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Les pro-Ouattara avancent à l'ouest

Mar 21, 2011

Les forces soutenant Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu par la communauté internationale, ont pris lundi la ville de Bloléquin dans l'Ouest, alors qu'à Abidjan des milliers de jeunes partisans du chef d'Etat sortant Laurent Gbagbo voulaient entrer dans l'armée.

Frontalier du Liberia, l'Ouest ivoirien est l'un des théâtres des combats depuis février entre les deux camps, avec Abidjan où la flambée des violences nées de la crise post-électorale fait craindre une guerre civile. Près de 440 personnes ont été tuées depuis fin 2010, selon l'ONU.

Après avoir pris dans l'Ouest quatre villes au camp Gbagbo en un mois, l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) alliée à Alassane Ouattara, qui tient la moitié nord du pays depuis le putsch raté de 2002, a conquis Bloléquin.

"Les rebelles sont entrés à 04H00 (locales et GMT) à Bloléquin après d'intenses combats", a indiqué par téléphone à l'AFP un milicien combattant avec les soldats des Forces de défense et de sécurité (FDS), fidèles à Laurent Gbagbo.

"Nous avons été attaqués à Doké (localité à une dizaine de km à l'ouest) avant-hier (samedi), nous les avons repoussés jusqu'à Bloléquin et actuellement nous avons pris Bloléquin et sommes en train de faire le ratissage", a dit le porte-parole militaire des FN, Seydou Ouattara.

Avec la prise de Bloléquin, les forces pro-Ouattara sont désormais à environ 80 km de la ville de Duékoué, important carrefour menant à l'est vers la capitale politique Yamoussoukro, et au sud vers le port de San Pedro, plus grand port d'exportation de cacao au monde.

Conséquence des dernières violences, plus de 90.000 Ivoiriens se sont réfugiés au Liberia depuis le début de la crise en Côte d'Ivoire, dont plus de la moitié depuis fin février.

Lundi, les services d'immigration libériens ont indiqué ne pas être équipés pour faire face à cet afflux de réfugiés.

A Abidjan, plusieurs milliers de jeunes partisans de Laurent Gbagbo ont afflué lundi vers l'état-major pour s'enrôler dans l'armée, au moment où le régime est défié par des insurgés pro-Ouattara dans la capitale économique elle-même.

"J'ai répondu à l'appel du général Blé Goudé, je suis prêt à mourir pour mon pays et chasser ces rebelles", a renchéri Théodore, cordonnier.

Charles Blé Goudé, chef des "Jeunes patriotes", les plus fervents partisans de M. Gbagbo, avait appelé samedi les jeunes "prêts à mourir pour leur patrie" à "s'enrôler".

Lors d'une cérémonie sur un immense terrain dans l'enceinte du camp de l'état-major, le général Philippe Mangou, patron des FDS, qui était accompagné de Charles Blé Goudé, s'est adressé à la foule des volontaires.

"Donnez vos coordonnées" dans un des dix points d'enregistrement et "repartez tranquillement, on vous convoquera le moment opportun", a-t-il dit, semblant indiquer que les volontaires ne seraient pas immédiatement intégrés dans les forces armées.

De nombreux observateurs, craignant d'éventuels dérapages, s'interrogent sur la formation et l'armement qui seront fournis à ces recrues, peu habituées à la discipline militaire.

Les craintes sont d'autant plus vives que les violences se multiplient.

Entre 25 et 30 civils ont été tués jeudi, selon l'ONU, lors du pilonnage par les "forces armées du camp" Gbagbo du quartier d'Abobo (nord d'Abidjan), bastion des insurgés. Le gouvernement Gbagbo a dénoncé un "complot".

Paris a estimé que la force de l'ONU dans le pays, l'Onuci (10.000 hommes environ) "devrait jouer son rôle sans doute plus efficacement". Pour le camp Ouattara, "l'ONU doit passer à l'action" pour "protéger les civils".

Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé lundi "son indignation" après la tuerie de jeudi à Abobo. "De tels crimes ne resteront pas impunis et les auteurs seront tenus responsables", a-t-il ajouté. - AFP
 

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