Jean-Marie Doré: «Ce qui manque aux fonctionnaires guinéens, c’est la déontologie et l’obligation de réserve. Si on lui dit d’écrire ABC ici, il doit le faire» | Alog News | www.africalog.com
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Jean-Marie Doré: «Ce qui manque aux fonctionnaires guinéens, c’est la déontologie et l’obligation de réserve. Si on lui dit d’écrire ABC ici, il doit le faire»

Aug 22, 2010

Jean-Marie Doré, le Premier ministre guinéen a reporté pour le 28 août prochain, sa conférence de presse prévue ce dimanche. Selon lui, “ le cadre est restreint et suspect ”. Tous les journalistes n’étaient pas présents pour la couvrir, mais surtout, il va, dans les prochains jours, prendre son bâton de pèlerin pour sillonner les quatre régions naturelles du pays dans “ l’intérêt de la nation, dans l’intérêt des deux candidats ” au second tour de la présidentielle, prévue le 19 septembre 2010.

Pourtant c’est lui qui avait convié ce nombre restreint de journalistes. Mais après avoir consulté des membres de son cabinet et des ministres, il s’est avéré que ces journalistes n’étaient pas “ suffisamment ” représentatifs. Ils étaient plus d’une dizaine.

Des supputations circulent autour de Jean-Marie Doré, relatives à son projet d’ordonnance visant à modifier les dispositions de la CENI. C’est-à-dire, sa volonté d’impliquer le ministère de l’Administration du territoire et des Affaires politiques (MATAP) à cogérer l’organisation des élections présidentielles du second tour avec la CENI, contrairement à ce que prévoient la Constitution et le Code électoral guinéens, révisés par le Conseil national de la Transition. Ces deux textes de lois mentionnent que les élections sont organisées et supervisées par une Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le MATAP et tout autre ministère sont chargés de l’appui technique à la CENI.

Mais Jean-Marie a dit qu’il se réserve de s’exprimer sur les rumeurs qui tournent autour de lui actuellement. Il pense que “ ce qui manque aux fonctionnaires guinéens, c’est la déontologie et l’obligation de réserve. Un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions ne doit pas avoir d’opinion. Si on lui dit d’écrire ABC ici, il doit le faire, ” croit le Premier ministre. Il s’est dit navré d’avoir reporté sa conférence, mais que “ les mots lui brûlent pour rentrer dans la polémique. ” Car il a entendu des racontars “ de gens sans importance qui veulent créer des conflits. Mais, s’ils créent ces conflits-là, ils ne crèveront que sous le poids de leurs os, de leur chaire et de leur sang,” prévient le chef du Gouvernement guinéen.

Lequel qui a promis d’informer “ clairement ” les journalistes pour que leur information “ éclaire le peuple. Quand vous organisez des élections, il faut prendre toutes les dispositions pour éviter les dérapages significatifs. ” Puisque, a-t-il poursuivi, dès qu’on va proclamer les résultats “ au soir du 19, les militants de l’un ou de l’autre bord ne voyant pas son candidat en tête, vont exprimer leur mécontentement, cela est tout à fait normal. ” Mais il dit vouloir faire de telle sorte que l’expression de ce mécontentement s’arrête à ce niveau-là. Cela en corrigeant les défaillances constatées au premier tour. “ Parce qu’il n’y aura pas d’appel contre le verdict du second tour. Le candidat (perdant Ndlr) ne peut plus espérer se rattraper. Donc, il faut leur donner les mêmes chances pour aller au second tour, ” a déclaré Jean-Marie Doré. Il faut donc créer toutes les conditions légales pour éviter à ce qu’un candidat ne dise que “ l’Etat n’a pas posé les actes qu’il fallait poser. Car, explique Jean-Marie Doré, si on ne le fait pas, on est responsable du désordre ”.

Il a martelé toutefois que personne ne lui fera dévier de son chemin. “J’ai mon opinion que personne ne peut changer. ”

Le 28 août est une date bien proche, mais je souhaiterais qu’il plaise à votre honneur, de tenir cette conférence au plus tôt que possible, compte tenu de son enjeu et des rumeurs qui courent par rapport au projet de modification des dispositions de la Constitution et du Code électoral, suggère un journaliste au Premier ministre.

Celui-ci a répondu en ces termes: “ Mon cher ami, il n’y a aucune rumeur. Il y a des gens qui crient et qui écoutent. Ils ont des bourdonnements dans les oreilles, ils confondent ça avec les bruits de la ville. On abordera ce problème-là au fond et on va le traiter à fond. Je vous donnerai les informations les plus détaillées sur ça, restez tranquille. Cela fait 15 ans que nous sommes ensemble. Je n’ai jamais essayé de contourner une réponse. Nous avons appris la charge d’éduquer notre peuple. Si nous commençons à piéger avec les questions des journalistes, le peuple va recevoir une information inutilisable. ”

Jean-Marie croit avoir de bonnes relations avec les deux candidats. Mais “ chacun veut que je fasse une déclaration pour dire que je le soutiens, alors qu’ils m’ont dit d’être neutre, ” s’est-il confié.

Les élections sont obligatoires, la Guinée ne peut échapper au choix entre Cellou et Alpha, il faut faire ces élections-là, a conclu le Premier ministre guinéen. Qui annonce qu’il va recevoir demain lundi 23 août, la Cedeao, les Nations Unies, la Céni, le CNT, le Conseil économique et social (Ces), le Conseil national de la Communication (CNC), Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé, le Matap, “ pour voir ce qu’il faut faire ”. – AfricaLog
 

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