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Les sept mineurs de l’UFDG libérés, mais…

Apr 19, 2011

Les sept enfants arrêtés le 3 avril dernier, parmi les 71 autres militants et sympathisants de l’UFDG interpellés ce jour, qui étaient détenus jusque là à la Maison centrale de Conakry, ont été libérés dans la soirée du lundi 18 avril. Ils ont pour nom : Hady Sow, Abdou Rahim N’Diaye, Thierno Hamidou Bah, Ibrahima Sory Diallo, Amadou Oury Bah, Amadou Tidiane Diallo et Boubacar Bah. C’est le Ministre de la Justice Garde des Sceaux, Me Christian Sow qui s’est saisi du problème.

Selon notre source sous anonymat, le ministre a réuni l’ensemble des juges de Conakry 1 (commune de Kaloum) pour leur demander quel est le fond du dossier relatif aux enfants arrêtés le 3 avril à l’occasion du retour en Guinée de Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG. Après un tour de table, toujours selon notre source, le ministre Christian Sow a demandé quel est le juge qui a demandé aux parents des enfants de payer de l’argent afin que ces derniers recouvrent leur liberté. Aucun n’a reconnu avoir réclamé de l’argent ni aux parents des enfants ni à l’UFDG pour libérer ces mineurs, dont l’âge varie entre 14 et 17 ans, dit-on, du côté des parents et de l’UFDG.

Le ministre aurait demandé alors à son chauffeur même de chercher un certain El Hadj Sérèndè, membre du Bureau exécutif de l’UFDG pour venir témoigner. Car, il faut le rappeler, l’UFDG avait dénoncé la Justice guinéenne d’avoir arrêté et détenu injustement sept mineurs parmi ses 71 autres militants arrêtés, jugés et condamnés la semaine dernière «pour « manifestation et attroupement illégaux », le 3 avril.

Notre source rapporte qu’El Hadj Sérèndè a répondu à l’invitation du ministre accompagné de l’un des pères des sept accusés. Ces deux personnes ont admis, devant le ministre, qu’il leur a été demandé par l’un des juges du TPI (tribunal de première instance) de Kaloum, le montant d’un million de francs guinéens, avant de le revoir à la baisse, mais de moitié. Notre tentative de joindre le Procureur de Kaloum, El hadj Ibrahima Sory Cissé, accusé par le responsable de l’UFDG et le père de l’un des enfants, s’est soldé sans succès.

Après la rencontre avec les juges de Conakry 1, Me Christian Sow a demandé la libération des mis en cause. Selon notre source, si ces mineurs sont à date à leurs domiciles respectifs, ils doivent toutefois comparaître le 21 avril, devant le tribunal pour enfant à Conakry. La demande à comparution est venue du ministre lui-même, nous a dit notre source.

La sortie de Me Christian Sow fait suite à la conférence de presse du 15 avril dernier de Cellou Dalein Diallo qui s‘est dit remonté que sept mineurs de ses militants et sympathisants soient arrêtés et emprisonnés de façon injuste, à la Maison centrale de Conakry. Il avait dit ce jour que les juges ont demandé à l’UFDG «une première fois de payer un million de francs guinéens pour que les enfants recouvrent leur liberté. J’ai dit que c’est une rançon qu’on nous demande parce qu’ils sont injustement détenus. Ce sont des mineurs. Hier (jeudi 14 avril NDLR), on nous a dit de payer alors 500 000 francs, mais, a poursuivi Cellou Dalein Diallo, je me suis opposé parce que c’est injuste… Ce sont des enfants qui font l’objet aujourd’hui d’un traitement humiliant à la sûreté. Ils sont enfermés dans les mêmes conditions que les adultes », avait-il déclaré. Avant de dire : « C’est honteux que de tels actes se passent dans un pays dirigé par un Professeur de droit et dont le ministre de la Justice est un avocat…»

Les enfants vont-ils comparaître le 21 avril ? Attendons de voir ! Pour l’heure, l’UFDG continue à demander, vaille que vaille, que ces enfants soient libérés purement et simplement parce que, estime le parti de Cellou Dalein, ces enfants sont non coupables et ont été injustement arrêtés.

Par ailleurs, une source proche de l'UFDG annonce que Amadou Oury Bah, 60 ans et Mamadou Saïdou Diallo, la trentaine, ont été également libérés. Ils étaient détenus à la Maison centrale pour avoir été accusés d'empoisonner les militants du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée) réunis au Palais du peuple de Conakry en octobre 2010, pour accueillir leur leader le Pr Alpha Condé, qui était en fin de campagne pour le second tour de l'élection présidentielle. Il n’a pas été dit pourquoi ces deux anciens bagnards ont été mis en liberté.

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