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Répression d’une manifestation de l’opposition togolaise

Mar 17, 2011

La gendarmerie a dispersé jeudi à Lomé un rassemblement contre un projet de loi qui imposerait de nouvelles restrictions à l'organisation de manifestations, faisant une cinquantaine de blessés selon l'opposition togolaise.

Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes contre plusieurs centaines d'opposants rassemblés dans le centre de la capitale, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les manifestants se sont dispersés, certains édifiant des barricades et incendiant des pneus.
Le dirigeant de l'opposition, Jean-Pierre Fabre, a déclaré que 54 personnes avaient été blessées, dont sept grièvement.

Il a ajouté que 53 autres personnes, dont un parlementaire, étaient interrogées par la police.
Les autorités n'ont pas fait de déclarations.

"Nous n'allons pas baisser les bras, parce que ce que nous envisageons c'est le retrait immédiat et inconditionnel du projet du loi", a dit à la presse.

L’Alliance nationale pour le changement (ANC) de M. Fabre, un des principaux partis d’opposition du Togo, avait critiqué la semaine dernière le projet de loi réglementant les manifestations sur la voie publique.

Le Front républicain pour l’alternance et le changement (Frac), une coalition de partis d’opposition dont l'ANC, manifeste chaque samedi à Lomé pour protester contre la réélection du président Faure Gnassingbé l'an dernier qu'il conteste.

Le père du président, Gnassingbe Eyadema, avait lui-même dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans.

"Hier (mercredi) nous avions rencontré le ministre de l’administration territoriale; ce dernier ne nous avait pas dit que la marche est interdite ... les jeunes sont violemment dispersés. Nous ne pouvons avoir jamais confiance à ce régime", a déclaré sur une radio privée, Eric Dupuy, l’un des responsables du Frac.

Le texte adopté le 2 mars par le gouvernement fixe les conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestation sur la voie publique ou dans les lieux publics.

Le projet de loi prévoit en particulier que les organisateurs d'une manifestation obtiennent une autorisation préalable du gouvernement.

Ils risquent des amendes et des peines de prison allant de six mois à trois ans si des manifestations débouchent sur des violences.

L'ANC de Jean-Pierre Fabre, arrivé second de la présidentielle de 2010, avait appelé la population à se "mobiliser massivement pour faire échec à la volonté du gouvernement de recourir à des lois scélérates pour consolider la dictature en supprimant tous les espaces de liberté conquis de haute lutte par le peuple togolais au cours des deux dernières décennies".

"Le texte n'est pas encore envoyé à l’Assemblée nationale et l’avons expliqué à plusieurs reprises aux responsables du Frac. Nous les avons invités à nous adresser leurs contributions pour l’améliorer", a expliqué à l’AFP, Pascal Bodjona, porte-parole du gouvernement.

"Ce projet de loi n’est pas élaboré en prévision des mouvements observés dans le Maghreb comme le pensent certains, il n’est pas rédigé contre l’ANC qui manifeste tous les week-end", avait-il souligné auparavant. - AFP

 

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