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15 pro-Gbagbo inculpés pour atteinte à l'autorité de l'Etat

Jun 27, 2011

Quinze proches de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo ont été inculpés et écroués pour atteinte à l'autorité de l'Etat et crimes économiques, premières inculpations de figures du régime déchu depuis la fin de la meurtrière crise post-électorale.

Ces inculpations interviennent alors que la justice internationale accélère aussi le pas, avec l'arrivée lundi d'une mission de la Cour pénale internationale (CPI).

"Quinze personnes ont été inculpées et placées sous mandat de dépôt" cette semaine, a déclaré dimanche à l'AFP le procureur d'Abidjan, Simplice Kouadio Koffi.

Parmi elles figurent l'ancien Premier ministre Gilbert Aké N'Gbo, l'ex-ministre des Affaires étrangères Alcide Djédjé et Philippe-Henri Dacoury-Tabley, qui fut gouverneur de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), a-t-il précisé.

Les 15 personnalités ont été inculpées pour des "infractions contre l'autorité de l'Etat, atteinte à sa souveraineté, constitution de bandes armées" et pour des "infractions contre les biens, commises au préjudice de l'Etat et des institutions financières publiques ou privées", selon M. Kouadio Koffi.

Ces personnes avaient été placées en résidence surveillée par le gouvernement du nouveau président Alassane Ouattara dans un hôtel d'Abidjan, La Pergola, après l'arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril.

Les 15 détenus vont demeurer sur ce site en attendant que soit achevée la réhabilitation des maisons d'arrêt, notamment celle d'Abidjan, a-t-il annoncé.

Laurent Gbagbo, son épouse Simone Gbagbo et 13 autres personnes ont également été mis en résidence surveillée dans le nord du pays après l'arrestation de l'ex-président.

Sa chute après dix jours de guerre dans Abidjan a marqué la fin d'une crise de quatre mois née de son refus de reconnaître sa défaite à la présidentielle du 28 novembre 2010. Quelque 3.000 personnes ont trouvé la mort durant la pire crise de l'histoire du pays.

"A La Pergola, il reste quelques personnes qui n'ont pas été inculpées", a relevé le procureur de la République, soulignant que les inculpations "vont se poursuivre la semaine prochaine". Dix-sept personnes retenues dans cet hôtel avaient été relâchées le 18 juin.

S'agissant des "crimes de sang", une information judiciaire n'est pas encore lancée car l'enquête préliminaire est "loin d'être terminée", il faut entendre "le maximum de victimes" ou leurs ayant-droit, a-t-il expliqué.

Le pouvoir était ces dernières semaines sous forte pression d'ONG de défense des droits de l'Homme, qui dénonçaient "l'incertitude juridique" touchant au sort des personnalités du camp Gbagbo retenues sans chefs d'accusation.

Une délégation de la CPI doit entamer lundi à Abidjan une mission d'évaluation avant une éventuelle enquête.

Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a demandé jeudi aux juges de l'autoriser à mener une enquête sur des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre, dont sont accusés les combattants des deux camps.

Avant la confrontation militaire décisive, la bataille avait été à la fois politique et économique, pour le contrôle des finances, notamment de la BCEAO et de banques du pays.

Dans ses agences ivoiriennes, la BCEAO "a été cassée, volée", de "l'argent pris dans des banques publiques" ou les filiales ivoiriennes des banques françaises BNP Paribas ou Société Générale, avait dénoncé mardi le ministre ivoirien de la Justice, Jeannot Kouadio Ahoussou. – avec AFP
 

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