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Gbagbo transféré dans un lieu secret

Apr 13, 2011

L'ancien président déchu de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo n'est plus à l'hôtel Golf et a été transporté en dehors d'Abidjan dans un lieu tenu secret, où il reste sous la protection des forces de l'ONU, a indiqué mardi un porte-parole des Nations unies.

La mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) «continue d'assurer sa protection», a affirmé Farhan Haq, porte-parole adjoint de l'ONU, qui n'a pas voulu dire où M. Gbagbo se trouvait.

Les forces de maintien de la paix de l'ONU ont «contribué à le transporter dans un autre lieu en Côte d'Ivoire où il est en sécurité», a-t-il ajouté.

M. Gbagbo, après son arrestation lundi, avait été conduit par les forces du président élu Alassane Ouattara dans une suite de l'hôtel Golf.

La mission de l'ONU «travaille avec les autorités ivoiriennes pour s'assurer qu'il est en sécurité» et les forces de l'ONU resteront avec M. Gbagbo «pour garantir sa sécurité», a-t-il encore indiqué.

Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé mercredi que son rival Laurent Gbagbo, capturé lundi, avait été transféré de l'hôtel du Golf à Abidjan vers une villa "sûre" ailleurs dans le pays.

Lors d'une conférence de presse dans la capitale économique ivoirienne, il a ajouté que Laurent Gbagbo serait traité "avec tous les égards dus à un ancien chef de l'Etat".

"A l'heure où je vous parle, M. Laurent Gbagbo n'est plus à l'hôtel du Golf, il est en Côte d'Ivoire, bien sécurisé", a déclaré M. Ouattara, sans révéler la localisation du président déchu.

"M. Laurent Gbagbo est un ancien chef d'Etat, on doit le traiter avec considération", a-t-il ajouté.

M. Gbagbo qui avait refusé pendant quatre mois de reconnaître sa défaite à la présidentielle, avait été arrêté lundi dans la résidence présidentielle à Abidjan et conduit dans la foulée à l'hôtel du Golf, quartier général de M. Ouattara.

Le chaos règne toujours à Abidjan

Des armes, des coups de feu, des pillages: au premier jour de l'ère d'Alassane Ouattara, le nouveau président ivoirien, le chaos a régné mardi à travers Abidjan, où nombre d'habitants étaient plongés dans la peur, au lendemain de la chute de Laurent Gbagbo.

Massifs ces derniers jours, les pillages se sont encore intensifiés dans l'immense métropole de plus de 4 millions d'habitants, à la faveur du flottement lié au basculement dans une nouvelle époque, et au vide sécuritaire persistant.

Théoriquement, le maintien de l'ordre incombe pour l'heure aux Forces républicaines (FRCI), qui ont permis à M. Ouattara de s'installer enfin dans le fauteuil présidentiel, après une offensive depuis le nord du pays. Police et gendarmerie, officiellement à la disposition du nouveau régime, n'ont pas pour l'essentiel repris leur service.

Mais des responsables FRCI s'avouaient sans fard débordés face à l'ampleur de la tâche, et submergés d'appels au secours.

Dans le quartier de Cocody-Riviera (nord), une jeune femme arrive dans sa rue en voiture et stoppe net devant ce spectacle: «un homme armé d'un lance-roquettes surveille la rue, tandis que d'autres sortent d'une maison avec des appareils électro-ménagers qu'ils entassent dans un véhicule 4x4», raconte-t-elle à l'AFP, épouvantée surtout de voir les malfaiteurs agir avec des armes de guerre, à visage découvert et en plein jour.

D'autres habitants sont aussi sous le choc de la violence avec laquelle des hommes lourdement armés ont fait irruption dans leur résidence, emportant dans «trois 4x4, télévisions, ordinateurs, cuisinières, chaînes hi-fi, ventilateurs, argent et effets personnels».

«Ils étaient armés jusqu'aux dents, comme si on n'était pas assez traumatisé par les tirs de mortiers et les détonations sauvages depuis plusieurs jours», dit Annick, un sanglot dans la voix.

Au cours des dernières semaines, les armes ont circulé comme jamais dans les quartiers, faisant craindre à beaucoup que l'insécurité ne s'installe dans la durée. «Ici, tout le monde est armé, pro-Gbagbo comme pro-Ouattara», s'alarme Hervé, informaticien.

Dans le quartier chic de Cocody, nombreux sont ceux qui attribuent vols et pillages à des éléments FRCI.

«Au carrefour de la Riviera 3, à Cocody, des FRCI nous ont fait descendre de notre voiture et ont tenté de partir avec, mais elle n'a pas démarré. Ils l'ont laissée là, mais ont exigé qu'on leur donne de l'argent», témoigne Chantal.

Installé à l'Hôtel du Golf, QG du camp Ouattara, un haut responsable des Forces républicaines confie son désarroi face à une situation hors de contrôle. Subitement, «tout le monde est devenu FRCI», lâche-t-il, façon de souligner la difficulté de distinguer leurs éléments de la foule d'hommes en armes et de pillards sévissant dans la ville.

«Il faut vite reprendre les fusils à ceux qui n'ont pas le droit d'en avoir avant qu'ils n'y prennent goût», prévient Zoumanan Fofana, la cinquantaine, vivant dans le quartier populaire d'Abobo (nord), fief de M. Ouattara.

Mais dans le sud d'Abidjan, où la mission onusienne Onuci et la force française Licorne avaient au début des combats dû se déployer pour stopper les pillages, la vie reprenait timidement son cours.

«Des voitures circulent, il y a des worô-worô (transports en commun), des taxis. Il y a même des magasins de vivres qui ont ouvert», décrit un habitant de Treichville (sud).

À Adjamé (nord), il y avait «une affluence presque habituelle au marché», selon une résidente. «On trouve presque tout, il y a la viande, le poisson, mais c'est cher». L'inflation liée à la pénurie des derniers jours est un autre fléau. - AFP

 

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