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Les rebelles libyens se préparent à encercler Tripoli

Jul 10, 2011

Dopés par leurs succès dans le Djebel Nefoussa les rebelles de l'Ouest libyen se préparent dans l'euphorie aux prochaines batailles: objectif, prendre deux verrous stratégiques pour encercler Tripoli.

C'est l'excitation désordonnée à Goualich, sur le front de la montagne. Après des heures de combat à l'arme lourde, le hameau est passé mercredi dans les mains des rebelles. Plus qu'une localité à prendre, Asablah, à 17 km de là, et ils pourront avancer vers Gharyane, dernière grande ville au sud de Tripoli, qui avec ses garnisons sert de rempart à la capitale libyenne.

«Trois fois on a essayé de prendre Goualich avant d'y arriver. C'était le plus difficile, maintenant ça va être facile!», lance Mohial Omar, 21 ans tandis qu'un autre vient taguer «Free Libya» sur le dernier bâtiment aux mains des rebelles.

Quand les chasseurs de l'Alliance atlantique lâchent les bombes autour d'Asablah, «Allah Ouakbar» et tirs de Kalachnikov fusent dans tous les sens. Et quand les Kadhafistes répliquent par quelques rafales, pour la parade, les «combattants de la liberté» lancent des Grad montés artisanalement sur des Katioucha.

Tout est prêt pour la prochaine bataille, affirment-ils. «Nous avons plein de rebelles à l'intérieur d'Asablah. L'OTAN a bien bombardé vendredi, ça stresse les soldats de l'armée et ça les rend plus fébriles. Nous espérons des combats rapidement. Nous attendons juste l'ordre de l'OTAN», explique Talal Ahmed, combattant respecté de 28 ans.

Ensuite, droit sur Gharyane, la grosse prise à 80 km de Tripoli. «Quand nous contrôlerons la ville, Kadhafi ne pourra plus recevoir les armes venant du sud. Il ne pourra plus s'enfuir par là. Et en l'attaquant sur deux ou trois fronts, on l'affaiblit», explique M. Ahmed.

Plus au nord à Bir Ayad, sur le front de la vallée, l'objectif c'est Zawiyah, dernière grande ville à l'ouest de Tripoli. Plus qu'une localité, Bir Al Ghanam, à quelques kilomètres de là, et la route s'ouvre, à portée de canon de la capitale.

Ici aussi, les combattants postés à quelques kilomètres des loyalistes attendent l'ordre de l'OTAN. «Pour le moment, nous sommes en position défensive, mais nous sommes prêts à attaquer n'importe quand. On ne connaît pas le mot marche arrière», assène le commandant des rebelles pour la vallée Fathi Al-Aaeib.

Des contacts ont été pris avec des responsables de Bir Al Ghanam pour prévenir d'une attaque imminente et faire partir les familles. Les hommes bichonnent leurs armes. D'autres, cachés dans des fossés, guettent.

Après l'annonce dimanche par la rébellion à Benghazi de l'offensive majeure dans la région, les hommes trépignent à Bir Ayad. Ils veulent en découdre, sûrs de leurs succès après la victoire de Goualich et l'avancée des rebelles du côté de Zliten, à l'est de Tripoli.

«On les attend, ils vont voir qui sont les plus forts», dit Sifao, 34 ans. «Je veux dire à la population de Zawiyah que la victoire est proche», proclame un autre, Mohamed Alzawi, 33 ans.

Mais pour eux, les bombardements de l'Alliance atlantique ne sont pas suffisants. «Ces derniers jours, ils sont très lents. J'espère qu'ils vont se concentrer sur cette région. Le mois du ramadan arrive (en août), cela va être plus dur de se battre sans manger», dit le commandant Fathi.

En attendant, la nuit on combat un peu. «Les Kadhafistes sortent. Ils essayent de revenir et le matin tôt on se bat», explique Mohamed Alzawi. Le jour, cela ressemble plus à des chicanes de gamins. Tirs de Kalachnikov contre cris de guerre. – avec AFP

 

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