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L'ex-numéro 2 de la junte nigérienne écroué

Oct 16, 2010

L'ex-numéro 2 de la junte au pouvoir au Niger, le colonel Abdoulaye Badié, dont le sort était incertain depuis jeudi, a été arrêté vendredi en fin de journée, a-t-on appris auprès de proches, tandis qu'un autre membre de la junte a été limogé du gouvernement.

D'insistantes rumeurs de coup d'État ont circulé ces dernières semaines à Niamey, où la présence des forces militaires est plus visible depuis quelques jours.

«Le colonel Abdoulaye Badié a été arrêté» à son domicile vers 18h30, heure locale, (11h30, heure de Montréal), ont indiqué à l'AFP des membres de sa famille. «Nous ne savons pas où il est actuellement. Nous sommes inquiets», a ajouté un de ces proches sous couvert d'anonymat.

Selon un autre proche de l'officier contacté par l'AFP, il serait «gardé à la gendarmerie de Niamey».
La situation du colonel Badié, dont le poste de numéro deux de la junte avait été supprimé le 10 octobre, restait incertaine depuis l'annonce, jeudi matin par plusieurs sources, de son arrestation. Il avait été finalement vu chez lui jeudi en fin d'après-midi.

À l'issue d'un entretien avec le général Salou Djibo, chef de la junte, le président de la Commission de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO), James Victor Gbeho, avait indiqué plus tôt vendredi que celui-ci lui avait «assuré» qu'il n'y avait eu «aucune arrestation».

Un membre du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD, junte), le colonel Amadou Diallo, a par ailleurs été limogé vendredi de son poste de ministre de l'Équipement, selon un communiqué officiel lu à la radio publique.

Il s'agit du dernier limogeage en date au sein du pouvoir décidé en quelques jours par le général Djibo.
Les raisons du remplacement du colonel Diallo, seul à quitter le gouvernement, par le colonel Sorry Diallo Mahamane, n'ont pas été précisées.

Le 8 octobre, le colonel Amadou Diallo avait déjà été limogé de son poste de commissaire du gouvernement.

Le général Djibo avait aussi limogé le même jour le haut commandant de la Garde nationale (ex-Garde républicaine), le lieutenant-colonel Abdou Sidikou.

Des médias locaux ont fait état d'une grande proximité entre les colonels Badié et Diallo et le lieutenant-colonel Sidikou.

M. Gbeho, accompagné de Saïd Djinnit, représentant de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, a également précisé avoir reçu du chef de l'État «des assurances fermes» que «le processus de retour à la démocratie serait conduit à son terme dans les délais fixés», malgré ce lourd climat.

Dans un message radiotélévisé vendredi soir, le général Djibo a appelé à un «vote massif en faveur du «oui»» au projet de Constitution soumis à référendum le 31 octobre.

Le référendum, pour lequel tous les partis prônent le «oui», sera suivi d'une présidentielle le 31 janvier 2011, en vue de rétablir un régime civil en avril.

Les représentants des principales forces politiques et institutions du Niger ont signé vendredi à Rome un «accord pour un pacte républicain» et lancé un appel à «un processus électoral pacifique, transparent et honnête».

La junte militaire a accédé au pouvoir après le coup d'État de février contre le président Mamadou Tandja (1999-2010), qui avait plongé son pays dans une grave crise en changeant en août 2009 la Constitution pour pouvoir se maintenir au pouvoir au terme de son second mandat. - AFP

 

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