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La crise à la Céni monte, se durcit et prend un autre tournant

Oct 14, 2010

Alors que l’élection de M. Louncény Camara à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) n’a pas fini de livrer ses secrets en étant toujours à la Une de l’actualité, un autre problème y est venu se greffer. Donnant une autre allure à la crise au sein de la Céni.

En effet, ce 14 octobre, au moment où l’on s’attendait à «la passation de service » entre Hadja Aminata Mame Camara, présidente par intérim de la Céni et El hadj Foumba Kourouma, un autre membre de la Céni, une cinquantaine de membres de ses démembrements a investi le siège de celle-ci. Ces gens réclament, au nom des CECI (Commission électorale communale indépendante) de Conakry, la somme de 6 550 000 Francs guinéens chacun.

Ils représentent les cinq communes de Conakry, mais le hic, ce ne sont pas les seuls qui revendiquent. S’y ajoutent, les membres des CEPI (Commission électorale préfectorale indépendante) ainsi que des CESPI (Commission sous-préfectorale indépendante). Leur nombre total dépasserait les 4 000 membres sur l’ensemble du territoire national guinéen. Les grognards ont adressé des mémorandums à la Céni et aux deux candidats admis pour le second tour de la présidentielle guinéenne, prévu le 24 octobre prochain. Ils se font appeler « Collectif des membres des démembrements de la Céni. »

M. Boubacar Ditin Barry, de la CECI de Matoto, porte-parole des manifestants, remonté, a expliqué : « Ce qui nous fait mal, c’est du fait que la Céni oublie complètement ses démembrements que nous sommes. Nous la reprochons de manquer de collaboration franche avec nous et de refuser de nous payer nos émoluments et primes depuis notre prestation de serment au mois d’avril 2008. Mais, je précise que chacun de nous doit percevoir 11 mois d’arriérés, soit 6 550 000 par personne en raison de 550 000 francs guinéens.» Entouré de ses collègues, M. Barry a présenté trois mémorandums que son collectif entendait présenter à la Céni et aux deux candidats.

Le mémorandum adressé à la Céni datant du 25 août dernier, mentionne que les grognards s’abstiendront de «superviser les bureaux de vote» au cas où leurs «préoccupations ne seraient pas satisfaites,» dans les brefs délais.

Quant au mémorandum adressé aux deux candidats, en voici un extrait:

« A travers la présente, qu’il vous plaise excellences, de comprendre que si notre esprit patriotique seul nous mobilise à ce jour pour le travail, notre employeur qui est la Céni, nous a amené inexorablement vers le point de rupture qui s’inscrit pour être le prochain obstacle à une tenue correcte des élections. Nous décidons avec regret, de nous retirer de toute préparation et participation à ce deuxième tour, dans la mesure où la Céni continue d’ignorer ses devoirs à notre endroit.»

Les deux candidats sauront apprécier la «détresse et la prise de position» que les grognards souhaitent intangibles. »
Selon notre interlocuteur, les problèmes qui ont été enregistrés lors du premier tour de l’élection présidentielle au niveau du découpage électoral, de l’affectation des électeurs dans les différents bureaux de vote, sont dus à l’exclusion des démembrements de la Céni lors de ces différentes opérations.

Pour le second tour, M. Barry ajoute : «Au lieu que la Céni ne nous adresse une note circulaire nous demandant de faire un découpage électoral conforme aux réalités du terrain, elle a constitué 13 commissions. Ces commissions, une fois sur le terrain se sont rendues compte qu’elles ne pouvaient pas travailler sans nous associer. Donc, ensemble nous avons fait le redécoupage des circonscriptions électorales et je pense que les deux candidats sont satisfaits de ce travail-là.»

Il faut rappeler que récemment avec les 24 points de revendications de l’Alliance Cellou Dalein Président, de Cellou Dalein Diallo de l’UFDG et de l’Alliance Arc-en-ciel du Pr Alpha Condé du RPG, il avait été question de faire un redécoupage des circonscriptions électorales.

S’il s’engage à participer activement dans la conduite à terme du second tour, le Collectif s’engage également à ne pas faire machine arrière dans ses revendications, d’autant que, précise-t-il, le Conseil des ministres du 6 octobre 2010, «écarte tout argument lié à des difficultés budgétaires.»

Pour rappel, le Gouvernement avait affirmé, lors de son conseil du 6 octobre passé, «avoir fait face à toutes ses obligations financières vis-à-vis de la Céni.»

« Nous sommes votre bras travaillant, vous vous payez tous les mois et le mois au mois. Pour quoi pas nos primes qui ne constituent qu’une motivation pour le service que nous rendons,» indique amèrement le Collectif dans le mémorandum qu’il a adressé à la Céni ce matin.- AfricaLog.com

 

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