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La tension monte entre le camp Gbagbo et l'ONU

Mar 01, 2011

La tension est montée lundi entre les partisans du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et l'ONU, avec deux sérieux incidents rapportés par les Nations unies, tandis que les deux camps s'affrontaient autour d'une présumée affaire de livraison d'armes.

Deux employés de la force de l'ONU en Côte d'Ivoire, l'Onuci, ont été enlevés lundi à Abidjan par des jeunes partisans de M. Gbagbo avant d'être relâchés quelques heures plus tard, a indiqué le porte-parole de l'Onuci, Hamadoun Touré.

Le même jour, des experts du Comité des sanctions de l'ONU et un officier des forces de maintien de la paix ont essuyé des tirs provenant des forces de M. Gbagbo à l'aéroport de Yamoussoukro (centre), selon un responsable onusien.

Cette équipe s'était rendue à l'aéroport pour vérifier une information faisant état de la livraison d'hélicoptères en provenance du Bélarus "mais ont été dans l'incapacité" de le faire, a dit le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité, tandis que le comité des sanctions sur la Côte d'Ivoire doit se réunir lundi.

M. Ban et le président des Etats-Unis Barack Obama sont "inquiets" de "l'escalade de la violence" en Côte d'Ivoire, selon l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice.

Le Bélarus a démenti toute violation de l'embargo sur les armes décrété en 2004 et dénoncé une "possible campagne destructrice" à son encontre.

Le gouvernement Gbagbo a fustigé un "complot" et un "mensonge pour justifier une attaque" de l'ONU.
Il accuse l'Onuci, dont il réclame le départ, d'être complice des "rebelles" des Forces nouvelles (FN), alliés à Alassane Ouattara, reconnu chef de l'Etat par la communauté internationale après le scrutin de novembre.

Selon le gouvernement Gbagbo, ce sont des éléments FN infiltrés que ses forces armées affrontent depuis plusieurs jours à Abidjan en des combats meurtriers à Abobo (nord), fief de son rival.

Le climat demeurait pesant dans la capitale économique notamment à Yopougon (ouest), bastion de M. Gbagbo désormais constellé de barrages de "jeunes patriotes", ses ardents partisans, parfois armés de machettes et de gourdins.

Leur chef Charles Blé Goudé a appelé la semaine dernière les jeunes à "s'organiser en comités" pour empêcher "par tous les moyens" l'Onuci de circuler.

A Abobo et dans le quartier voisin d'Anyama, où un couvre-feu nocturne a été reconduit jusqu'à jeudi matin, la situation humanitaire devenait inquiétante, sur fond d'exode de la population.

Quelque 3.000 personnes se sont déjà réfugiées dans deux missions catholiques, "dans une promiscuité indescriptible", a déclaré l'abbé Augustin Obrou, porte-parole de l'archevêché d'Abidjan.
Pour ceux qui sont restés chez eux, le quotidien est de plus en plus pénible, entre coupures d'eau et d'électricité et "problème de nourriture", selon un habitant.

Malgré tout, alors que le calme est revenu depuis dimanche matin, dans le secteur "PK-18", au coeur de la zone des combats, la vie avait commencé à reprendre son cours lundi, a rapporté une jeune mère restée avec sa famille, qui dit avoir vu dans le secteur des insurgés en armes et munis de gris-gris.

Dans la nuit de samedi à dimanche, le "commando invisible", comme le surnomme la presse ivoirienne, s'en est pris à un symbole du régime Gbagbo, la télévision publique RTI dont le centre émetteur a été endommagé lors de combats, ce qui a coupé le signal hertzien dans la zone d'Abidjan.

La RTI est toutefois parvenue lundi à émettre de nouveau, mais avec une image de très mauvaise qualité.

La nouvelle médiation africaine prend quant à elle du retard. Un panel de chefs d'Etat devait annoncer au plus tard ce lundi des solutions "contraignantes", mais il a prévu de ne se réunir que vendredi. - AFP

 

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