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Tirs à l'arme lourde à Abidjan malgré les avertissements

Mar 25, 2011

Des tirs à l'arme lourde ont retenti vendredi à Abidjan, au moment où la France et le Nigeria demandaient aux Nations unies d'interdire ce type d'armement dans la plus grande ville de Côte d'Ivoire et d'exiger le départ du président sortant Laurent Gbagbo.

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés a en outre annoncé que des mercenaires venus du Libéria voisin semaient la terreur dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, en proie à une grave crise consécutive à l'élection présidentielle du 28 novembre qui a fait 462 morts selon les Nations unies.

Dans le nord d'Abidjan, des tirs à l'arme lourde ont été entendus pendant plusieurs heures près d'un camp de l'armée fidèle à Laurent Gbagbo, dans le quartier d'Anyama, ont indiqué à l'AFP plusieurs habitants.

"Nos positions ont été attaquées à l'arme lourde par les rebelles. Nous avons pu les repousser et ils se sont réfugiés dans les villages environnants", a déclaré une source à l'état-major des Forces de défense et de sécurité (FDS, fidèles à M. Gbagbo).

"Nous faisons des patrouilles dans ces villages", a-t-elle ajouté.

Anyama jouxte le quartier d'Abobo, bastion des insurgés favorables au président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara. Depuis mi-février, les FDS affrontent les insurgés pro-Ouattara à Abobo et dans d'autres quartiers d'Abidjan où ils ont réussi à s'infiltrer.

Ces tirs surviennent alors que la France a annoncé avoir déposé un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU en vue de faire cesser les tirs à l'arme lourde.

"C'est un scandale qu'on tire à l'arme lourde à Abidjan", a déclaré le président français Nicolas Sarkozy à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles. "Il faut au minimum déclarer qu'Abidjan soit interdite aux armes lourdes".

Le projet, déposé également par le Nigeria, demande explicitement le départ de Laurent Gbagbo. S'il est voté, ce serait la première fois que le Conseil de sécurité demande formellement le départ du président sortant. Les Quinze se sont jusqu'à présent bornés à reconnaître indirectement Alassane Ouattara.
L'ambassadeur de France auprès de l'ONU, Gérard Araud, a estimé devant la presse qu'Abidjan était "au bord d'une guerre civile".

"La raison politique de cette crise est très simple. C'est que Gbagbo ne veut pas partir. Gbagbo doit partir", a ajouté l'ambassadeur, précisant que le projet de résolution serait négocié la semaine prochaine.

"Nous voulons aussi des sanctions contre Gbagbo et ses proches conseillers", a-t-il indiqué. Le projet de résolution prévoit de s'en prendre aux finances et aux déplacements de M. Gbagbo et de son épouse Simone ainsi que de trois autres hauts responsables, notamment pour "incitation à la haine et à la violence".

Jusqu'à un million de personnes pourraient être déplacées en Côte d'Ivoire, a estimé à Genève le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Or leur fuite vers le Liberia est bloquée par des violences dans l'ouest du pays.

A Abidjan, le porte-parole du HCR, Jacques Franquin, a ainsi révélé que des mercenaires libériens étaient intervenus dans l'ouest du pays où ils "pillent, violent et tuent".

"Nous sommes très inquiets, les populations sont paniquées", a-t-il ajouté, chiffrant à "quelque centaines" ces mercenaires dans la région de Guiglo, devenue "une zone de non-droit": "il n'y a plus de police qui fonctionne, tout le monde fait ce qu'il veut", a-t-il dit. - AFP
 

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