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Bah Oury prévient que la Guinée est au bord de l’explosion

Jun 25, 2011

«La Guinée est au bord de l’implosion si la gouvernance d’Alpha Condé n’arrête pas de violer la Constitution», a dit M. Bah Oury, premier vice-président de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), le parti de Cellou Dalein Diallo, principal adversaire du Président Alpha Condé.

Le vice-président de l’UFDG a fait sa déclaration à Conakry, au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue ce 24 juin. Il parlait de la situation socio-politique du pays. Il a rendu un hommage aux martyrs de la démocratie, avant d’indiquer que «nous avons eu une élection présidentielle avec beaucoup de promesses et beaucoup de mensonges».

Des mensonges qui auraient rattrapé la gouvernance d’Alpha Condé qui, a-t-il rappelé, avait promis aux Guinéens pendant la campagne présidentielle de 2010 le sac de 50 Kg de riz importé à 20 000 francs guinéens. Le même sac coûte actuellement entre 220 et 250 000 FG. C’est pourquoi Bah Oury a dit : «Si une partie de nos compatriotes ont été abusés par ces promesses fallacieuses, la réalité des six mois de gestion a prouvé que ce sont des mensonges, des leurres. Un gouvernement qui ment est un gouvernement dangereux pour la démocratie, les libertés, la stabilité et la paix pour un pays.»

Le premier vice-président de l’UFDG croit également que la situation guinéenne est explosive.
La Gouvernance du Président M. Alpha Condé serait responsable «de la situation calamiteuse sur le plan social. Après six mois de gestion, c’est la désolation.»

Bah Oury a dénoncé de passage la violation successive de la Constitution par l’équipe actuelle ainsi que la volonté du gouvernement d’organiser un nouveau recensement. Il croit qu’il «est inacceptable que les gens nous demandent de négocier, de dialoguer afin que le viol de la Constitution puisse être acceptable. Ce n’est pas possible dans un pays qui veut évoluer dans un Etat de droit».

Et de rappeler la suspension des conseillers communaux qui est une violation des articles 80 et 100 du Code des collectivités guinéennes. Rappelons que ces Conseillers communaux ont été remplacés par des délégations spéciales. Pour Bah Oury, cela est une façon pour le Président Alpha Condé «d’organiser la fraude massive», aux futures élections législatives. C’est pourquoi, il a déploré l’indifférence de la Cour suprême sur les plaintes portées contre les décisions du Président de la République. Bah Oury doute de la volonté et la capacité de la même Cour suprême d’appliquer la loi pour ces actes d’Alpha Condé.

Parlant des journées de concertation sur le processus électoral ouvertes par le gouvernement le 23 juin et qui devront s’achever le 25 juin, Bah Oury les a qualifié de journées «d’imposition des préfets, des gouverneurs, des sous-préfets et des délégations spéciales pour leur donner, en catimini, les ordres pour tricher aux prochaines législatives».

En parlant de la Céni, qui est reconnue comme l’institution qui organise les élections en Guinée, le numéro deux de l’UFDG estime que dans le contexte actuel, il y a des doutes sur la capacité de celle-ci à conduire de manière sereine, les élections législatives. A cause notamment de sa composition actuelle. La Céni n’est pas crédible en ayant à sa tête M. Loucény Camara, «condamné par la justice guinéenne. L’intérêt national n’est ni de faire un recensement qui va créer des problèmes, ni de dépenser plus de 80 millions de dollars pendant que les Guinéens ne mangent pas à leur faim», a insisté Bah Oury.

Par ailleurs, le Vice-président a rappelé le droit de manifester reconnu par la Constitution guinéenne qui prévoit en son article 10 que: «tous les citoyens ont le droit de manifestation et de cortège».

La manifestation est l’ultime recours, dit-il, lorsqu’on est devant un pouvoir «qui n’entend pas, qui n’écoute pas et qui méprise sa population». Il lance un appel à une «mobilisation générale de tous les démocrates sur la gravité de la situation et l’indispensable nécessité de ne pas rester les bras croisés». Sans se préciser de date, il a annoncé tout de même que l’UFDG se concertera avec les autres partis politiques pour organiser des manifestations.

L’UFDG a-t-elle participé aux journées de concertation sur le processus électoral, lui questionne un journaliste. Bah Oury réponds en ces termes: «Non ! Voulez-vous que nous allions à une concertation qui mettrait le pays et la démocratie en danger», s’interroge-t-il avant de marteler: «Nous préférons dire non. Nous ne participons pas à la consécration d’une volonté d’imposer une dictature.»

En fin de conférence, Bah Oury a démenti les rumeurs qui indiquent qu’un certain Cheick Mohamed Konaté de l’UFDG aurait été au sein de la Céni. «Non ! Cheick Mohamed Konaté a participé de manière active à l’animation de la campagne d’El Hadj Cellou Dalein Diallo. Ce n’est pas lui qui a été nommé au niveau de la Céni. C’est son homonyme qui n’a aucun rapport avec notre Cheick Mohamed Konaté.»

Pour boucler la boucle, Bah Oury a d’ailleurs insisté : « Il ne faut pas confondre les relations amicales que le président de l’UFDG a avec l’ancien Premier ministre Ahmed Tidiane Souaré avec les orientations politiques de l’UFDG ainsi qu’aux motivations politiques de ce dernier. L’UFDG n’est associée ni de près ni de loin de ce qui a contribué à la nomination de M. Souaré. Ça n’engage que sa personne, ça ne nous engage nullement.»

Le 6 Juin, Ahmed Tidiane Souaré a été nommé conseiller spécial avec rang de Ministre d’Etat.

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