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Washington s'excuse d'avoir inoculé la syphilis aux Guatémaltèques

Oct 02, 2010

Les États-Unis ont présenté vendredi des excuses à des centaines de Guatémaltèques qui ont été infectés délibérément et à leur insu par la syphilis et la blennorragie dans le cadre d'une étude menée par le gouvernement américain il y a plus de 60 ans.

L'étude, menée de 1946 à 1948 au Guatemala était «clairement contraire à l'éthique» et «répréhensible», ont déclaré la secrétaire d'État, Hillary Clinton, et la ministre de la Santé, Kathleen Sebelius.

Les chercheurs qui ont mené cette étude avaient choisi comme cobayes des personnes vulnérables, y compris des malades mentaux, et ne les ont informées ni de l'objet de leur recherche, ni de ce qui allait leur arriver. Ils les ont encouragés à transmettre des maladies sexuelles et n'ont pas traité ceux d'entre eux qui ont contracté la syphilis.

Environ 1500 personnes ont participé à cette étude, et au moins l'un des patients est mort pendant qu'elle était menée, sans qu'il soit établi si l'expérience est elle-même à l'origine de son décès.
«Bien que ces événements aient eu lieu il y a plus de 64 ans, nous sommes révoltées qu'une recherche aussi répréhensible ait pu être menée en invoquant la santé publique», écrivent les deux ministres.
«Nous regrettons profondément que cela ait eu lieu et présentons nos excuses aux personnes qui ont été affectées par des pratiques de recherche aussi répugnantes», poursuivent-elles, annonçant le lancement d'une enquête approfondie sur ce qui s'est passé.

L'étude était financée par une bourse des Instituts américains de la santé accordée au Bureau sanitaire panaméricain, devenu ensuite l'Organisation panaméricaine pour la santé.

Dans un premier temps, les chercheurs ont inoculé la syphilis ou la blennorragie à des prostituées, les laissant ensuite avoir des rapports sexuels avec des soldats ou des détenus.

Dans une deuxième phase, «voyant que peu d'hommes étaient infectés, l'approche de la recherche a changé et a consisté à inoculer (ces maladies) directement à des soldats, des prisonniers et des malades mentaux», selon des documents décrivant l'étude. - AFP

 

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