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L'UA suspend la Côte d'Ivoire

Dec 09, 2010

L'Union africaine (UA) a annoncé jeudi qu'elle suspendait la Côte d'Ivoire jusqu'à ce que le challenger du scrutin présidentiel, Alassane Ouattara, accède au pouvoir à la suite de Laurent Gbagbo.
"Le conseil a décidé de suspendre la Côte d'Ivoire jusqu'au moment où M. Ouattara, président élu démocratiquement, entre effectivement en fonctions", a déclaré Ramtane Lamamra, commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité.

L'ONU soutient Alassane Ouattara

Le Conseil de Sécurité de l'ONU a condamné mercredi soir dans "les termes les plus vifs" toute tentative de détournement de la volonté du peuple ivoirien, un nouveau soutien à Alassane Ouattara.
Dans son communiqué, le Conseil de Sécurité prévient qu'il pourrait imposer des sanctions à toute personne menaçant la paix, ou cherchant à empêcher le travail de la représentation de l'ONU en Côte d'Ivoire, dont la mission prévoit la vérification et la confirmation des résultats de l'élection présidentielle.
Le représentant spécial des Nations unies Young-jin Choi avait déjà affirmé mercredi depuis Abidjan que le candidat de l'opposition Alassane Ouattara avait remporté l'élection présidentielle, avec une "marge irréfutable" sur le président sortant Laurent Gbagbo.

Nicolas Sarkozy "se félicite de la déclaration du Conseil de Sécurité unanime appelant au respect du résultat de l'élection de M. Alassane Ouattara comme président de la Côte d'Ivoire". Dans son communiqué diffusé jeudi matin, "il remercie le Président Medvedev, avec lequel il s'était entretenu au téléphone mercredi soir, de l'aide apportée par la Russie à cette prise de position".

Le représentant spécial de l'ONU prêt à dialoguer avec Laurent Gbagbo

Le représentant spécial des Nations unies en Côte d'Ivoire, Young-jin Choi, a déclaré jeudi être prêt à dialoguer avec le président sortant Laurent Gbagbo, qui s'est coupé de la communauté internationale et refuse de quitter le pouvoir.

"Je suis prêt à lui rendre visite", a annoncé Young-jin Choi, après un entretien privé avec Alassane Ouattara, après avoir déjà affirmé mercredi que le candidat de l'opposition Alassane Ouattara avait remporté l'élection présidentielle, avec une "marge irréfutable".

Mercredi soir, le Conseil de Sécurité de l'ONU avait condamné dans "les termes les plus vifs" toute tentative de détournement de la volonté du peuple ivoirien, un nouveau soutien à Alassane Ouattara.
Dans son communiqué, le Conseil de Sécurité prévient qu'il pourrait imposer des sanctions à toute personne menaçant la paix, ou cherchant à empêcher le travail de la représentation de l'ONU en Côte d'Ivoire, dont la mission prévoit la vérification et la confirmation des résultats de l'élection présidentielle.

Paris juge qu'il est trop tôt pour des sanctions contre Abidjan

L'heure n'est pas aux sanctions contre la Côte d'Ivoire pour forcer le président sortant Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir mais elles sont envisageables si le blocage perdure, a déclaré jeudi la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie.

Après l'Union européenne, l'Union africaine et la Cedeao, le conseil de sécurité des Nations unies a reconnu mercredi soir la victoire du principal opposant de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, au second tour de la présidentielle ivoirienne.

Les deux hommes ont prêté serment et formé un gouvernement, chacun de leur côté, plongeant la Côte d'Ivoire dans une nouvelle crise.

Avec le vote du conseil de sécurité, "les choses sont claires", a fait valoir Michèle Alliot-Marie sur France Inter. "Il n'y a plus de doutes: il y a une demande unanime de reconnaissance de la victoire d'Alassane Ouattara", a-t-elle insisté.

"Ce qui est important, c'est cette pression" internationale, a-t-elle expliqué.
Interrogée sur l'éventualité de sanctions contre la Côte d'Ivoire, elle a répondu: "nous ne sommes pas à ce niveau-là. Mais il est évident qu'il y a un certain nombre de procédures internationales qui seraient mises en oeuvre si la transition ne se passait pas".

Nicolas Sarkozy s'est félicité pour sa part de la déclaration du conseil de sécurité et remercie le président russe Dmitri Medvedev pour "l'aide apportée par la Russie à cette prise de position importante", indique un communiqué de l'Elysée.

Pour Michèle Alliot-Marie, la Côte d'Ivoire ne doit pas se couper de la scène internationale.
"Il y a un certain nombre de dictatures dans le monde. Pour autant, en dehors de la Corée du nord, je n'en connais aucune qui puisse vivre sans relation avec ses voisins et ses grands voisins", a souligné Michèle Alliot-Marie.

"Un pays ne peut s'isoler surtout un pays comme la Côte d'Ivoire. Il a un environnement. Il est très dépendant économiquement de ce qui se passe à l'extérieur" puisqu'il vit "largement de ses exportations", a-t-elle souligné.

La Côte d'Ivoire est le premier producteur et exportateur mondial de cacao.
"La volonté démocratique des Ivoiriens doit être respectée (...) Je ne doute pas que Laurent Gbagbo lui-même, s'il a pu contester au début un certain nombre de choses, soit soucieux de l'image qu'il laissera à son pays", a-t-elle ajouté.

Le scrutin du 28 novembre était censé réunifier le pays après des années de division consécutive à la guerre civile de 2002-2003.

Course contre la montre Gbagbo-Ouattara

Les deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, sont engagés dans une course contre la montre pour s'assurer le pouvoir, le second, soutenu par la communauté internationale, cherchant à contrôler les finances publiques.

Mercredi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU a annoncé dans une déclaration son soutien au président élu Alassane Ouattara, à l'issue d'âpres discussions en raison de réticences de la Russie, qui bloquait depuis plusieurs jours son adoption. Les Russes estimaient qu’il n’était pas du ressort du Conseil de certifier l’élection d’Alassane Ouattara, allant jusqu’à parler d’ingérence dans les affaires intérieures ivoiriennes.

Dans un avertissement clair au président sortant Laurent Gbagbo, «les membres du Conseil de sécurité condamnent dans les termes les plus forts possibles tout effort de renverser la volonté du peuple».
Les quinze pays du Conseil de sécurité ont en outre brandi la menace de sanctions contre quiconque menacerait le processus de paix en Côte d'Ivoire.

A Abidjan, alors que les deux camps se sont dotés chacun d'un gouvernement, la bataille pour la prise en main de l'administration s'est engagée.

Nul ne sait combien de temps va durer cette lutte cruciale déclenchée après la présidentielle du 28 novembre, et les Abidjanais ont retrouvé un quotidien quasi-normal avec des marchés de nouveau fréquentés et des embouteillages sur les grands axes.

Au pouvoir depuis dix ans, Laurent Gbagbo a formé mardi un cabinet au complet d'une trentaine de ministres alors que son rival a nommé un gouvernement encore à parachever.

M. Gbagbo a placé des proches à des postes stratégiques, et pas seulement au gouvernement. Ancien ministre de l'Intérieur comptant parmi les hommes forts du camp du sortant, Désiré Tagro devient secrétaire général d'une présidence d'abord soucieuse de consolider son pouvoir et qui dispose de l'armée.

Ancien Premier ministre, Alassane Ouattara entend lui aussi avancer ses pions: «C'est nous qui avons le pouvoir, il s'agit de le rendre effectif», a résumé son Premier ministre Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui tient le Nord du pays depuis son coup d'Etat manqué de 2002.

Nominations d'ambassadeurs, et surtout finances publiques: le camp Ouattara veut au plus vite se donner des moyens d'action.

«D'ici la fin de la semaine», M. Soro espère commencer à prendre le contrôle des régies financières, Trésor, douanes ou impôts.

Mais pour l'heure, les nominations en rafales de M. Ouattara dans la haute fonction publique ou au Comité de gestion du cacao - dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial - n'ont pas eu d'effet visible.

Et la télévision publique RTI, dont l'ex-opposant a «changé» sur le papier l'équipe dirigeante, reste un atout majeur pour Laurent Gbagbo.

De même, les pressions de la communauté internationale restent pour l'instant sans conséquence. Elles ne cessent pourtant de prendre de l'ampleur alors que le risque que la situation ne dégénère est pris très au sérieux. Guillaume Soro a averti de «risques réels» d'embrasement.

Mercredi, c'est le président de l'Union africaine, le Malawite Bingu wa Mutharika, qui a à son tour appelé M. Gbagbo à se retirer pour «respecter la volonté du peuple» et éviter un «bain de sang».
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) l'a aussi fermement exhorté mardi à «rendre le pouvoir sans délai» et a suspendu la Côte d'Ivoire en tant que pays membre de l'organisation.

Nicolas Sarkozy, président de l'ex-puissance coloniale française, a salué une décision «courageuse, historique».

Prenant position pour la première fois, l'Afrique du Sud, qui avait assuré une médiation dans la crise ivoirienne entre 2004 et 2006, a appelé M. Gbagbo à «se plier» aux injonctions de l'UA et de la Cédéao.
M. Ouattara a été donné vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI) avec 54,1% des suffrages, mais le Conseil constitutionnel, acquis à M. Gbagbo, a invalidé ces résultats et l'a proclamé président avec 51,45%. – AfricaLog avec agence
 

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