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Ouattara reçoit le président du Conseil constitutionnel pro-Gbagbo

Apr 21, 2011

Le chef de l'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a reçu jeudi soir à Abidjan le président du Conseil constitutionnel, qui avait proclamé Laurent Gbagbo réélu après le scrutin de novembre 2010 et juge désormais que les Ivoiriens sont tous responsables de la crise qui en a découlé.

Nous sommes allés trop loin, les Ivoiriens, a déclaré devant la presse Paul Yao N'Dré, interrogé sur sa part de responsabilité dans la crise, après avoir été reçu durant environ trois quarts d'heure par M. Ouattara à son QG du Golf hôtel d'Abidjan.

Nous sommes tous responsables de ce qui est arrivé: le président actuel, le président parti, (Laurent) Gbagbo, les citoyens, les médias, tout le monde est responsable, voilà, a-t-il dit, visiblement tendu.

M. Ouattara est pleinement aux commandes depuis que Laurent Gbagbo a été arrêté le 11 avril par ses Forces républicaines (FRCI), appuyées par la France et l'ONU, après plus de quatre mois de crise et dix jours de guerre.

Le 3 décembre 2010, le Conseil constitutionnel, acquis à l'ex-président, avait ouvert la plus grave crise de l'histoire du pays en proclamant M. Gbagbo réélu avec 51,45% des suffrages au scrutin du 28 novembre. Le Conseil venait d'invalider les résultats de la commission électorale, certifiés par l'ONU, donnant M. Ouattara vainqueur (54,1%).

M. Ouattara a prévu d'être investi dans la capitale politique, Yamoussoukro (centre), dans la deuxième quinzaine de mai, mais devrait pour cela être proclamé officiellement chef de l'Etat par le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction du pays.

Paul Yao N'Dré, qui se trouvait ces derniers jours au Ghana, est un proche du chef de l'Etat déchu, actuellement en résidence surveillée dans le nord du pays.

Sa rencontre avec le nouvel homme fort de Côte d'Ivoire - qui a prôné la réconciliation - survient après l'allégeance à M. Ouattara des grands chefs militaires et des présidents des principales institutions.

Nouvelle étape de la normalisation voulue par le pouvoir, l'UA a décidé jeudi de lever la suspension de la participation de la Côte d'Ivoire aux activités de l'organisation, sanction imposée le 9 décembre pour protester contre le maintien au pouvoir de M. Gbagbo.

De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU envisage de reconduire pour un an l'embargo sur les armes à destination de la Côte d'Ivoire, ont indiqué jeudi des diplomates aux Nations unies.

Alassane Ouattara a souhaité que les législatives aient lieu avant la fin de l'année.

En vue d'un tel scrutin, l'objectif est de permettre à la Côte d'Ivoire de poursuivre son processus démocratique dans la stabilité, en adressant un signal fort à ceux qui se sont signalés ces derniers mois avec leurs appels à la violence et à la haine, a souligné un diplomate du Conseil de sécurité.

Le pouvoir doit toujours relever le défi de la sécurisation d'Abidjan.

Il n'a pas réussi ces derniers jours à déloger les derniers miliciens pro-Gbagbo du quartier de Yopougon (ouest) mais des négociations sont en cours pour leur faire déposer les armes, selon les FRCI.

Des habitants ont continué jeudi de fuir au lendemain de combats à l'arme lourde dans certains secteurs du quartier, selon des témoins.

Pour aider notamment au paiement des arriérés de salaires des fonctionnaires, la France a signé la garantie d'une première tranche de 200 millions d'euros de prêt à la Côte d'Ivoire qui sera versée d'ici fin avril, a annoncé la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde. - AFP
 

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