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Situation «gnarami»: Gbagbo investi président, Ouattara a prêté serment

Dec 04, 2010

Deux présidents pour un seul pays. Alors que Laurent Gbagbo a été investi président ce samedi après-midi, Ouattara, reconnu "président élu" par la communauté internationale a prêté serment "par courrier". Cliquez ici pour voir les photos de l'investiture de Gbagbo, ce samedi 4 décembre 2010.

Les résultats sont tombés, deux fois. Le serment pour la magistrature surprême a été prêté, par deux présidents. Alors que Laurent Gbagbo a été investi ce samedi après-midi président de la Côte d'Ivoire, son opposant Allassane Ouattara a prêté serment "en qualité de président de la République de Côte d'Ivoire" par un courrier au Conseil constitutionnel.

Une situation ubuesque qui n'est que le dernier épisode d'une élection longue et très contestée. Le Conseil constitutionnel a invalidé vendredi les résultats de la commission électorale donnant Alassane Ouattara en tête. Avant de proclamer le président candidat Laurent Gbagbo gagnant.

Depuis, les instances internationales multiplient les déclarations offrant leur soutien à Ouattara. Le secrétaire général de l'ONU a ainsi "félicité" l'opposant pour sa victoire". Depuis l'Inde, Nicolas Sarkozy n'a pas dit autre chose: "Il y a un président élu en Côte d'Ivoire. L'ensemble de la communauté internationale et les Nations Unies l'ont reconnu. Ce président c'est Alassane Ouattara." Bruxelles, enfin, a fait savoir qu'elle reconnaissait aussi Ouattara comme "président élu".

Le Premier ministre ivoirien lui-même reconnaissait Ouattara. Guillaume Soro a annoncé qu'il allait lui remettre la démission de son gouvernement. "Nous reconnaissons que M. Alassane Ouattara est le vainqueur de cette élection, a déclaré devant la presse à Abidjan Guillaume Soro. J'ai décidé d'aller lui rendre la démission de mon gouvernement et ma démission en tant que Premier ministre.". Il a jugé "injuste et inacceptable" la décision du Conseil constitutionnel de proclamer Laurent Gbagbo vainqueur en invalidant les résultats de la commission électorale qui donnaient son rival en tête.

L`Union africaine avalise les résultats donnant Ouattara vainqueur

L'Union africaine a appelé samedi au respect des résultats de la Commission électorale ivorienne désignant jeudi Alassane Ouattara vainqueur du scrutin et pris indirectement position contre
le président sortant Laurent Gbagbo.

Le Conseil pour la paix et la sécurité (CPS) de l'UA "appelle au respect
des résultats "tels que proclamés" par la Commission électorale indépendante
de Côte d'Ivoire, qui avait désigné jeudi Alassane Ouattara vainqueur du
scrutin avec 54,10% des suffrages, selon un communiqué de l'UA.

Le CPS "a exprimé le rejet total par l'UA de toute tentative visant à créer
un fait accompli pour saper le processus électoral et remettre en cause la
volonté populaire telle qu'elle a été exprimée le 28 novembre 2010,
compliquant encore davantage une situation déjà très grave, et plonger la Côte
d'Ivoire dans une crise aux conséquences incalculables", selon un communiqué.

"Le Conseil a convenu de se réunir à nouveau pour examiner la situation et
prendre les mesures appropriées contre les auteurs d'actes susceptibles de
remettre en cause l'intégrité du processus électoral, y compris le respect des
résultats de l'élection présidentielle tels que proclamés par la Commission
Electorale Indépendante (CEI)", indique le communiqué.

Le conseil de l'UA s'est réuni samedi après-midi à Addis Abeba pour une
session entièrement consacrée à la situation en Côte d'Ivoire.
Le CPS a par ailleurs avalisé une décision du président de la commission de
l'UA, Jean Ping, de charger l'ex-président sud-africain Thabo Mbeki d'une
"mission d'urgence" en Côte d'Ivoire.

Ce dernier est chargé de "de trouver une solution légitime et pacifique à
la crise, sur la base des décisions et instruments pertinents de l'UA",
poursuit le communiqué.
 

Ouattara prête serment "en qualité de président" par courrier

Alassane Ouattara a prêté serment "en qualité de président de la République de Côte d`Ivoire" par un courrier au Conseil constitutionnel.

Soro remet sa démission à Ouattara, qui le reconduit

Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a remis samedi sa démission à Alassane Ouattara, qui l`a reconduit dans ses fonctions après avoir prêté serment par courrier "en qualité de président" alors que Laurent Gbagbo a été investi chef de l`Etat le même jour.

Londres appelle "à respecter" la victoire de Ouattara

Londres a appelé samedi "toutes les parties" ivoiriennes "à respecter les résultats annoncés par la Commission électorale indépendante", qui a déclaré Alassane Ouattara vainqueur de la présidentielle, alors que Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, a été investi président.

Dans un communiqué du ministère britannique des Affaires étrangères, le
Royaume-Uni qui se dit "extrêmement inquiet de la situation en Côte d`Ivoire",
"appelle toutes les parties à respecter les résultats annoncés par la Commission électorale indépendante et certifiés par le représentant spécial
des Nations unies pour la Côte d`Ivoire, et à respecter la volonté du peuple".

"A la demande de toutes les parties impliquées dans les élections, les
Nations unies ont été mandatées pour appuyer le processus de paix et certifier
les élections en Côte d`Ivoire", ajoute le chef de la diplomatie britannique,
William Hague.

La Grande-Bretagne "condamne" aussi "les menaces à l`encontre du personnel
de l`ONU et exhorte toutes les parties en Côte d`Ivoire à saisir la chance de
doter le pays d`un gouvernement pacifique et responsable".

La Commission électorale indépendante de Côte d`Ivoire a crédité jeudi
l`ex-Premier ministre Alassane Ouattara de 54,1% des suffrages, lors du second
tour de l`élection présidentielle du 28 novembre. Sa victoire a été reconnue
par l`ONU, l`Union européenne et les Etats-Unis.

Mais vendredi, le Conseil constitutionnel de Côte d`Ivoire a déclaré le président sortant Laurent Gbagbo vainqueur avec 51,45% des suffrages. Ce dernier a été officiellement investi président samedi, alors que le pays est plongé dans une nouvelle crise politique après celle de 2002.

La France tourne la page Gbagbo et clarifie sa position

La France a tourné le dos à la présidence de Laurent Gbagbo en Côte d`Ivoire, une ex-colonie où vivent quelque 15.000 Français, abandonnant une approche jusque-là très prudente pour réclamer publiquement au chef de l`Etat sortant de quitter le pouvoir au profit d`Alassane Ouattara.

Cette demande tardive est survenue alors que le pays connaît une crise
violente à l`issue de l`élection présidentielle, M. Gbagbo ayant été investi
samedi président alors que son adversaire est considéré comme le "président
élu" par l`ONU, l`Union européenne et les Etats-Unis.

"Les résultats (de la présidentielle) marquent une nette et incontestable
victoire pour Alassane Ouattara", a affirmé le président Nicolas Sarkozy
samedi lors d`une visite en Inde. "Un président est élu en Côte d`Ivoire.
L`ensemble de la communauté internationale et les Nations unies l`ont reconnu.
Ce président est Monsieur Alassane Ouattara", a-t-il poursuivi.

Dès vendredi soir, quelques heures après que M. Gbagbo eut été proclamé
vainqueur de l`élection par le Conseil constitutionnel, un organisme qu`il
contrôle qui avait invalidé la veille la victoire de M. Ouattara, M. Sarkozy
avait demandé au président sortant de "respecter la volonté du peuple" et
avait adressé "ses félicitations au président élu", selon un communiqué de
l`Elysée.

Le ton employé tranche avec les communiqués et déclarations précédentes,
empreints de prudence et qui ne citaient pas nommément M. Ouattara, se bornant
à réclamer la publication des résultats et appelant les protagonistes au sens
des responsabilités.

"On ne peut pas défendre la démocratie et ne pas parler de Alassane
Ouattara, il y a un moment où ce n`est plus tenable alors qu`il y a un souci
de cohérence", explique-t-on de source proche du dossier. "Il y a eu les
résultats en faveur de Ouattara, on ne peut s`asseoir dessus et on soutient
celui qui a gagné", renchérit une autre source.

Si la France avait pris position plus tôt, il y avait un risque que Laurent
Gbagbo ne se retourne contre la communauté française, comme cela s`est déjà
produit dans le passé, selon ces sources.

L`ancienne puissance coloniale "sait que Gbagbo peut à tout moment rejouer
la carte nationaliste et lancer une flambée anti-française", confirme Antoine
Glaser, spécialiste du continent africain.

Gbagbo investi président dans un climat de violences

Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, a été officiellement investi samedi président de la République de Côte d`Ivoire alors que son rival Alassane Ouattara a été reconnu par l`ONU comme le "président élu", a constaté un journaliste.

"Devant le peuple souverain de Côte d`Ivoire, je jure solennellement et sur
l`honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution, de protéger
les droits et libertés des citoyens, de remplir consciencieusement les devoirs
de ma charge dans l`intérêt supérieur de la Nation", a-t-il déclaré en prêtant
serment au palais présidentiel à Abidjan.

"Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois
si je trahis mon serment", a-t-il ajouté lors d`une cérémonie devant une très
nombreuse assistance, en présence notamment de son épouse Simone Gbagbo.
L`élection de M. Gbagbo a été rejetée par les Nations unies, les
Etats-Unis, l`Union européenne et la France, qui ont reconnu vainqueur son
rival Alassane Ouattara.

Le Conseil constitutionnel avait proclamé vendredi le président sortant
vainqueur de la présidentielle du 28 novembre, invalidant les résultats de la
commission électorale qui donnaient M. Ouattara en tête.
Cette investiture s`est déroulée dans un climat de violences à Abidjan,
marquées par au moins deux morts dans la nuit et des protestations de jeunes
opposants dans les rues.

Soro reconnaît Ouattara président, va lui donner sa démission

Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a
annoncé samedi qu`il reconnaissait Alassane Ouattara comme président, et qu`il
allait lui remettre la démission de son gouvernement, alors que Laurent Gbagbo
était sur le point d`être investi chef de l`Etat.

"Nous reconnaissons que M. Alassane Ouattara est le vainqueur de cette
élection", a-t-il déclaré devant la presse à Abidjan.
"J`ai décidé d`aller lui rendre la démission de mon gouvernement et ma
démission en tant que Premier ministre", a-t-il ajouté.

M. Soro a jugé "injuste et inacceptable" la décision du Conseil
constitutionnel de proclamer M. Gbagbo vainqueur en invalidant les résultats
de la commission électorale qui donnaient son rival en tête.
"Notre position est de soutenir la proclamation faite par la Commission
électorale indépendante et la +certification+ (validation, ndlr) faite par les
Nations unies", a-t-il ajouté.

Chef de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui contrôle le nord du
pays depuis le putsch manqué de 2002, M. Soro était devenu en 2007 Premier
ministre de Laurent Gbagbo après avoir conclu avec lui l`accord de paix de
Ouagadougou.

M. Gbagbo devait être investi président à la mi-journée lors d`une
cérémonie au palais présidentiel à Abidjan.

L'ONU, l'UE, Obama et Sarkozy félicitent Ouattara

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, l'Union européenne, la France et les Etats-Unis ont félicité vendredi Alassane Ouattara pour sa victoire à la présidentielle en Côte d'Ivoire, demandant au président sortant Laurent Gbagbo de s'incliner.

La situation est des plus tendues dans le pays. Le Conseil constitutionnel, dirigé par un proche de M. Gbagbo, a invalidé les résultats provisoires donnés jeudi par la Commission électorale indépendante (CEI), qui créditaient Alassane Ouattara d'une large victoire, et a proclamé celle du président sortant.
"Le secrétaire général félicite M. Alassane Ouattara, du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), pour son élection et demande au président élu de travailler pour une paix durable, la stabilité et la réconciliation en Côte d'Ivoire", a déclaré le porte-parole de M. Ban.

Le chef de l'ONU "demande au président Laurent Gbagbo de faire ce qu'il doit faire pour le bien de son pays et de coopérer pour une transition politique sans heurts", a ajouté le porte-parole.

Ban Ki-moon "souhaite souligner que la volonté du peuple ivoirien doit être respectée, et demande à tous les Ivoiriens d'accepter le résultat certifié et de travailler ensemble dans un esprit de paix et de réconciliation".

Appelant l'ensemble des Ivoiriens à s'abstenir de toute violence, M. Ban "avertit ceux qui pourraient inciter ou recourir à la violence qu'ils seront tenus pour responsables".

Le président américain Barack Obama a lui aussi félicité Alassane Ouattara "pour sa victoire" et appelé le président sortant à "reconnaître et respecter" le résultat du scrutin de dimanche dernier.

"Je félicite Alassane Ouattara pour sa victoire à l'élection du 28 novembre. La commission électorale indépendante, des observateurs dignes de foi et accrédités, ainsi que les Nations unies, ont tous confirmé ce résultat et certifié sa fiabilité", a affirmé M. Obama dans un communiqué. "La Côte d'Ivoire est désormais à la croisée des chemins. J'appelle toutes les parties, dont le président sortant Laurent Gbagbo, à reconnaître et respecter ce résultat", a-t-il ajouté.

Son homologue français Nicolas Sarkozy a aussi demandé à Laurent Gbagbo de "respecter la volonté du peuple" et "félicité" le "président élu" Alassane Ouattara, dans un communiqué de l'Elysée. Nicolas Sarkozy "lance un appel au président Laurent Gbagbo et à tous les responsables civils et militaires ivoiriens pour qu'ils respectent la volonté du peuple, s'abstiennent de toute initiative de nature à provoquer la violence et coopèrent à l'établissement durable de la réconciliation, de la paix et de la stabilité en Côte d'Ivoire".

La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, a elle aussi reconnu la victoire d'Alassane Ouattara et lancé un avertissement aux partisans de M. Gbagbo, resté au pouvoir en 2005 après la fin de son mandat, en invoquant la crise née de la partition du pays.

"Je félicite M. Ouattara pour sa victoire", a ainsi déclaré Mme Ashton, appelant "toutes les parties du processus électoral à respecter la volonté du peuple" et à "accepter les résultats, tels que certifiés par le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies", M. Youn-jin Choi.

Les quinze pays du Conseil de sécurité de l'ONU n'ont quant à eux pas réussi à se mettre d'accord vendredi sur une déclaration conjointe, la délégation d'au moins un pays souhaitant des instructions de son gouvernement, selon plusieurs diplomates onusiens sous couvert d'anonymat, qui ont précisé qu'une déclaration commune pourrait intervenir samedi ou lundi. - AfriicaLog avec agence

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