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Aboubacar Sylla, pourfend la gouvernance d’Alpha Condé

Mar 11, 2011

Le 10 mars, Aboubacar Sylla, président de l’’UFC (Union des forces du changement), ancien ministre de l’Information sous la Transition, a animé une conférence de presse pour parler de la situation actuelle du pays et se « mettre en ordre de bataille pour aller aux élections législatives.»

D’entrée, il dit avoir noté, avec un pincement au cœur, qu’il y ait aujourd’hui, des leaders politiques qui crient victoire à faire penser à ceux qui n’ont pas suivi ce processus de Transition, qu’ils ont participé « activement à l’avènement des institutions régulièrement, démocratiquement élues en Guinée, oubliant les Forces vives de la Nation, au sein desquelles, il y avait certains partis politiques, l’essentiel des syndicats, des associations de la société civile.» Aboubacar Sylla estime que l’on ne devrait pas occulter cela, surtout que « pendant que ces derniers luttaient pour l’avènement de la démocratie, il y avait certains partis politiques, certaines associations, qui étaient du côté du Bloc des Forces patriotiques, pour soutenir la candidature du Capitaine Dadis.»

Parlant de la situation du pays, le Président de l’UFC a des inquiétudes. «On a l’impression qu’il n’y a plus que le pouvoir Exécutif en Guinée, le CNT, qui a un rôle législatif, est ignoré.» Toute chose qui est contraire aux accords de Ouagadougou du 15 janvier 2010, qui avaient exigé entre autres dans la mise en place des organes de la Transition, un CNT (Conseil national de Transition) qui assurerait le rôle de contre-pouvoir jusqu’à la mise en place d’une nouvelle Assemblée nationale. Mais le CNT n’est plus la tasse de thé des autorités actuelles, sinon comment comprendre que le Premier ministre n’ait, jusqu’à présent pas présenté la politique générale du gouvernement devant le CNT, à presque trois mois de fonctionnement?

La présentation de cette politique gouvernementale permet aux Guinéens de connaître les stratégies qui seront mises en place et les objectifs à atteindre à court et à moyen terme de l’équipe du Premier ministre, Mohamed Saïd Fofana. L’autre inquiétude que dit avoir constaté M. Sylla, est celle liée au manque de budget de l’Etat, lequel aussi qui devrait être déposé sur la table du CNT. Le budget de l’Etat favorise l’obligation de respect à l’Etat sur ce qu’il doit faire dans les mouvements financiers et économiques, dans le cadre des dépenses et des recettes.

Son inquiétude est d’autant que la Guinée est en face d’un Exécutif fort, parce que légitimé par des élections, mais en face duquel il n’y a pas de pouvoir législatif. « Cela est extrêmement grave, parce que tout pouvoir a tendance à abuser de son pouvoir,» a poursuivi l’ancien ministre de l’Information. S’y ajoute, la suppression de l’impôt de capitation qu’il a appréciée, mais qu’il a déplorée qu’elle soit exécutée de façon illégale. Cette suppression devrait également être avalisée par le CNT.

C’est pourquoi, le président de l’UFC a invité le gouvernement à respecter le CNT. Il pense qu’en dépit de toutes les critiques et de toute la légitimité que peut se prévaloir l’équipe actuelle d’Alpha Condé, la Guinée n’est pas sortie de la Transition, le Président de la République doit se rappeler qu’il a été élu sur la base des textes révisés par le CNT, notamment la Constitution et le Code électoral.

Si l’UFC ne veut pas se hasarder à faire un bilan du Gouvernement d’Alpha Condé, en attendant les 90 jours de grâce, il déclare néanmoins qu’il y a eu trop «d’improvisations et de précipitation» dans les nominations des membres du Gouvernement et du cabinet présidentiel, mais aussi dans plusieurs décisions au niveau de l’Etat. « Mais cela n’incombe pas au Président de la République,» estime Aboubacar Sylla, du fait, a-t-il poursuivi, que le Président n’a pas besoin de compétences techniques, n’a pas besoin d’être technocrate.»

Pour lui, le Président a une vision, il doit simplement avoir des qualités personnelles au-dessus de la moyenne, mais il lui appartient de se faire entourer de technocrates pour mettre sa vision en place, en faveur des citoyens.

Toutefois l’ancien ministre pense que la composition de l’équipe d’Alpha Condé s’est basée sur un objectif : victoire aux élections législatives. Selon lui, il n’y a que des décisions électoralistes qui se prennent. Les nominations, les instructions ne se basent que sur des personnes qui ont le talent de mobiliser les militants pour la victoire du parti au pouvoir aux futures élections législatives. Pourtant, dit le Président de l’UFC, la situation du pays est encore désespérée. L’économie du pays est en train de s’effondre à un rythme sans précédent. Et de dire qu’il faut un leadership compétent pour inverser la tendance. L’autre inquiétude est le fait que le gouvernement ne communique pas. L’ancien ministre pense que le Gouvernement doit communiquer, pour que les populations adhèrent à son programme.
Par ailleurs, Aboubacar Sylla a estimé être anormal, que le Gouvernement de la Troisième République, dans un régime dit démocratique, après environ trois mois de fonctionnement, ne parle pas de l’Etat de droit, de la lutte contre l’impunité, « même si derrière, il est envisagé une conférence de Vérité et Réconciliation nationale.»

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