux sur l'appréciation qu'ils font de la Guinée. Quand on dit que le vote a été ethnique, régionaliste. J'ai dit que je m'inscris en faux, car il ne faut pas qu'on se sert de la diversité culturelle et géographique que la Guinée a, pour pouvoir taxer l'information politique d'ethnique ou de régionaliste. J'ai dit, à supposer qu'en Guinée ne se parlait que l'Arabe et que par un découpage géographique, de Conakry jusqu'à Kindia, que cette zone-là soit favorable à Monsieur X et que de là jusqu'à la limite de Faranah soit favorable à Monsieur Y, comment allez-vous l'appeler? J'ai dit donc, il faut accepter d'appeler nos électeurs à partir de nos fiefs. Ces fiefs peuvent être dans n'importe quelle région. Si vous prenez la Guinée Forestière, il y a une diversité culturelle; chaque ville a une langue particulière. Il faut pouvoir respecter cette diversité quand tout ce monde s'unit derrière un leader. Quand vous partez en Basse Guinée, on dit Soussou, en Moyenne Guinée, on dit Peulh, Haute Guinée, Malinké, mais en Guinée Forestière on dit souvent la Forêt parce qu'on ne peut pas taxer la Forêt à partir d'une seule langue. Donc moi, je pense que je suis dans un fief qui m'écoute et qui me respecte et auquel je suis attaché.

Le jour du scrutin, des hommes en uniformes ont débarqué chez vous à N'Zérékoré. Cela a surpris beaucoup de personnes et surtout vous qui étiez en train de dormir. Une suite à l'affaire?

Il n'y a pas eu de suite. C'est l'occasion de lancer un appel au président de la Transition, le Général Sékouba Konaté. Car j'avoue franchement que si des services qui doivent travailler et remonter les informations au niveau de l'autorité supérieure pour asseoir sa conviction dans une certaine prise de décision, sont des menteurs, ça veut dire que l'État est en danger. Ce sont des services alimentaires qui viennent mettre le chef dans un état de psychose tel que: "On est en train de faire venir la rébellion de l'autre côté; le ministre Papa Koly est en train de former une rébellion par là, en complicité avec ceux-ci, il fait la campagne au moment où on vote pour les autres." On me l'a appris, parce que je n'ai pas vu, que les bérets rouges sont venus investir ma cour parce qu'on leur a dit que je suis en train de continuer ma campagne.

Il faut vraiment être un leader fou pour appeler ses militants à faire campagne au moment où on vote pour ses adversaires. Il y a certains ici qui pensent qu'il faut mettre le chef en état de psychose pour pouvoir tirer le maximum de lui. J'ai profité de mon séjour à N'Zérékoré pour mener mes propres enquêtes et savoir qui a monté ces informations. Je me suis rendu compte que ces informations relèvent de l'autorité administrative de la place en complicité avec ceux-là qui sont chargés des renseignements généraux. Premièrement, pour perturber la quiétude du chef. Deuxièmement, les faire passer pour des importants, parce que pour eux, il y a le feu et c'est eux seuls qui peuvent l'éteindre. Troisièmement, gérer la manne financière du chef pour s'enrichir. Car, j'avoue qu'ils ont déployé des moyens colossaux là-bas pour rien. La base même de l'information est fausse.

Comment moi, Papa Koly, je vais former une rébellion pour venir attaquer à partir de mon fief, pour aller où. Il faut être bête pour y penser et de faire en sorte de convaincre l'autorité à travers ces informations. Si j'étais aujourd'hui le Général Sékouba, tous ceux qui m'ont remonté cette information, je les limoge et je les sanctionne. Moi, j'attends que ces sanctions soient prises. C'est extrêmement important. Je suis également resté pour être près de mes militants, parce que j'étais certain que la même autorité refait en sorte qu'il y ait des troubles après les élections. Et je suis resté pour rassurer les militants que je suis là et qu'il n'y aura rien.

Un adage de chez nous dit: " La fourmi ne peut rien contre l'oeuf." Quand on m'a dit qu'ils sont là, j'ai dit de les laisser vérifier. Après ils répartiront bredouille. Je ne suis même pas sorti de ma chambre, parce que pour moi, ce n'était pas un événement. Certains m'ont même demandé de rentrer parce que pour eux, j'étais en danger là-bas. J'ai dit être en danger chez moi, je ne suis pas à l'hôtel. C'est alors que j'ai dit à mes gardes d'aller se promener et de me laisser seul. Et jusqu'au jour de mon départ, je n'ai pas fermé mon portail, pour défier toute personne qui pourrait venir me voir dans ma maison. Je voulais vraiment que ce message-là soit passé et que ces auteurs soient identifiés, sanctionné et remboursent ce qu'ils ont bouffé.

Interview réalisée par Mamadou Siré Diallo
 

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