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Tentative d’assassinat: Des zones d’ombres à éclairer

Aug 09, 2011

Dans la nuit du 18 au 19 Juillet 2011, des assaillants ont attaqué le domicile privé du Président Alpha Condé sis à Kipé dans la banlieue de Conakry. Les autorités ont affirmé qu’il y aura la transparence dans la procédure judicaire et que «les mis en cause jouiront pleinement de tous les droits conformément aux dispositions du code de procédure pénale et tous autres droits découlant des instruments internationaux ratifiés par notre pays.»

Sans remettre en cause la communication du gouvernement sur les faits présentés et avérés au regard des images tournées sur le terrain, on peut néanmoins l’inviter à éclairer certaines zones d’ombres par rapport à la commission des actes. Ce, au-delà de tout doute raisonnable en ce qui concerne la culpabilité ou non des personnes arrêtées et auxquelles cette affaire criminelle est imputée.

On se souvient, le 18 Juillet, le Président Alpha Condé a fait une adresse à la Nation. Les propos étaient conciliateurs sur la question des élections. L’homme ne semblait plus tenir à la reprise systématique du recensement des électeurs. Il annonçait dans son speech une révision du fichier. Se mettant ainsi "en harmonie" avec les exigences du camp d’en-face. Il avait également instruit son Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation d’engager le dialogue avec l’ensemble des acteurs de la classe politique.

A cette heure déjà, selon des informations dignes de foi, le Chef de l’Etat était en possession de renseignements selon lesquels une opération était en cours et qui, au finish, pouvait lui coûter l’exercice du pouvoir. En tout cas, que quelque chose était en préparation et qui s’apparenterait à une tentative de putsch ou quelque chose de ce genre. Quelques arrestations n’auront pas suffit pour dissuader les assaillants pour passer à l’acte dans la nuit de ce 18 au 19 juillet.

Dieu merci, le pire a été évité. Alpha s’en sortira «sain et sauf» comme s’était réjoui l’ambassadeur partant d’Allemagne en Guinée, Karl Prinz venu, en compagnie d’autres diplomates et représentants d’organisations internationales réconforter le moral du Chef de l’Etat.

On est bizarrement tenté de se poser ces deux questions: Pourquoi le Président Alpha Condé n’a-t-il pas pris les devants en prenant plus de disposition sécuritaire ? Pourquoi a-t-il attendu une attaque avant de demander les renforts. Un autre dirait, "pourquoi a-t-il laissé pourrir la situation?"

Une fois encore, Dieu merci, le Président a eu la vie sauve. Même s’il voulait, par cet acte ignoble, «que l’ennemi se démasque». Cependant, la bataille en tout cas, on s’en est rendu compte à travers les images de la télévision, a été très âpre autour de la résidence présidentielle. Les blessés seront Mme Batourou Doumbouya qui a reçu des balles dans les deux jambes, le soldat de 2ème classe Moussa Makönön Condé et le brigadier Louncény Konaté, tous trois de la garde présidentielle. Mme Batourou sera évacuée 48 heures plus tard sur le Royaume chérifien.

A date, il n’y a qu’un mort répertorié au sein de la garde présidentielle. Il s’agit du garde civil et militant de première heure du parti RPG d’Alpha Condé, Bakary Oulén Camara et dont les obsèques ont eu lieu le lundi, 25 juillet 2011.

Le second cas de décès enregistré dans le rang des loyalistes, de façon générale, sera le maréchal des logis-chef (margis-chef) Djoumè Sangaré, aide de camp du Ministre d’Etat, Directeur de cabinet du Président de la République, Dr Mohamed Diané. Il était venu accompagner son patron, Dr Mohamed Diané saluer le Président et lui remonter le moral.

Le défunt a trouvé la mort lors de la seconde attaque de la résidence présidentielle aux environs de 12h 40 lorsque le commandant Aboubacar Sidiki Camara alias De Gaulle (photo) et son acolyte Lieutenant Mohamed Condé "Escobar" sont venus au domicile du Chef de l’Etat.

D’autres questions taraudent la tête. Des questions qui appellent tout simplement le bon sens et qui ne mettent point en cause la véracité de l’attaque de la résidence du Chef de l’Etat.

Combien d’assaillants sont tombés sur le champ de bataille? Selon des informations dignes de foi, il n’y aurait, parmi les assaillants, que le chauffeur du général Nouhou Thiam qui a été tué sur le théâtre des combats. Il a été touché par des tirs adverses et y a perdu la vie. Ses compères ne s’encombreront de ce "colis gênant", ils vont s’en débarrasser sur les lieux-mêmes.

Précision importante, le général Nouhou Thiam n’était pas sur les lieux des combats. C’est à la suite des échanges de tirs d’ailleurs que le Commandant Alpha Oumar Boffa Diallo "A.O.B", qui est pour le moment désigné comme chef de l’opération, a été touché. Ses compagnons vont le transporter d’urgence à l’hôpital des armées au camp "Almamy Samory Touré", dans la Commune de Kaloum.

Selon des informations recoupées par votre site, des renforts seraient venus appuyer la garde présidentielle vers 5h du matin alors que la bataille avait commencé depuis 3 heures 10 du matin. Avec le rapport de force qui devait tourner au désavantage des assaillants, il est difficile de comprendre comment des militaires comme le Commandant Aboubacar Sidiki Camara alias De Gaulle, décideraient de lancer une seconde attaque en plein jour au lieu de replier. Cela s’appelle le suicide et non une attaque pour faire changer le cours des choses.

Selon une première version, De Gaulle y était pour faire acte de présence et réaffirmer sa loyauté vis-à-vis du Président Alpha Condé. C’est dans cette position qu’il se serait fait neutraliser par les vrais loyalistes.

La seconde version voudrait que De Gaulle et son acolyte Escobar soient venus pour "terminer" ce qui a été entrepris à 3h 10 du matin. Ils n’auraient eu aucune difficulté dans un premier temps pour pénétrer les lieux. C’est lorsqu’ils auraient été repérés, qu’ils n’auraient pas hésité à se mettre à tirer, comme pour livrer un baroud d’honneur. Ils seront tous deux neutralisés après quelques échanges de tirs entre la garde présidentielle et eux.

Comme témoins de ces échanges de tirs nourris: l’Ambassadeur de France en Guinée, le fils Bourgi, le Ministre d’Etat, Directeur de cabinet du Président de la République, le Ministre de la Culture et du Patrimoine historique, le Médiateur de la République, la Première Dame de la République et naturellement le Président de la République. Ils étaient tous au salon en compagnie d’autres visiteurs.

La scène du salon sera évoquée avec un sourire moqueur par le Chef de l’Etat lorsqu’il a vu, pendant les échanges de tirs au-dehors, ses compagnons d’infortune tous couchés à plat ventre sur recommandation du Général Facinet Touré. Seul, lui, Alpha n’aura pas obtempéré.

L’observation des dégâts sur et autour de la résidence privée du Président ne semble pas montrer d’impacts de balles qui reflètent un affrontement militaire aussi farouche.

La résidence privée du Président Alpha Condé à Kipé, après l'attaque

Les militaires guinéens seraient si adroits qu’il n’y eu pas de balles perdues lors des affrontements. Aucun dégât collatéral, en somme!

Le Président, de son côté, a admis qu’il a eu la vie sauve grâce à l’héroïsme de sa garde rapprochée et des renforts dont la loyauté aurait pu être hypothétique ! Cela signifierait que la bataille a fait rage, avec des tirs de plus d’une douzaine de roquettes dans la résidence du Professeur Alpha Condé qui ne s’est pas écroulée. D’aucuns trouveront que c’est presqu’un miracle qu’il faut justifier. En tout cas, félicitations à l’architecte de cette bâtisse.

En effet, une source dans le quartier a révélé à AfricaLog que dans la nuit du 18 au 19 Juillet, il ya eu des tirs qui partaient dans le ciel dans le périmètre du domicile du Chef de l’Etat.

A ce jour, les personnes arrêtées et présentées comme étant des assaillants ou des complices par le gouvernement sont tous des officiers ou des civils. Une situation paradoxale lorsqu’on sait que militairement, pour lancer une attaque de grande envergure contre un Président de la République, avec une garde rapprochée, les officiers s’occuperaient de la coordination et les hommes du rang sont au front. On peu admettre qu’être officier dans l’armée guinéenne d’aujourd’hui ne signifie forcément pas qu’on a la qualification requise pour le grade. Le schéma de carrière n’est point respecté.

Par exemple, le général Sékouba Konaté est passé de commandant à général d’armée en un laps de temps. Appréciez son parcours durant ces années: Commandant : 1er novembre 2006; lieutenant colonel: 1er novembre 2008; Général de brigade: le 09 janvier 2009 et juin 2010, Général d’armée.

Le gouvernement n’a toujours pas communiqué si les officiers arrêtés étaient sur le théâtre des opérations ou a leurs domiciles respectifs.

D’après nos sources, c’est le fait de trouver le corps du chauffeur du général Nouhou Thiam sur le théâtre des opérations et après son identification formelle, qui a fait que l’ex-Chef d’Etat-major général des armées a été interpellé et inculpé, par la suite.

Le lieutenant-colonel Abdoulaye Chérif Diaby, ancien Ministre de la Santé sous le capitaine Moussa Dadis Camara et membre du CNT, au moment de son arrestation, aurait été trahi par ses agitations à la vue du Commandant A.O.B. à l’hôpital militaire du camp Samory ainsi que sa visite au CHU de Donka. Il était tellement agité qu’il fumait cigarette sur cigarette; se permettant même d’entrer dans le bloc opératoire avec cigarette en main. Un médecin de son état !

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