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Mohamed Saïd Fofana au chevet des malades du SIDA

Sep 01, 2011

Ce 1er septembre, le Premier ministre guinéen, Mohamed Saïd Fofana, en compagnie du Ministre de la Santé, Dr Naman Kéita, a rendu visite aux patients du SIDA (Syndrome d’immuno déficience acquise) en traitement au Centre Dream de Conakry. Ce centre, créé en 2006, est une œuvre de la Communauté chrétienne, Sant’Egidio. Il accueille plus de 3 500 patients victimes du VIH (Virus de l’immunodéficience humaine), dont 2 500 sont sous traitement antirétroviral gratuit, accompagné d’un plan de suivi des patients.

Pour M. Fofana, «nous n’avons pas raison de laisser le SIDA nous vaincre, nous devons vaincre le SIDA.» Avant d’ajouter plus loin que «le SIDA ne tue que lorsqu’on ne veut pas réellement se faire dépister et se faire suivre régulièrement par un traitement antirétroviral.»

Dr Saa Pierre Kondiano, responsable médicale et représentant de la Communauté Sant’Egidio en Guinée, a souligné qu’au «Centre Dream, l’accent est mis sur la prévention de la transmission du VIH, de la mère à l’enfant. Un programme qui donne de l’espoir pour vivre à plusieurs personnes qui en avaient perdu… », a-t-il indiqué.

Récemment, le Centre Dream a été menacé de fermeture, faute de soutien financier. «C’est vrai que tout ici est gratuit, mais il y a quelqu’un qui paye. Nous sommes des mendiants en Europe. Les bailleurs commençaient à dire qu’il leur est difficile de payer les antirétroviraux, vu que ces antirétroviraux sont à la responsabilité du pays. Il y a des fonds, comme le Fonds Global, qui soutient cela. C’est pourquoi nous nous étions adressés au gouvernement guinéen un appui médical en plus des nombreux autres appuis à apporter aux patients. Mais avec cette visite du Premier ministre et du ministre de la Santé, nous avons l’espoir que nous allons continuer à travailler au Centre Dream», a déclaré Susanne Ceffa, Coordinatrice du Centre Dream et Responsable de Laboratoire Biomoléculaire du programme Dream en Afrique, en séjour à Conakry.

Fatoumata Sylla, séropositive, activiste au Centre Dream, a profité de l’occasion pour lancer un appel au Gouvernement guinéen, à travers son Premier ministre, pour «soutenir le Centre Dream dans l’achat des médicaments, pour rendre l’eau et l’électricité gratuites comme à Donka et à Ignace Deen… » Elle a affirmé : « Grâce au programme du Centre Dream, j’ai eu deux enfants négatifs. J’ai compris qu’avec le traitement antirétroviral, nous pouvons avoir des enfants négatifs. Le début a été difficile pour nous : parler qu’on est séropositifs. Mais, avec le traitement antirétroviral, nous avons compris que le SIDA n’est pas une fatalité, non plus une condamnation. Nous avons fait beaucoup de progrès : parler à la radio, à la télé, sensibiliser les femmes dans les quartiers afin de ne pas avoir peur pour aller se faire dépister en vue de vaincre le SIDA.» Fatoumata Sylla a enfin présenté son mari et son deuxième enfant âgé d’un an, négatif bien que né de parents vivant avec le VIH.

En réponse, Mohamed Saïd Fofana a promis que le gouvernement va «engager des actions volontaristes d’envergure pour combattre le SIDA en Guinée. Vous allez juger cela par nos actes concrets que nous allons poser au quotidien. Le Président de la République nous a instruits pour que nous aidions la Guinée, parce que ce qui vous arrive peut arriver à tout autre Guinéen. Le SIDA est devenu un problème de développement. C’est pourquoi il a engagé son gouvernement à faire de la lutte contre le SIDA comme une priorité nationale,» a soutenu le Premier ministre.

Lequel a remercié le Centre Dream et les autres partenaires qui ont «aidé ce pays, malgré la carence de leadership du Gouvernement à un certain moment.» Le PM a compté sur ces mêmes partenaires de la Guinée pour soutenir le pays dans sa phase de «changement». Selon lui, durant le reste de l’année en cours, le Gouvernement guinéen va financer l’acquisition des antirétroviraux, d’autres «prises en charges qui ne sont pas souvent dans les rapports» en faveur des patients du VIH.

Selon Dr Saa Pierre Kondiano, le Centre Dream de Conakry compte plus de 3 500 patients appelés activistes. C’est-à-dire, des gens qui aident les enfants et les femmes à bien suivre les soins. «Ces soins sont gratuits pour tous y compris les examens de laboratoire, les visites médicales, la remise des médicaments, en passant par l’assistance nutritionnelle,» a-t-il signalé.

Mme Susanne Ceffa, a dit que le Centre a été « honoré » de la visite du PM. Avant de dire : «On a compris que le gouvernement s’est engagé pour la lutte contre le SIDA. Il a compris qu’aujourd’hui, le SIDA est un problème de développement et donc il faut encourager les personnes à se faire dépister et s’assurer un bon traitement, pour faire sortir les gens de la peur du SIDA. Ce n’est pas la peine d’avoir peur de se faire dépister quand il y a un centre de traitement comme le centre Dream,» a-t-elle indiqué.

La dernière visite d’un Premier ministre au Centre Dream remonte en 2007, avec le Gouvernement de consensus, sous la conduite de Lansana Kouyaté. La Communauté Sant’Egidio est née en Italie. Mais, aujourd’hui, elle compte plus de membres en Afrique qu’ailleurs dans le monde. Elle est présente dans 20 pays africains. En Guinée, Sant’Egidio a ouvert son bureau en 1991. Elle compte aujourd’hui 2 500 membres volontaires. L’humanitaire, la promotion de la paix sont entres autres activités que Sant’Egidio effectue en Guinée et à travers le monde. Son programme Dream fait «une prise en charge, globale et gratuite des patients vivants avec le VIH/SIDA.»

Le Centre Dream veut s’élargir pour l’intérieur de la Guinée, afin d’appuyer les malades du SIDA qui n’ont pas les moyens de venir à Conakry. Mais à condition, déclare sa Coordinatrice, que l’appui médical du gouvernement soit effectif. Cela permettra de pérenniser les activités du Centre en Guinée. Il existe déjà un projet pour la préfecture de Dubréka, située à une cinquantaine de kilomètres au Nord-est de Conakry.

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