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Crise ivoirienne: réunion de la dernière chance de l'UA

Mar 10, 2011

L'Union africaine tentait jeudi de donner sans doute une ultime chance à la diplomatie dans la crise en Côte d'Ivoire, en présence du président reconnu internationalement Alassane Ouattara et de représentants de son rival Laurent Gbagbo, lors d'un mini-sommet à Addis Abeba également consacré à la Libye.

Pour la seconde journée consécutive, un "panel" de l'UA, composé de cinq chef d'Etats du continent, s'est réuni à huis-clos en milieu de journée, peu après l'arrivée de M. Ouattara au siège de l'organisation panafricaine.

Ni M. Ouattara, ni aucun membre de son entourage ni de la délégation adverse de M. Gbagbo ne participent cependant à ces discussions.

Le panel soumettra ses conclusions "contraignantes" dans l'après-midi à une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, ouverte cette fois-ci aux représentants des deux camps rivaux ivoiriens.

Plus de trois mois après le scrutin, il s'agit de conjurer la guerre civile qui menace, avec une situation insurrectionnelle dans plusieurs quartiers d'Abidjan et la reprise des hostilités dans l'ouest, ainsi que l'étouffement progressif de l'économie ivoirienne suite aux sanctions internationales.

L'UA a, au diapason du reste de la communauté internationale, rapidement reconnu Alassane Ouattara comme vainqueur de l'élection. Le Conseil constitutionnel ivoirien avait au contraire proclamé la réélection de Laurent Gbagbo, invalidant partiellement les résultats proclamés auparavant par la commission électorale.

Pour tenter de sortir de cette impasse, et après plusieurs tentatives de médiations, l'UA a chargé fin janvier un groupe de chefs d'Etat de formuler des positions "contraignantes" envers les deux prétendants.

Les cinq présidents qui en sont membres sont: Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré (Burkina Faso).

Mais ce panel est à son tour apparu divisé, M. Compaoré notamment campant sur une ligne dure à l'encontre de M. Gbagbo, alors que M. Zuma a semblé beaucoup plus compréhensif envers le président sortant.

Sa marge de manoeuvre semble également extrêmement limitée, alors qu'un proche de M. Gbagbo a affirmé mercredi qu'il n'y avait "rien à négocier", et que le camp du président sortant assure compter plusieurs "alliés" au sein de l'UA.

Le camp Ouattara attend pour sa part du panel "un engagement ferme pour faire partir Laurent Gbagbo", estimant que l'UA "joue sa crédibilité" dans cette affaire.

Des deux protagonistes de l'élection ivoirienne du 28 novembre invités à Addis, seul M. Ouattara a fait le déplacement, pour sa première sortie officielle depuis le début de la crise du Golf hôtel d'Abidjan où il vit retranché avec son gouvernement sous un blocus des forces loyales à M. Gbagbo.

Resté à Abidjan, le président sortant a très opportunément décrété mercredi soir une interdiction "de survol et d'atterrissage" du territoire ivoirien pour la mission de l'ONU (Onuci) et la force française Licorne, décision qui pourrait sérieusement compliquer le retour de M. Ouattara dans la capitale économique ivoirienne, et à l'hôtel du Golf notamment.

Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA, qui doit débuter vers 16H00 locales (13H00 GMT), sera par ailleurs consacré à l'autre grande crise africaine du moment, l'insurrection en Libye contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi.

La Libye, traditionnellement l'un des principaux bailleurs de l'organisation panafricaine, y sera représentée par son ministre des Affaires étrangères, Moussa Koussa. - AFP

 

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