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Présidentielle ivoirienne: 2e tour Gbagbo-Ouattara, Bédié conteste

Nov 04, 2010

Un second tour se dessinait mercredi entre le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara après la présidentielle historique de dimanche mais Henri Konan Bédié, arrivé troisième, a dénoncé un "tripatouillage" et réclamé un recomptage.

Fustigeant "opacité" et "erreurs de calcul", le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, ex-parti unique) "dénonce une volonté manifeste de tripatouillage des résultats", a affirmé dans la soirée Alphonse Djédjé Mady, directeur de campagne de M. Bédié.

Le PDCI "exige le recomptage des bulletins de vote", a-t-il ajouté avant même la proclamation des résultats provisoires complets par la Commission électorale indépendante (CEI), qui était prévue dans la soirée.

L'ancien chef de l'Etat a en outre invité la commission électorale à cesser de publier les résultats, qui le donnent troisième après dépouillement de plus de 70% des voix.

Laurent Gbagbo arrive en tête du premier tour avec près de 37% des voix, suivi d'Alassane Ouattara (plus de 33%), après dépouillement d'environ trois quarts des suffrages des résultats partiels communiqués par la CEI depuis mardi soir.

Après publication de nouvelles données partielles dans la soirée, les résultats concernent désormais 15 régions sur 19 et une partie de la diaspora.

Le second tour de ce scrutin censé clore une décennie de crise politico-militaire serait organisé 15 jours après la proclamation des résultats définitifs du premier tour par le Conseil constitutionnel. Le 28 novembre est la date évoquée le plus souvent.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a exhorté mercredi les candidats à "maintenir un environnement calme et pacifique et à accepter les résultats". Il a appelé leurs supporteurs à éviter "toute provocation ou violence".

Malgré les messages rassurants des autorités, nombre d'Ivoiriens craignaient toujours des violences liées aux résultats, et Abidjan a encore eu dans certains quartiers des airs de ville fantôme.
Au pouvoir depuis 2000 malgré la fin de son mandat en 2005, M. Gbagbo, 65 ans, candidat de "La majorité présidentielle" (LMP), recueille près de 1,24 million de voix, soit 37% des quelque 3,3 millions de suffrages exprimés selon ces résultats partiels.

Empêché de se présenter en 2000 pour "nationalité douteuse", symbole des déchirements identitaires ivoiriens et pour la première fois candidat, M. Ouattara, 68 ans, chef du Rassemblement des républicains (RDR), réunit 1,12 million de voix (33%).

Le patron du PDCI Henri Konan Bédié, 76 ans, est nettement devancé, avec quelque 926.000 voix (plus de 27%).

N'ayant pas a priori d'importantes réserves de voix dans les quelques régions restantes, M. Bédié, qui tentait de reconquérir le fauteuil dont il fut chassé en 1999 par le premier coup d'Etat de l'histoire du pays, ne paraît pas en mesure de s'inviter en "finale".

Dans le district d'Abidjan (un tiers des quelque 5,7 millions d'inscrits), M. Gbagbo se taille la part du lion en totalisant pour l'heure près de 49%.

Remportant les quartiers populaires de Yopougon et Attécoubé, le Plateau (administration et affaires), l'élégant Cocody et le quartier résidentiel de Marcory, le président-candidat - de l'ethnie bété, minoritaire - semble profiter d'un vote "transethnique" des nombreux jeunes urbains.

Selon ces données partielles, M. Ouattara reste maître dans le nord, terre des dioulas comme lui (une des principales ethnies, majoritairement musulmane).

M. Bédié règne dans le centre, fief des akan, importante ethnie dont il fait partie. Mais le président sortant le déloge de ses places fortes de l'est.

Le scrutin, six fois repoussé depuis 2005, est censé effacer la crise ouverte en 2002 par le putsch manqué de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui a débouché sur une guerre et la partition du pays en un sud loyaliste et un nord FN. - AFP

 

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