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Quatre présidents africains à Abidjan pour une tâche difficile

Feb 21, 2011

Quatre présidents africains tentaient lundi à Abidjan de dénouer la crise post-électorale en Côte d'Ivoire, où des heurts entre forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo et partisans d'Alassane Ouattara ont fait au moins un mort et une dizaine de blessés.

Membres d'un panel de l'Union africaine (UA) sur la crise née du scrutin présidentiel de novembre, Idriss Deby Itno (Tchad), Jikaya Kikwete (Tanzanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) ont commencé leurs entretiens en rencontrant lundi après-midi Laurent Gbagbo, au palais présidentiel.

Au lendemain d'une réunion en Mauritanie, le panel devait soumettre à Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu président par une grande partie de la communauté internationale, dont l'UA, des propositions pour aboutir d'ici au 28 février à des solutions "contraignantes" pour les parties.

Ex-médiateur du processus de paix ivoirien (2007-2010), Blaise Compaoré (Burkina Faso) est membre du panel mais il est contesté par le camp Gbagbo qui l'accuse d'être pro-Ouattara. Le président burkinabè n'a pas fait le déplacement, officiellement pour "raisons de sécurité".

Abidjan connaît un regain de tension depuis ce week-end, notamment dans le quartier pro-Ouattara d'Abobo (nord), où au moins trois manifestants de son bord ont été tués samedi par les Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales à son rival.

Lundi, un civil a été tué dans le quartier populaire de Treichville (sud) quand les FDS ont tiré à balles réelles pour disperser des jeunes qui avaient érigé des barricades faites de tables et de pneus enflammés, ont indiqué des habitants.

Un photographe  a pu voir le corps de cet homme étendu sur la chaussée dans une mare de sang, le crâne perforé. Une dizaine de blessés, certains par balles, ont été admis dans une clinique privée de Treichville.

A Koumassi (sud) et de nouveau à Abobo (nord), les FDS ont aussi tiré pour disperser des jeunes qui voulaient se rassembler, ont raconté des témoins. Selon des sources concordantes, Koumassi a été le théâtre de heurts particulièrement violents.

Les FDS ont fait état de trois tués dans leurs rangs en deux semaines, dont deux éléments dimanche, ainsi que de deux blessés, et dénoncé l'appel à une "révolution" à l'égyptienne lancé par le camp Ouattara.

Laurent Gbagbo avait répliqué à ce mot d'ordre en décrétant ce week-end un couvre-feu nocturne dans la moitié sud du pays sous son contrôle depuis 2002.

Dans ce climat de tension, Abidjan tournait au ralenti dans certains quartiers, comme au Plateau (administration et affaires), déserté, et dans de nombreux quartiers populaires des commerces avaient fermé.

La tâche des médiateurs est des plus difficiles, aucun des deux rivaux ne paraissant prêt à céder alors que la crise a déjà fait au moins 300 morts dans des violences depuis mi-décembre, selon l'ONU.
"Laurent Gbagbo est fini", "le compte à rebours a commencé", a jugé M. Ouattara, tandis que son Premier ministre, le chef de l'ex-rébellion Guillaume Soro, a dit ne pas croire aux chances de succès de l'UA.

Quant au camp Gbagbo, il exclut toute solution qui reviendrait à demander à son champion de céder le pouvoir. - AFP

 

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