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Nigeria : sécurité renforcée à Maiduguri, la Croix-Rouge craint le choléra

Aug 01, 2009

Les forces de l'ordre ont intensifié samedi leurs patrouilles à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, où la présence de nombreux cadavres faisaient craindre à la Croix-Rouge l'apparition du choléra après des combats impliquant la secte "Taliban".

Après une semaine d'affrontements meurtriers déclenchés par les extrémistes islamistes, un correspondant de l'AFP a croisé des dizaines de soldats en armes et des policiers anti-émeutes à tous les points stratégiques de la ville, fouillant les voitures et effectuant des contrôles d'identité.

Alors que le calme régnait dans la ville, ce correspondant a décompté 34 corps en décomposition dans les quartiers de Bayan, Muna Garage et Ngobari-Costain, trois des cinq zones où les combats ont été les plus violents.

Une responsable du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Halima Bulama, a expliqué samedi à l'AFP que le CICR craignait "l'apparition de maladies comme le choléra à cause de la présence de corps en décomposition dans les rues, ce qui constitue un risque sanitaire important".

Un porte-parole du gouvernement, Usman Chiroma, a affirmé que "le gouvernement est en train de travailler pour évacuer les cadavres".

"Nous avons mobilisé des hommes et équipements pour ce travail. Mais c'est un travail énorme étant donné le manque de moyens humains", a-t-il assuré.

Les forces de sécurité ont violemment combattu cette semaine la secte islamiste extrémiste "Taliban" dans quatre Etats du nord du Nigeria.

Plus de 600 personnes ont péri dans ces affrontements, selon la police et des témoins.

Le chef d'état-major des forces de défense, le général Paul Dike, qui s'est rendu à Maiduguri vendredi, a affirmé que "l'armée passerait au peigne fin chaque pouce de terrain pour s'assurer que de tels événements ne se produiront plus".

Dans ce fief "taliban", la police a annoncé samedi avoir secouru 230 femmes et enfants enlevés d'Etats du nord et transférés à Maiduguri par la secte.

Selon une adolescente enlevée à Bukuru (Jos plateau central du pays), Maimunatu Shuraim, 15 ans, les islamistes leur ont dit qu'ils "les emmenaient à Maiduguri pour (leur) apprendre la théologie islamique pure".

"Ils nous ont dit que l'éducation occidentale était responsable de l'immoralité parmi les jeunes", a-t-elle témoigné. La secte "Taliban" est aussi appelée "Boko Haram", "l'éducation occidentale est un péché" en langue haoussa.

Vendredi soir, la police a annoncé l'arrestation de 36 "talibans" présumés près d'Abuja jeudi, au dernier jour des combats, en route pour Lagos, la capitale commerciale.

Les détenus, dont les photos sont dans le journal indépendant Saturday Punch, paraissent très jeunes.

Le chef "taliban", Mohamed Yusuf, 39 ans, a été tué dans les combats jeudi soir, mais l'ONG Amnesty International a accusé la police de l'avoir exécuté et a demandé une enquête.

"La police du Nigeria réaffirme que Yusuf est mort dans une fusillade avec les forces de sécurité", a assuré un haut responsable de la police, Ogbonnaya Onovo, dans un communiqué. "La police aurait voulu l'avoir vivant pour qu'il subisse le châtiment de la loi".

Jeudi soir, de source militaire anonyme, on indiquait que le chef islamiste avait été capturé dans la maison où il se cachait. Un policier avait ensuite déclaré à l'AFP que Yusuf avait "supplié et demandé le pardon avant d'être tué par balles".

Sa mort est "la meilleure chose qui pouvait arriver" au pays, a déclaré vendredi la ministre de l'Information, Dora Akunyili. – AFP

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