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Recensement des électeurs: Alhassane Condé tente de convaincre

Jul 01, 2011

Le 30 juin, Alhassane Condé, le ministre guinéen de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a animé une conférence de presse sur le niveau des préparatifs des élections législatives, annoncées pour la fin de l’année en cours. Pour le ministre, cela est de nature à poursuivre le dialogue avec l’opposition engagé par l’organisation des 23, 24 et 25 juin des journées nationales de concertation sur le processus électoral guinéen qui ont été initiées par la CENI et le ministère de l’Administration du territoire.

Alhassane Condé a réaffirmé la volonté du Gouvernement et celle d’Alpha Condé pour la reprise intégrale du recensement des électeurs et l’organisation des élections législatives en novembre 2011. Cela est une certitude s’est-il convaincu.

Mais rappelons que l’aile dure de l’opposition guinéenne dont l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et l’UFR de Sidya Touré, est opposée à ce recensement intégral des électeurs. Elle se dit prête à une révision du fichier électoral qui a conduit les Guinéens aux urnes pour élire le 7 novembre 2010, Alpha Condé, comme Président de la République de Guinée. Mais Alhassane Condé a dit à «ceux qui s’opposent au recensement intégral des électeurs» que : «Toutes les dispositions sont prises en vue de doter la Commission électorale nationale indépendante de tous les moyens nécessaires et indispensables à la reprise intégrale des électeurs, conformément aux recommandations des journées nationales de concertation sur le processus électoral.»

Alhassane Condé a martelé que recensement intégral et révision de la liste électorale est un jeu de mot, sinon que les deux sont la même chose. Et d’ajouter : «Je n’oblige pas quelqu’un à venir dialoguer avec moi. Entre la reprise intégrale du recensement et la révision, il n’y a presque pas de différence. Le temps qui sera mis pour la révision du fichier électoral sera le même que pour le recensement intégral des électeurs.» Nul besoin selon lui, d’attendre ceux qui ne veulent pas aller aux législatives.

Le ministre Alhassane Condé regrette que Sidya Touré, président du Collectif des 14 partis politiques opposés à une reprise intégrale du recensement des électeurs, ignore les textes de loi en la matière. Ces derniers ont dit qu’ils ne veulent pas discuter avec le ministre Alhassane Condé mais avec la CENI, reconnue par la Constitution comme seul organe qui organise les élections en Guinée. Mais pour le conférencier, ces partis manquent d’argument pour justifier leur opposition à dialoguer avec le pouvoir. Il insiste qu’il a tenté en vain d’instaurer un cadre de dialogue et de concertation avec l’opposition.

L’objectif du gouvernement dira M. Condé, est d’éliminer les cas de mort, les enfants de 12 ans qui avaient voté à l’élection présidentielle, les doublons et de donner gratuit la carte d’identité nationale à l’image de la RDC et de la Côte d’ivoire. Ainsi que de recenser les jeunes en âge de voter qui ne l’avait pas fait il y a une année. Mieux, selon le ministre Alhassane Condé, à partir de l’année prochaine les ambassades occidentales notamment des Etats-Unis d’Amérique exigeront des africains qui veulent se rendre dans leurs pays respectifs un passeport biométrique.

A la question de savoir si le gouvernement d’Alpha Condé n’est pas en retard pour procéder au recensement intégral des électeurs et réussir à organiser les élections législatives en novembre de cette année, le ministre Condé a soutenu que 2000 kits ont déjà été offerts au Président Alpha Condé par son ami Jacob Zuma, le Président Sud-africain. A l’en croire, la semaine prochaine, plus de 6000 jeunes seront recrutés et formés pour le recensement.

Touchant le volet budget de ces législatives attendues, Alhassane Condé déclare : «Au jour d’aujourd’hui je peux vous dire qu’on a cet argent pour l’organisation des élections législatives. La Guinée ne va pas dépenser plus de 30 millions de dollars. Le Président Alpha Condé a dit qu’il ne peut pas lutter pendant 50 ans et venir tendre la main pour organiser les élections en Guinée. C’est la Guinée qui va financer l’organisation de ces élections. Vous savez que le Sénégal finance lui-même ses élections, pourquoi pas nous ? Je vais vous dire que la valeur des 2000 kits que l’Afrique du Sud nous a offerts fait 14 millions d’Euros…»

Mais pourquoi procède-t-on à un recensement alors qu’un fichier de moins d’un an existe?

Le ministre hasarde une réponse: «le fichier ne peut pas corriger les doublons et il est contesté et contestable.» Il a rassuré que ni la CENI, ni son département à eux seuls vont organiser les élections législatives, les partenaires comme les Etats-Unis, la France, le PNUD seront associés, avec les partis politiques. La Guinée en compte 143 et 134 sont d’accord pour cela, a-t-il martelé.

Parlant de la CENI, le ministre guinéen de l’Administration du territoire et de la décentralisation a dit avoir écrit à la Présidente du Conseil national de la Transition, Hadja Rabiatou Sérah Diallo pour lui signifier que la CENI qui aurait montré ses limites et son incompétence, devrait être restructurée. Cela lui accordera plus de crédibilité pour pouvoir organiser des élections démocratiques, acceptées de tous. Il affirme que la CENI n’est pas une institution légitime, la seule des institutions du pays qui serait légitime est l’Exécutif.

Abordant la question du remplacement des Conseils communaux par des délégations spéciales nommées par décret présidentiel, Alhassane Condé s’insurge contre l’opposition qui ne cite que les articles 80 et 100 du Code des collectivités locales qui ne reconnaissent pas au Président de révoquer les Conseils communaux et les élus locaux sans qu’ils ne soient accusés de malversations financières et de fautes graves. Le Ministre déclare que l’opposition feint d’ignorer l’article 143 du même Code qui donne, dit-il, l’autorisation au ministre de l’Administration du territoire de dissoudre les Conseils communaux, et au Président de la République de prendre un décret pour les révoquer. D’autant que, a-t-il poursuivi, «ces élus locaux sont élus pour un mandat de quatre ans. Du 31 décembre 2005 au 31 décembre 2009. Leur mandat est donc échu il y a plus deux ans maintenant».

Cellou Dalein Diallo et Bah Oury menacent de lancer un appel aux militants de l’UFDG de descendre dans la rue pour marquer leur opposition à la reprise du recensement des électeurs?

«Cellou Dalein sera responsable de ce qui va arriver à ses militants qu’il fera descendre dans la rue. L’opposition ne gère pas l’Etat. Cellou Dalein et ses militants ne peuvent pas empêcher l’Etat de tourner…» a souligné le ministre. Lequel pense que «ce sont deux personnes que la justice pourrait poursuivre du fait qu’elles veulent la guerre dans le pays, ces hommes souhaitent un second 28 septembre 2009 en Guinée.»

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