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Madame DSK, l’intrigue de Manhattan

Jul 09, 2011

Lorsque l’ancien patron du FMI a été libéré vendredi 1er juillet, et que le procureur annonçait la possibilité d'abandonner des poursuites, DSK et sa femme ont célébré. Dans un article, le journal le Nouvel Observateur a révélé que madame DSK, Anne Sinclair prépare sa vengeance et «n'oubliera rien » lorsqu’elle sera première dame de France. Mais les récents rebondissements rendent un retour de son mari dans la course présidentielle presque impossible.

Dans l’article publié le 5 Juillet, le journal présente madame DSK comme une résistante, une martyre. Certains observateurs critiquent la souplesse de madame DSK envers le comportement de son mari et sa rage contre les détracteurs. Le 8 juillet, le New York Times a révélé que dans la nuit du 13 au 14 mai, la veille du viol présumé, DSK a invité deux employées du Sofitel dans sa suite, elles ont décliné.


Le portrait de madame DSK par le Nouvel Observateur: "DSK, l'intrigue de Manhattan"

«L'ex-star de la télévision, soutien sans faille d'un époux dans la tourmente, a tout lu, tout entendu ces dernières semaines. Elle n'oubliera rien.

Que ceux qui lui ont manqué tremblent.

Anne Sinclair, aux yeux si doux, est une louve. Au début, elle a hurlé sa douleur, une longue plainte animale tétanisant ceux venus la soutenir, en ce dimanche 15 mai, au domicile de Jean et Daniela Frydman. C’est chez ce vieil ami de son père, qui lui manque tant, que Mme DSK s’est réfugiée. Une veillée funèbre, faite de larmes et de bruit : les enfants passent, l’ami écrivain Dan Frank aussi, les fidèles de la com’, les conseillers amis, Gilles Finchelstein, Stéphane Fouks, Ramzi Khiroun.
Pas un instant elle ne pense à se dérober, se protéger, se cacher. Tous disent sa hâte de le rejoindre. L’aube est d’encre. Les lendemains noirs comme la robe dans laquelle Anne Sinclair, tête haute, gravit les marches du tribunal de New York. A cet instant, blême, dépouillée, elle est le visage de la femme sacrificielle. A la face du monde, c’est elle qui porte l’homme à terre, son bras soutenant fermement son époux.

"Je suis sidérée par son incroyable constance"

Elle lit tout, entend tout. Elle n’oubliera ni les déballages de ceux qui prétendent savoir, ni les conclusions d’éditorialistes trop hâtifs. Elle est ainsi, Anne Sinclair. Michelle Cotta est sortie du cercle de ses fréquentations le jour où, directrice générale de France 2, elle avait envoyé une caméra filmer le retour précipité et nocturne de DSK, alors ministre de l’Economie pris dans la tourmente de l’affaire de la Mnef (1). L’image sur les écrans de France de leurs silhouettes quittant l’avion, c’était trop d’indignité pour Anne Sinclair. Une image volée, dira-t-elle.

Elle a épousé toutes les batailles de "Domi". Elle partagera sa descente aux enfers. Prête à guerroyer, à dépenser sa fortune pour déjouer ce qu’elle ne voit que comme un piège. Dominique et elle s’étaient préparés à l’ascension vers l’Elysée, jusqu’à entamer ensemble un régime, perdant l’un et l’autre 7 kilos. Ils sombreraient ensemble.

De New York au fond du trou, Anne téléphone à ses amies les plus proches, la productrice Rachel Kahn, l’épouse de Jean-François, et celle d’Alain Decaux, la photographe Micheline Pelletier, rencontrée jadis à Antibes, chez Françoise Giroud. Fille unique, elle s’est choisi ces deux sœurs il y a plus de trente ans. A elles, Anne confie son désespoir, ce cauchemar éveillé mais toujours elle finit par ces mots : "Ne croyez pas un instant ce qui est écrit dans la presse." Elles veulent partager la foi de leur amie. Elles connaissent l’"amour fou" d’Anne, cette capacité à tout donner à un mari qui, parfois, manque de reconnaissance et d’attention à son égard.

Le Dominique qu’elles connaissent n’est pas violent, mais elles le savent si ardent avec les femmes, tout à son plaisir... "Anne n’a jamais douté une seconde", dit Micheline Pelletier. Elisabeth Badinter : "Elle a vécu des moments abominables, en restant parfaitement digne, avec ce haut sens de l’amitié et de l’amour qui la caractérise." Rachel Kahn : "Elle n’a jamais flanché. Je suis sidérée par son incroyable constance."

Choyée par la vie

Depuis le coup de théâtre de vendredi dernier, Anne envoie à ses intimes des SMS comme des communiqués de victoire : "On a eu raison de ne pas douter ! ". Un autre de ses messages dit aussi son envie de revanche : "N’oublions pas tous ceux qui nous ont craché à la gueule." Devant le tribunal de New York, elle est arrivée pour ce deuxième acte, rayonnante, une veste blanche soulignant qu’après le temps de la mort médiatique de DSK venait le temps de la renaissance. Elle était déjà victorieuse, alors même que les chefs d’inculpation n’était pas – pas encore ? – levés.

Pressée de renouer avec le bonheur ? La vie l’a tellement choyée jusqu’à présent. "La vie d’avant", comme dit Anne Hommel. Fille unique d’un père qui l’adorait, star de la télévision, quand son émission "7 sur 7" était la grand messe du dimanche soir. C’est là que Jacques Delors annonça qu’il ne briguerait pas l’Elysée, que Sharon Stone démontra qu’il est possible d’être sexy en diable et intelligente à la fois. "La plus jolie, ce soir-là, n’était pas celle que l’on croyait", glissera à la journaliste Valéry Giscard d’Estaing.

Déjà au grand oral de Sciences-Po, Alain Duhamel avait retiré un point à la délicieuse brune pour s’être présentée devant le jury avec une bande d’admirateurs peu discrets. Anne devint Marianne de la République et devant son buste, elle et Dominique échangèrent leurs vœux. Pour le meilleur et pour le pire.

"J’ai gardé mes idéaux"

Si l’accusation de viol tombe, son époux aura eu une relation sexuelle consentie entre adultes. Une ultime incartade lors de ce dernier week-end de liberté avant l’entrée en lice dans la primaire socialiste. Fermez le ban ? Laure Adler, pour avoir raconté qu’Anne Sinclair quittait la table dès que la conversation abordait les infidélités de son mari, s’est fait rappeler à l’ordre. Les "vraies amies" de Mme DSK l’ont priée de ne plus parler. "Anne n’aime pas les leçons de morale", confie un conseiller du couple. Dans son milieu, la vie intime ne s’expose pas. La bourgeoisie, la vraie, pas ostentatoire, nourrie de culture, de résistance et de valeurs solidement ancrées.

Sa mère, Micheline, une femme fermée et dure, est la fille du célèbre marchand d’art, Paul Rosenberg, dont la galerie, rue de la Boétie, fut saisie par le commissariat aux questions juives sous Vichy. Son père Robert Schwartz, homme de gauche et profondément patriote, a, dès 1940, rejoint la résistance. Pas à Londres mais à New York, puis au Caire, à Beyrouth, Damas. Leur fille unique aurait pu mener la vie d’une héritière, épouser l’un de ces garçons bien nés du 16e arrondissement de Paris, où elle a grandi. Avec le nom de résistant de son père, Sinclair, elle a choisi sa voie : le journalisme, et son camp : la gauche. Mendès d’abord, Mitterrand puis DSK…

Rien n’exaspère plus Anne que d’être assimilée à "la gauche caviar", cette expression qui, pourtant, lui va si bien. "Après tout, il aurait été plus évident pour moi d’être de droite, répète-t-elle souvent. J’ai gardé mes idéaux, je n’ai jamais rechigné à payer mes impôts et je suis même prête à en payer plus." Pour le journaliste Michel Taubmann, auteur du "Roman vrai de DSK" (Editions du Moment), "Anne est très à gauche, plus militante que son mari. Elle disait qu’il fallait battre Sarkozy, mener une campagne contre la droite."

"Dominique c’est sa passion, sa famille, sa vie"

Elle a abandonné la télé pour lui, sans regrets. Depuis, elle est son coach, sa conseillère, celle par qui tous les messages transitent. Mme DSK avait beau dire qu’elle se verrait bien vivre la soixantaine au soleil, profiter de ce rôle de grand-mère qu’elle embrasse avec bonheur, elle était au cœur du dispositif pour la présidentielle. Elle savait aussi depuis l’affaire Piroska Nagy que le sexe était un danger sur leur route. La liaison de DSK avec l’économiste hongroise en 2008, a été, pour Anne Sinclair, une "véritable souffrance". Jusqu’ici, les incartades de son mari ne se retrouvaient pas étalées dans la presse. Soudain Washington, cette ville lumière parce qu’ils y étaient heureux, seuls, loin de tout, est devenue sombre.

"Il lui était très difficile, quand elle revenait en France, de supporter les regards de pitié", témoigne l’une de ses amies. Anne, éternelle optimiste, véritable "mère juive", selon tous ses proches, a fait comme elle a toujours fait : elle ne regarde jamais en arrière. Parce qu’au désespoir de sa mère, elle a déjà divorcé une fois. Parce qu’elle n’est pas, se dit-elle, la seule épouse victime d’un homme volage. Parce que "si elle doute, tout s’effondre, insiste Micheline Pelletier. Dominique c’est sa passion, sa famille, sa vie".

"Tout à reconstruire"

Avec l’affaire Piroska, l’humiliation a été publique, le pardon plus difficile. Inspirée par les conseillers de son mari, Anne a accepté de passer l’éponge publiquement sur son blog. "On s’aime comme au premier jour", a-t-elle écrit. Mais l’épouse a redoublé de vigilance et accompagné son mari dans ses déplacements, aussi souvent que possible. Samedi 14 mai, dans sa suite du Sofitel, elle l’avait laissé seul. "Tout, dans leur couple est aujourd’hui à reconstruire", estime une amie. Lorsqu’elle est plongée dans la bataille, Anne Sinclair rayonne. Mais demain, le chagrin pourrait ressurgir.

Lors de son dernier passage à Paris, le 10 juin, pour la naissance de sa petite-fille, elle s’est enfermée avec le nouveau-né. Puis a brutalement annulé ses rendez-vous et écourté son séjour : elle ne supportait plus les regards inquisiteurs. A New York aussi, Anne Sinclair est traquée nuit et jour. Dimanche, quand elle a voulu aller retrouver un peu de sérénité au MET (Metropolitan Museum of art), trois motos la suivaient. "On est désormais enfermés dans une prison médiatique", dit-elle. Les paparazzis ont remarqué qu’elle avait ôté son alliance, "simplement parce qu’elle a beaucoup maigri", assure un proche. Dans l’entourage du couple, personne n’imagine Anne Sinclair, la fille de résistant, rendre les armes.

1) Il a dû démissionner du gouvernement. Au final, Il a été blanchi.»

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