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Combats dans l'ouest, exode dans un quartier d'Abidjan

Feb 24, 2011

Des combats ont éclaté jeudi dans l'ouest de la Côte d'Ivoire entre l'armée fidèle au président sortant Laurent Gbagbo et l'ex-rébellion alliée à son rival Alassane Ouattara, alors qu'à Abidjan des habitants fuyaient par centaines un quartier après de violents affrontements.

Après bientôt trois mois de crise née de la présidentielle du 28 novembre, la situation se détériorait à la fois dans la stratégique capitale économique et dans le "Grand Ouest", proche du Liberia, région la plus instable du pays.

Un responsable des Forces de défense et de sécurité (FDS), loyales à M. Gbagbo, a indiqué à l'AFP que des combats avaient eu lieu à Zouan-Hounien, localité de l'ouest, à la suite d'une "attaque" d'un poste FDS par les Forces nouvelles (FN), sans faire état d'un bilan.

Un responsable des FN dans leur fief de Bouaké (centre) a confirmé des combats dans le secteur, mais en a attribué l'origine à un assaut mené par le camp adverse. Selon lui, "80 FDS" ont été tués, un chiffre impossible à confirmer dans l'immédiat.

Cet accrochage est l'un des plus sérieux entre les deux forces dans la région depuis fin 2010. Il survient dans la "zone de confiance" qui sépare les ex-belligérants depuis les affrontements de 2002-2003 ayant suivi le putsch manqué des FN, désormais alliées à Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale.

A Abidjan, après deux jours d'affrontements meurtriers entre FDS et un groupe armé à Abobo, fief de M. Ouattara, des habitants fuyaient par centaines ce quartier désormais surnommé "Bagdad" en raison de la violence qui y règne.

Ils longeaient à pied la grande voie vers le quartier de Yopougon, au sud-ouest, bastion de M. Gbagbo, leurs affaires jetées dans des sacs ou des baluchons.

Un pasteur a expliqué que lui et une dizaine de membres de sa famille fuyaient les combats engagés depuis mardi. "Les enfants sont traumatisés, au moindre bruit ils commencent à pleurer. On n'en peut plus", a-t-il confié à l'AFP.

Le secteur baptisé "PK 18", au coeur de la zone d'affrontements, "est en train de se vider", a-t-il raconté.

Plusieurs personnes du quartier ont indiqué que les FDS étaient venues depuis mercredi demander aux habitants de quitter la zone, laissant présager une proche reprise des combats.

"La plupart des assaillants (opposés aux FDS) sont des jeunes gens qui n'ont même pas la trentaine. Ils sont torse nu ou en débardeur", a déclaré une vieille femme, portant sur le dos un jeune enfant.

Près d'un grand carrefour, une école aux murs transpercés de trous énormes témoignait des combats récents, au lance-roquettes notamment.

Pour le gouvernement Gbagbo, il y a urgence à venir à bout de cette unité non identifiée, baptisée par la presse locale "commando mystérieux", qui a tué mardi entre trois et une dizaine de FDS, selon les sources, et est active depuis janvier.

Si le camp Ouattara nie toute implication, le gouvernement Gbagbo accuse les "rebelles" qui lui sont alliés de vouloir "engager un processus révolutionnaire" en "infiltrant" Abobo et d'autres quartiers.
Mais, au lendemain de nouveaux combats, le porte-parole Ahoua Don Mello a reconnu que l'opération menée par les FDS cette semaine à Abobo n'est "pas facile".

Evalués entre 300 et 500, les "rebelles" sont très "mobiles", "camouflés en civils" et dotés "d'armes lourdes, de lance-roquettes et de kalachnikov", a-t-il dit.

Cette flambée de violences jette une ombre sur les efforts diplomatiques en cours. Après un séjour à Abidjan cette semaine, un panel de présidents africains est censé arriver d'ici fin février à des solutions "contraignantes" pour une sortie de crise, qui semble plus lointaine que jamais. - AFP
 

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