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Wade fustige Kadhafi

Jun 09, 2011

"A l'Union africaine, je suis le seul qui peux lui parler, lui dire la vérité car je ne lui dois rien", a expliqué à la presse M. Wade.

Le groupe international de contact sur la Libye, réuni jeudi à Abou Dhabi, a décidé d'un mécanisme d'aide financière aux rebelles dans la perspective d'une fin du régime de Mouammar Kadhafi réclamée avec force par le président sénégalais Abdoulaye Wade, en visite à Benghazi.

"Plus tôt tu partiras, mieux ça vaudra", a lancé M. Wade, premier chef d'Etat à se rendre dans la "capitale" rebelle libyenne, à l'adresse du dirigeant libyen.

"Tu es arrivé au pouvoir par un coup d'Etat il y a plus de 40 ans, tu n'as jamais fait d'élection, tu as prétendu parler au nom du peuple. Tout le monde sait que c'est une dictature que tu as établie (...). Je te regarde maintenant dans les yeux, il faut arrêter les dégâts", a-t-il ajouté.

"A l'Union africaine, je suis le seul qui peux lui parler, lui dire la vérité car je ne lui dois rien", a expliqué à la presse M. Wade, après avoir rencontré les responsables du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, dont son président Moustapha Abdeljalil.

A Abou Dhabi, Abdel Hafidh Ghoga, vice-président du CNT, a déclaré que le mécanisme financier intérimaire était "devenu opérationnel dès ce jour". Ce mécanisme était au centre de cette troisième réunion du groupe de contact, qui s'est tenue dans la capitale des Emirats arabes unis.

L'Italie a annoncé qu'elle allait fournir une aide directe de 300 à 400 millions d'euros aux rebelles libyens, sous forme de prêts et de carburant, et le Koweït a annoncé une aide directe de 180 millions de dollars, transférés sur le nouveau fonds.

La France a pour sa part annoncé qu'elle allait débloquer au profit du CNT environ 290 millions d'euros qui appartenaient à la Banque centrale libyenne et avaient été gelés dans le cadre des sanctions financières contre le régime.

Au début de la réunion, Washington et Rome ont estimé que la fin du régime de Kadhafi au pouvoir depuis quatre décennies était proche.

"Les jours de Kadhafi sont comptés. Nous travaillons avec nos partenaires internationaux dans le cadre de l'ONU pour préparer l'inévitable: la Libye de l'après-Kadhafi", a déclaré la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton.

"Le temps joue en notre faveur", a-t-elle dit, soulignant que les pressions internationales sur les plans militaire, économique et politique s'accentuaient sur le colonel Kadhafi.

"Dans les jours à venir (...), nous devons coordonner les nombreux plans prenant forme et travailler étroitement" avec le CNT et le peuple libyen, a-t-elle ajouté. "Chacun de ces efforts nous aide à protéger le peuple libyen et à jeter les bases d'un avenir unifié, démocratique et pacifique".

"Le pouvoir de Kadhafi touche à sa fin", a estimé son homologue italien, Franco Frattini, qui co-présidait la réunion, ajoutant: "Nous devons demeurer concentrés et unis, afin de ne donner aucune chance à Kadhafi de regagner du terrain".

Des responsables américains ont indiqué que Washington devait demander aux monarchies arabes du Golfe d'apporter plus de fonds à la rébellion.

Le "ministre" du Pétrole et des Finances de la rébellion libyenne, Ali Tarhouni a annoncé que la rébellion allait commencer à produire "bientôt" 100.000 barils par jour de brut pour remplir ses caisses.

Sur le terrain, quatre explosions ont secoué Tripoli en début d'après-midi, selon un journaliste de l'AFP qui n'a pas pu préciser la cible des raids. L'Otan avait mené mardi ses raids les plus violents sur Tripoli depuis le début des opérations internationales le 19 mars, faisant 31 morts, selon le régime.

La situation était en revanche calme jeudi à Misrata, enclave rebelle à 200 km à l'est de Tripoli, où les forces pro-Kadhafi avaient ranimé les combats mercredi, faisant 14 morts et une quarantaine de blessés parmi les insurgés, selon des rebelles.

L'Otan a mené des raids contre les forces gouvernementales dans la zone mercredi en fin d'après-midi et jeudi matin, selon ces rebelles. Dans son bilan quotidien, l'Alliance atlantique a annoncé jeudi avoir touché la veille plus d'une quinzaine de cibles dans la région de Misrata.

Selon le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, qui a requis mi-mai des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre M. Kadhafi, les enquêteurs ont des preuves qu'il a ordonné des viols en série et fait distribuer pour cela des stimulants sexuels de type Viagra à ses soldats.

Au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, le régime libyen a cependant nié jeudi avoir eu recours à la violence contre les civils, accusant en revanche l'Otan de violations des droits de l'Homme. – avec AFP

 

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