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La résidence de Gbagbo bombardée par la force française et l’ONU

Apr 11, 2011

Des hélicoptères de combat des Nations unies et de la force française "Licorne" sont intervenus dimanche soir à Abidjan pour neutraliser les armes lourdes des partisans de Laurent Gbagbo, qui avaient visé la veille l'hôtel du Golf, quartier général d'Alassane Ouattara.

Selon un porte-parole du président sortant ivoirien, la résidence de Gbagbo dans le quartier de Cocody a été partiellement détruite lors de ces raids. Il n'a pas dit si Laurent Gbagbo se trouvait sur place au moment de l'attaque.

"Des hélicoptères français et de l'Onu continuent de tirer sur la résidence du président Gbagbo qui est partiellement détruite", a précisé par téléphone à Reuters Ahoua Don Mello. "Il y a une épaisse fumée mais nous n'avons pas d'autres détails sur les dégâts causés."

Un habitant de Cocody a également déclaré voir une épaisse colonne de fumée s'élever au-dessus de la résidence de Gbagbo.

"Nous poursuivons notre opération pour neutraliser les armes lourdes de Gbagbo (...) utilisées contre les civils et contre les Nations unies", a annoncé pour sa part Hamadoun Touré, porte-parole de l'Onuci, l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire.

Un correspondant de Reuters sur la base militaire française de Port-Bouët, près de l'aéroport, à une quinzaine de kilomètres de la résidence de Gbagbo, a déclaré qu'il entendait l'écho de fortes explosions provenant de la zone des combats.

QUATRE HÉLICOPTÈRES ENGAGÉS

Il a précisé que quatre hélicoptères, deux de l'Onuci et deux de la force "Licorne", menaient les attaques.

"Ils ont déjà effectué deux rotations, revenant à la base pour se ravitailler en carburant et en missiles", a-t-il ajouté.

A New York, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a confirmé qu'il avait demandé aux casques bleus déployés à Abidjan de recourir à "tous les moyens nécessaires" pour réduire au silence les armes lourdes des partisans du président sortant.

"La poursuite de l'utilisation des armes lourdes contre la population civile et contre notre contingent de la paix, ainsi que l'attaque menée contre le quartier général du gouvernement légitime m'ont forcé, une nouvelle fois, à demander à l'Onuci de recourir à tous les moyens nécessaires pour empêcher l'utilisation de ces armes lourdes, conformément aux résolutions 1975 (2011) et 1962 (2010) du Conseil de sécurité", a déclaré Ban Ki-moon.

En fin d'après-midi, des riverains du palais présidentiel d'Abidjan et de la résidence de Laurent Gbagbo avaient fait état de tirs d'artillerie et de fusillades.

"Il y a des combats en cours, avec des armes lourdes. Nous entendons beaucoup d'explosions et je pense qu'ils opposent les forces de Gbagbo à celles d'(Alassane) Ouattara", avait déclaré un habitant, Isidore Ndri.

Laurent Gbagbo, qui s'accroche à son poste malgré la victoire fin novembre de son opposant nordiste Ouattara validée par la quasi-totalité de la communauté internationale, serait retranché dans sa résidence de Cocody avec sa famille, ses proches conseillers et un millier de combattants.

LE PORT D'ABIDJAN SECURISÉ

A Paris, les deux avocats français d'Alassane Ouattara ont lancé dimanche un appel à une intervention militaire de l'Onu face à l'urgence humanitaire.

"Nous appelons les forces impartiales de l'Onuci, avec l'appui de Licorne, à éliminer sans délai les armes lourdes, neutraliser les miliciens à la solde de Gbagbo (...) et à remettre à la justice le candidat battu", écrivent Mes Jean-Paul Benoit et Jean-Pierre Mignard dans un communiqué.

Dimanche matin, une accalmie relative avait permis à la population de certains quartiers de la capitale économique de sortir dans les rues pour chercher des vivres et de l'eau après dix jours de violents combats.

Venues du Nord, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) soutenant Ouattara, sont parvenues il y a plus d'une semaine aux portes d'Abidjan au terme d'une offensive éclair.

Mais elles se sont heurtées à Abidjan à une forte résistance des hommes de Gbagbo qui semblent avoir repris du terrain.

Le porte-parole de l'Onuci a déclaré que les tirs de samedi contre l'hôtel du Golf où Ouattara a établi son QG provenaient de positions proches de la résidence de Laurent Gbagbo.

Le département d'Etat américain a condamné l'attaque de l'hôtel du Golf et a déclaré que les récentes tentatives de négociation de Gbagbo n'étaient rien d'autre qu'une ruse pour regrouper ses troupes et les réarmer.

Ahoua Don Mello a démenti que les forces pro-Gbagbo aient attaqué le QG de Ouattara et a lancé un appel à la résistance contre les soldats français de "Licorne".

"Le président Gbagbo a appelé à la résistance contre les bombardements et les agissements de l'armée française en Côte d'Ivoire parce qu'en fin de compte, c'est l'armée française qui nous attaque", a-t-il dit.
Depuis le déclenchement de la bataille d'Abidjan le 31 mars, la France a engagé à plusieurs reprises ses soldats et ses hélicoptères de combat contre les forces du camp Gbagbo. Le contingent de "Licorne" a été porté à 1.650 hommes afin de soutenir l'Onuci et d'aider les expatriés, dont une partie a été rassemblée en plusieurs points d'Abidjan, dont le camp de Port-Bouët.

A la demande d'Alassane Ouattara, les soldats de "Licorne" ont sécurisé samedi le port d'Abidjan, essentiel pour les exportations de fèves de cacao. – Reuters
 

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