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«Mon fils n'aurait jamais survécu en Guinée»

Jul 26, 2010

«Si j'avais accouché en Guinée, mon fils et moi n'aurions jamais survécu. Je n'ai aucun doute là-dessus.»

Assise sur son lit d'hôpital, Sayon Camara se remettait tranquillement de son accouchement, hier. Au terme d'une grossesse difficile, elle a donné naissance vendredi matin à un beau garçon de six livres.
Sayon Camara est cette Guinéenne de 42 ans qui était menacée d'expulsion en avril malgré une grossesse compliquée. Son état physique (diabète, âge avancé et surpoids) augmentait les risques de malformation et de mort intra-utérine.

Le jour même où elle devait être expulsée, la Cour fédérale a accepté de lui accorder un sursis, stipulant que son renvoi pourrait causer «un préjudice irréparable» pour la santé de la mère et de l'enfant.
La suite des événements tend à donner raison au juge?: «La grossesse et l'accouchement ont été très difficiles, a soufflé hier la nouvelle mère. Jamais je n'aurais pu recevoir les soins en Guinée.»
Un accouchement risqué

Il y a quelques semaines, Sayon Camara a appris que son fils souffrait d'une malformation cardiaque. Jeudi, les médecins de l'Hôpital général juif ont décidé de provoquer sa naissance après avoir constaté un problème d'insuffisance placentaire.

L'accouchement a été difficile. Il a duré près de 15 heures, a souligné Mme Camara, qui a reçu plusieurs doses d'insuline pendant le travail. Depuis, l'enfant est aux soins intensifs. Les médecins lui feront passer un électrocardiogramme aujourd'hui pour déterminer la gravité de son problème, a indiqué Abdoul Sow, mari de Mme Camara. «C'est possible qu'on doive l'opérer», a-t-il dit.

Sayon Camara et son fils n'auraient jamais eu droit à un tel suivi en Guinée, selon Abdoul Sow, qui se dit très reconnaissant envers le système de santé québécois et le travail des médecins.
«En Guinée, si l'enfant respire, la femme retourne à la maison, a-t-il résumé. L'accouchement n'aurait pas été provoqué. En fait, nous n'aurions jamais su qu'il souffrait d'un problème cardiaque.»

Expulsion

Bien qu'elle bénéficie d'un sursis, Sayon Camara fait toujours face à l'expulsion. Son avocat, Stewart Istvanffy, enverra une seconde lettre cette semaine au ministre de l'Immigration, Jason Kenney, pour lui enjoindre de réviser son dossier.

Sayon Camara a quitté la Guinée il y a quatre ans pour fuir un mari violent dont elle était la troisième femme. En mars 2008, elle s'est mariée avec Abdoul Sow, citoyen canadien originaire de la Guinée. Malgré tout, les autorités ont refusé de lui accorder le statut de réfugiée. – La Presse
 

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