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Présidentielle au Rwanda: triomphe annoncé pour le président Kagame

Aug 10, 2010

Le Rwanda attendait mardi le triomphe annoncé du chef de l'Etat sortant Paul Kagame à l'élection présidentielle de lundi, les premiers résultats partiels promettant une avec plus de 92% des voix.
Des dizaines de milliers de partisans du président Kagame et militants du Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir) ont fêté toute la nuit l'élection au grand stade de Kigali, au son des chants du parti et des tubes diffusés par les DJ.

Les premiers résultats partiels, annoncés par la commission électorale, donnaient 92,9% des votes au chef de l'Etat, et ont été salués par une foule en liesse.

A la tête de ce petit pays d'Afrique centrale depuis qu'il a mis un terme au génocide des Tutsi en juillet 1994, Paul Kagame, sans véritable opposition et grandissime favori du scrutin, sollicitait un nouveau mandat de sept ans, après une première élection triomphale en 2003 avec 95% des voix.

Présent au stade, M. Kagame a fêté sa victoire en dansant jusqu'à l'aube avec sa famille. "C'est la victoire du peuple du Rwanda", a-t-il lancé.

Le score le plus élevé parmi les challengers du président est celui, avec 4,9% des voix, de Jean Damascene Ntawukuriryayo. Sa formation, le Parti social démocrate (PSD), a reconnu peu après sa défaite, selon l'Agence rwandaise d'information (ARI).

Annoncée pour mardi matin, la publication des résultats complets a été repoussée à mardi soir au plus tôt, alors que les rues de la capitale étaient calmes en ce jour décrété férié.

Pour cette deuxième présidentielle depuis le génocide, le "chairman" du FPR, l'ex-rébellion tutsi qui contrôle tous les échelons de la vie politique, affrontait trois candidats qui l'avaient soutenu en 2003.
Les observateurs électoraux du Commonwealth ont regretté mardi "un manque de voix critiques" lors de ce scrutin. "Alors que la campagne a été assez active, quoique dominée par le plus important parti, le fait que les quatre candidats étaient tous issus du gouvernement de coalition signifie qu'il y avait un manque de voix critiques d'opposition", selon un communiqué transmis mardi à la presse.

Trois partis récemment apparus, dont deux non reconnus par les autorités, étaient de facto exclus du vote et ont dénoncé une "farce électorale".

Le scrutin s'est déroulé sans incident notable avec une "impressionnante" mobilisation des 5,2 millions d'électeurs, s'est félicitée la commission électorale.

"D'une certaine façon, le bon déroulement de l'élection n'est pas une surprise", a commenté Carina Tertsakian, chercheuse pour Human Rights Watch (HRW).

"Aucun des challengers de Kagame ne constituait une menace, et les véritables opposants ont été empêchés de se présenter", a estimé Mme Tertsakian.

Dans un communiqué, l'un des partis d'opposition non reconnus, les Forces démocratiques unifiées (FDU), a dénoncé des "irrégularités": la "confiscation de cartes d'électeurs par les autorités locales" dans plusieurs localités, ainsi que des rassemblements de force de villageois jusqu'aux bureaux de vote.

Interrogé par l'AFP, l'ancien Premier ministre Faustin Twagiramungu a dénoncé cette élection "avec un score stalinien".

"Kagame prétend avoir développé le pays mais il n'y a pas développement sans liberté, base fondamentale de la démocratie. Ce que nous voulons c'est vivre libres dans notre pays", a clamé M. Twagiramungu, candidat malheureux à la présidentielle de 2003, aujourd'hui exilé en Belgique.

De nets signes de tension sont apparus dans les mois précédent le scrutin, avec une vague d'attaques à la grenade à Kigali, des fractures au sein de l'élite tutsi anglophone du FPR, ainsi qu'"une répression politique croissante (de l'opposition) et un étranglement de la liberté d'expression", selon HRW.

Tout au long de la campagne, qui elle s'est déroulée sans incident, le candidat Kagame a mis en avant les incontestables progrès socio-économiques du Rwanda depuis 16 ans, promettant de "poursuivre la bataille pour le développement", et a balayé avec mépris les critiques des "étrangers".

Avec ce nouveau raz-de-marée électoral, celui qui promettait la veille du scrutin "de faire ses valises" en cas de vote sanction des électeurs, va entamer son second et dernier mandat selon la Constitution. - AFP
 

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