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Réaction du parti de Mouctar Diallo à la menace de Sékouba Konaté

Sep 13, 2010

Le conseillé juridique des Nouvelles Forces démocratiques (NFD) parti de Mouctar Diallo, ministre de l'élevage qui a eu maille à partir avec le Général Sékouba Konaté pour s'être affiché auprès de l'alliance CDP (Cellou Dalein Président) explique la position de son parti.

Le 10 septembre, à l’occasion de la célébration de l’Aïd el Fitr, ou la fête de ramadan, les ministres du gouvernement de Jean-Marie Doré se sont rendus chez le Président de la Transition, le Général d’armées Sékouba Konaté, pour présenter leurs vœux.

Le Ministre de l’Élevage en aurait eu pour ses comptes. M. Mouctar Diallo des Nouvelles forces démocratiques a été sérieusement sermonné, pour avoir été, la semaine dernière, présent à la signature de la convention NFD-UFDG - Cellou Dalein Diallo, pour le second tour.

Très remonté, le Général Sékouba, lui aurait même dit à la fin de la rencontre : “J’attends ta démission.”

Boubacar Sidiki Diallo, conseillé juridique des NFD, n’a pas attendu pour réagir. AfricaLog l’a rencontré pour qu'il parle de cet affaire.

“On n’a vu ni l’opportunité, ni le mobile du retrait de notre ministre du gouvernement.”

“ Lorsque le Premier ministre, M. Jean-Marie Doré a demandé à notre parti de bien vouloir accepter de participer à son gouvernement, M. Diallo s’est référé aux instances du parti. Celui-ci s’est réuni pour prendre une décision. Nous avons notifié à M. Doré, par écrit, notre acceptation de participer à son gouvernement, en lui proposant une liste de personnes parmi lesquelles, le Président du parti, M. Mouctar Diallo, qu’il a choisi. C’est la première démarche. Notre participation à ce gouvernement est, comme nous l’avons toujours dit, d’influencer positivement le processus de Transition et de réussir des élections apaisées, libres et transparentes pour un retour à l’ordre constitutionnel.

La deuxième démarche, c’est un gouvernement d’union nationale de Transition. Et comme tel, cette configuration lui confère beaucoup plus de légalité et lui donne le crédit d’exception de légitimité, compte tenu de la multiplicité des acteurs qui sont la représentativité de tout le peuple. C’était une conditionnalité de tous les acteurs de participer au processus pour une gestion collégiale.

Donc, NFD n’est pas venu au Gouvernement par la volonté des décideurs de la junte, ni par la volonté de M. Jean-Marie Doré qui, lui-même, est issu d’une volonté globale. Si NFD a fait une déclaration pour menacer de retirer son ministre du Gouvernement, c’est parce qu’il n’appartient pas à M. Diallo, Président du parti, de décider de démissionner. La décision de maintenir ou de retirer du Gouvernement M. Mouctar Diallo revient au parti. Nous avons demandé récemment le respect du délai constitutionnel, c’est-à-dire le respect des deux semaines après la publication des résultats définitifs par la Cour Suprême. Mais quand cela s’est passé, nous avons demandé que le second tour de l’élection présidentielle se tienne dans la deuxième quinzaine du mois d’août. Et que si on ne le tenait pas à cette date sans aucune explication plausible, le parti NFD allait se retirer du Gouvernement. Une demande qui a été comme une pression pour l’exécutif.

La date a été fixée au 19 septembre pour le second tour. Une date qui est acceptable pour plusieurs raisons que tout le monde a reconnues. Et quand on a interviewé M. Mouctar Diallo, il a confirmé la position du parti auquel il appartient pleinement. Cela avait choqué le Général Sékouba Konaté, Président de la Transition et le Premier ministre, M. Jean-Marie Doré. Qui avaient voulu en ce moment, limoger M. Mouctar Diallo, mais qui n’ont finalement pas pris l’acte, pour on ne sait quelle raison.

Nous ne sommes pas là pour faire plaisir à qui que ce soit, mais pour défendre l’intérêt de la Guinée. Pour le moment, on n’a vu ni l’opportunité, ni le mobile du retrait de notre ministre du gouvernement. Lorsque nous sommes allés signer l’alliance avec le bloc CDP (Cellou Dalein Président), le parti a invité son président pour honorer de sa présence cette cérémonie de signature. Le parti a été engagé par son président par intérim, M. Etienne Soropogui, qui a signé et prononcé le discours d’alliance au nom du parti. Je précise aussi que nous avions écrit aux deux partis politiques admis pour le second tour de l’élection présidentielle du 27 juin dernier. Mais, seule l’UFDG nous a répondu (…). Donc, juridiquement, rien n’interdit au ministre Mouctar Diallo d’assister aux activités des NFD.

Je défie quiconque de me montrer un texte des accords de Ouaga ou des textes du droit guinéen, qui interdisent à M. Mouctar Diallo, en sa qualité de Président du parti, de répondre à une invitation des NFD. Je défie n’importe quel juriste de nous prouver cela. Autre hypothèse, M. Mouctar Diallo a reçu l’accord verbal préalable du Premier ministre d’assister aux cérémonies officielles de son parti. Il y a eu auparavant des ministres du gouvernement de M. Jean-Marie Doré qui se sont affichés lors des signatures des cérémonies de convention de leur parti avec d’autres partis. Tels que, M. Amadou Lélouma Diallo, ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Éducation civique qui a participé à la cérémonie de signature de l’alliance de l’UFR, son parti, à l’UFDG.

Lorsque M. Dalein est revenu du Burkina Faso, où le Moro Naba l’a béni, son ministre est venu l’accueillir à l’aéroport. Il était juste derrière lui. Nous avons vu pire que ces agissements-là. Nous avons vu le préfet de Dubréka, battre campagne pour l’Alliance Arc-en-ciel, mais cela n’a dérangé personne. Nous avons également vu nos pères du mandingue, mettre une pression officielle, télévisée, sur l’Exécutif, leur demandant de poser des actes. Dans le cas contraire, ils allaient retirer “leur candidat.”

Nous, nous disons que c’est en application de cette décision des sages du Mandingue, qui ne sont même pas venus au nom de toute la Haute Guinée, mais de leur ethnie, que le Président est en train d’œuvrer. Premièrement, ils ont demandé que des cadres de la Ceni soient punis. Le lendemain, une décision de justice est tombée contre ces cadres, quoique, l’esprit contradictoire ou réputé contradictoire de tout procès qui lui confère sa légalité n’a pas été observé.
Dans un procès, c’est un débat contradictoire qui doit fonder la décision du juge. Aucun magistrat ne peut me démentir sur ce point-là. C’est soit le débat est contradictoire, il y a les partis ou leurs représentants, ou bien le débat est réputé contradictoire, c’est-à-dire une partie ayant été informée, a refusé de se présenter. C’est seulement sur ces deux conditions légales que la loi aménage pour que le juge puisse avoir l’autorité de la loi de prendre une décision.

Dans le cas contraire, le juge prend une décision. Ce qu’il a dit-là n’est pas une décision de justice. Ce n’est qu’une déclaration venant de la propre conviction du magistrat, que je ne l’appellerai pas juge. On l’appelle juge, quand il est conforme à la loi et qu’il se soumet à l’autorité de celle-ci. Voici un point demandé par l’Alliance Arc-en-ciel, imposé à l’Exécutif.

Il y a un autre acte. Arc-en-ciel a demandé de punir les ministres qui se sont affichés avec les partis. On met M. Mouctar Diallo comme étant le cobaye de cette exigence-là. Ils oublient que la démission doit être subordonnée à un positionnement. Lorsqu’on démissionne d’un gouvernement, on doit expliquer le mobile de cette décision. Jusqu’à ce moment précis, le Bureau politique national des NFD n’a pas un mobile pour demander le retrait de son ministre du Gouvernement actuel.
Nous allons faire des concertations plus élargies pour avoir une décision concertée au sein des NFD, afin de donner une position officielle. D’ores et déjà, si l’Exécutif veut enlever M. Mouctar Diallo, qu’il le fasse. Nous n’allons pas faire leur boulot à leur place. Ils vont l’enlever, mais ils vont aussi expliquer au peuple pourquoi ils l’ont enlevé. Mais les chefs de l’Exécutif ne vont pas exiger de nous une démarche qui ne nous paraît pas pertinente.
On estime que chacun pose des actes. Nous remercions M. Mouctar Diallo d’avoir honoré de sa présence la cérémonie de signature de notre pacte avec l’Alliance Cellou Dalein Président. ” – AfricaLog 

Lire l’article:

 Le général Konaté tape du poing sur la table et demande la démission du ministre Mouctar Diallo

 

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