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Gbagbo "recuse" le médiateur, "l'intervention militaire est prévue" selon Ouattara

Jan 20, 2011

Le médiateur de l'Union africaine (UA) pour la crise ivoirienne, Raila Odinga, a une nouvelle fois quitté Abidjan mercredi matin sur un constat d'échec, avant d'être "récusé" par le camp du président sortant Laurent Gbagbo, qui refuse toujours de céder le pouvoir.

Dans le même temps, Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, affirme qu'une "intervention militaire" de l'Afrique de l'Ouest "est déjà prévue, organisée" pour chasser du pouvoir M. Gbagbo, dans une interview au quotidien français La Croix à paraître jeudi.

Le médiateur de l'UA "a failli à sa mission et nous ne sommes plus prêts à le recevoir ici en Côte d'Ivoire. Nous récusons M. Odinga", a déclaré le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Gbagbo, Alcide Djédjé lors d'une conférence de presse.

M. Odinga "prend partie pour M. Ouattara. Nous pensons qu'il est devenu un acteur dans la crise ivoirienne et il ne peut plus être envoyé spécial de l'Union africaine", a ajouté M. Djédjé.

L'émissaire de l'UA avait déploré mercredi avant son départ d'Abidjan où il était arrivé lundi, que M. Gbagbo n'avait pas honoré sa promesse de mettre fin au blocus de l'hôtel où son rival Alassane Ouattara est retranché.

Mais le ministre de M. Gbagbo a affirmé que "la levée du blocus est un stratagème mis en place pour une attaque de la ville d'Abidjan".

Un peu plus tôt dans la journée, le médiateur et Premier ministre du Kenya avait quitté la Côte d'Ivoire sur un constat d'échec: "j'ai le regret d'annoncer que la percée nécessaire n'a pas eu lieu".

L'envoyé de l'UA, dont la première médiation début janvier, avec trois chefs d'Etat africains, avait déjà été infructueuse, a toutefois assuré, depuis Accra où il a rendu compte de sa mission au président John Atta-Mills, "rester optimiste".

Mais Alassane Ouattara semblait avoir tourné la page de la médiation: "l'intervention militaire est déjà prévue, organisée. Elle sera programmée. J'ai parlé avec le président nigérian Goodluck Jonathan dimanche, il m'a assuré de sa détermination".

"C'est pour cela que les chefs d'état-major des pays de la Cédéao se sont réunis mardi à Bamako", selon lui.

La Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, dont le président Jonathan est le président en exercice) a suspendu la Côte d'Ivoire début décembre et menacé Laurent Gbagbo d'une intervention militaire s'il ne cédait pas de lui-même le pouvoir.

"Des arrangements sont en cours pour qu'ils aillent faire des reconnaissances à Bouaké, qui sera peut-être le centre de regroupement des soldats", poursuit dans cette interview M. Ouattara retranché dans un hôtel d'Abidjan depuis le début de la crise.

Bouaké, dans le centre du pays, est le fief des ex-rebelles des Forces nouvelles, qui lui sont favorables.

La Cédéao "nous dira dans quelques jours comment elle compte procéder. Je préfère la voie de la Cédéao qui est en réalité de proposer une exfiltration", précise-t-il.

"Il s'agit de venir chercher Laurent Gbagbo, comme cela a été fait pour d'autres chefs d'État en Afrique ou ailleurs. S'il y a des fidèles qui s'accrochent, ils en feront les frais. Cette solution est meilleure que d'avoir des milliers de morts", affirme M. Ouattara.

Mardi, le président burkinabé Blaise Compaoré et la ministre déléguée aux Affaires étrangères nigériane, Salamatu Suleiman, avaient pourtant répété que la Cédéao souhaitait à tout prix éviter l'usage de la force.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a de son côté donné son feu vert au renforcement de cette mission en votant l'envoi de 2.000 hommes supplémentaires pour porter ses effectifs à 11.500.
Après l'Union européenne qui avait décidé de geler les avoirs en Europe du camp Gbagbo, la Suisse a par ailleurs fait de même pour les éventuels fonds déposés dans la Confédération. - AFP
 

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