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L'opposition malgache rejette le nouveau calendrier électoral

Aug 14, 2010

Le président de facto Andry Rajoelina a signé un accord avec une centaine de petits partis établissant un calendrier électoral de sortie de crise à Madagascar qui a toutefois été rejeté par les chefs des trois grandes mouvances de l'opposition.

La Grande Ile de l'océan Indien est paralysée depuis le renversement en mars 2009, avec le soutien d'une partie de l'armée, du président élu Marc Ravalomanona par Andry Rajoelina.
Pour les analystes politiques, il est peu probable que les voisins régionaux et les bailleurs de fonds internationaux de Madagascar acceptent cet accord sans la signature des principaux rivaux d'Andry Rajoelina.

Lors de la cérémonie de signature vendredi soir, le président a pour sa part salué dans cet accord un pas décisif vers l'élaboration d'une nouvelle Constitution.

Le texte signé par 99 petites formations politiques confirme l'ancien disc-jockey, aujourd'hui âgé de 36 ans, à la tête de l'Etat, avec le pouvoir de nommer les ministres sur les recommandations des chefs de partis et des membres des deux chambres du Parlement provisoire.

Un référendum sur la nouvelle Loi fondamentale sera organisé le 17 novembre prochain. Des élections législatives auront finalement lieu le 16 mars 2011, suivies d'un scrutin présidentiel le 4 mai.

"Personne ne peut plus dire que notre démarche est unilatérale. Nous avons déjà débloqué dans le budget les sommes nécessaires au financement des élections", a dit Rajoelina.
Si les législatives se déroulent à la date fixée, le 16 mars 2011, elles coïncideront avec le deuxième anniversaire de la prise par l'armée d'un des deux palais présidentiels d'Antananarivo, qui avait forcé le président Marc Ravalomanana à fuir le pays.

L'OPPOSITION CRIE À L'UNILATÉRALISME

La prise du pouvoir par Andry Rajoelina avait été qualifiée de coup d'Etat par les pays de la région. Les donateurs étrangers ont quant à eux gelé leur aide budgétaire et de développement d'un montant de plusieurs centaines de millions de dollars.

Pour le général Guy Ratimoarivony, directeur du Centre malgache d'études diplomatiques et stratégiques, l'accord de vendredi ne devrait pas satisfaire l'objectif d'un gouvernement de consensus que prônent les pays bailleurs de fonds et certaines puissances africaines.

"Je ne pense pas que la communauté internationale acceptera cet accord tel quel (...) elle souhaite un gouvernement d'union nationale. Elle pourrait l'accepter si les trois (mouvances d'opposition) y sont associées", estime cet expert.

L'Union Africaine a suspendu Madagascar de ses rangs et a décrété en mars des sanctions à l'encontre d'Andry Rajoelina et d'une centaine de ses partisans, y compris des officiers de l'armée.
Les principaux partis de l'opposition et plusieurs pays donateurs ont accusé Andry Rajoelina de ne pas tenir compte de leurs demandes et de ne pas vraiment chercher à réconcilier les Malgaches.
"Une nouvelle fois, ce sont des décisions unilatérales qui laissent trop de monde de côté", a déploré Ange Andrianarisoa, qui dirige le mouvement de l'ancien président Didier Ratsiraka.

Les mouvances de Marc Ravalomanana, de Didier Ratsiraka et d'Albert Zafy, tous trois anciens chefs de l'Etat, ont rejeté l'accord de vendredi même si certains de leurs membres ont apposé leur signature au bas du document.

"Il est faux de dire que les mouvements de Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka ont signé l'accord. Ceux qui l'ont signé l'ont fait en leur nom propre, en n'engageant qu'eux-mêmes", a dit Ange Andrianarisoa.
Après l'échec des négociations sur le partage du pouvoir, fin avril en Afrique du Sud, Andry Rajoelina a formé une Haute Autorité de transition (Hat) chargée de superviser le référendum constitutionnel et les prochaines élections. - Reuters

 

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