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La marche et les réactions des leaders de l’opposition guinéenne

Sep 27, 2011

Le 26 septembre, le gouvernement a demandé de surseoir à la marche pacifique prévue le 27 septembre, mais le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la Transition organisateur de la manifestation, a maintenu son projet.

La population de plusieurs quartiers de Conakry a préféré ne pas se mobiliser. Apeurée qu’elle est par la patrouille des policiers et des gendarmes. Taxis et voitures circulaient à vive allure sur certains axes de Conakry. Dans les quartiers Lambanyi, Kaporo, Taouyah, seuls les marchés de condiments ont ouvert. Bouchers, femmes vendeuses étaient à leurs baraques.

Les zones de Cosa, Bambéto, les quartiers réputés les plus chauds de Conakry et fiefs de l’opposant Cellou Dalein Diallo avaient dit-on, commencé à se mobiliser tôt le matin. Des témoins affirment qu’il y a eu échange de jets de pierre et des gaz lacrymogènes entre les manifestants et les agents des forces, ce qui aurait empêché la grande mobilisation. Sur cet axe, tous les commerces ont fermé. Plusieurs manifestants ont été interpellés par les agents de la police. Il y aurait eu des blessés et des morts. Une information qui n’a pas été verifiée au moment où nous mettions en ligne.

Rond point de Hamdallaye. Un déploiement massif de policiers et de gendarmes. La majorité n’était armée, visiblement, que de leurs matraques. Ils empêchaient tout regroupement de gens autour du rond-point. Mais d’autres agents poursuivaient des piétons jusque dans les quartiers. Plusieurs de ces personnes pourchassées étaient des innocentes qui n’avaient rien à voir avec la manifestation, comme des femmes qui revenaient du marché, avec, en main, des sacs en plastic et des corbeilles contenant des condiments.

A 10 heures et demie, au niveau de Commandayah, aux environs du siège national de l’Union des forces démocratiques de Guinée, de Cellou Dalein Diallo, une trentaine de jeunes empêchaient par des jets de pierre, les véhicules de passer par-là. Plusieurs automobilistes avaient pris la route qui conduit dans le quartier Minière, au niveau de la pompe à carburant située au niveau de «Lavage».

Point de ralliement, Esplanade du stade du 28 septembre, Dixinn. Des Camions et des pick-up pleins d’agents des services de sécurité et du maintien d’ordre y étaient déployés. Ils contrecarraient les quelques rares jeunes qui regagnaient le coin pour se mobiliser. «Tout attroupement est interdit, même pour vous les journalistes», nous a lancé un jeune gendarme, suivi d’un autre en civil. Aux environs de 12h, à la «Terrasse», Dixinn, un groupe de jeunes avec une banderole sur laquelle on pouvait lire: «La Guinée, le changement vaille que vaille» a été empêché de s’attrouper.

Dans la commune de Kaloum, la matinée aura été marquée par une circulation quasiment intense. Les populations des quartiers vaquaient à leur occupation. Dans le quartier Manquepas, par exemple, des jeunes faisaient une animation musicale à travers des chants en hommage au Président Alpha Condé. Les banques étaient ouvertes, mais elles étaient presque vides. Toujours à Kaloum, à l’hôpital Ignace Deen, des médecins ont confié que le personnel s’est beaucoup absenté.

Réaction des leaders

Sur une radio privée de la place, le porte-parole du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la Transition, M. Faya Millimono, a dit que: «Le Gouvernement a empêché l’exercice de nos droits les plus élémentaires, qui sont constitutionnels. Dans un pays de droit, lorsque les citoyens, les partis politiques, disent faire des marches pacifiques, on envoie la Police et la gendarmerie, encadrer les militants, pour empêcher qu’il y ait des débordements. Mais lorsque c’est la Police qui disperse partout où on voit deux ou trois personnes avec des pancartes, ce n’est pas ça qu’on appelle encadrement d’une marche pacifique. C’est la sécurité que le peuple veut, c’est un espace de sécurité que le peuple veut. La Guinée ne doit pas être considérée comme la Somalie. Il faut que la violence cesse du côté du gouvernement, comme ils sont entrain de le faire, comme ils savent le faire…»

M. Mouctar Diallo, président des NFD (Nouvelles forces démocratiques) a constaté: «Les leaders que nous sommes, avions pris nos responsabilités en nous rendant sur la rue, nous conduisions la marche et on partait en banlieue pour soutenir les milliers de manifestants qui y sont bloqués. Dans cette marche que nous étions entrain de faire pour partir en banlieue, nous avons été sauvagement réprimé par les forces de désordre. Nous voulons un Etat de droit pour l’intérêt supérieur de tous les Guinéens, c’est le sens du combat que nous menons…»

Le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo a déploré ce qu’il a appelé «le déficit de bonne foi, l’honnêteté intellectuelle, l’intégrité». Il s’est insurgé contre un ministre qui a dit que l’opposition refuse de dialoguer. Selon lui, le mémorandum que le Collectif a déposé à M. Alhassane Condé, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation en avril dernier, s’inscrivait dans le sens du dialogue. Celui-ci, dit-il leur avait promis de les rappeler dès qu’il aura rencontré le Président Alpha Condé. Mais «ils ont décidé de la date des élections, ils ont choisi la révision, à notre insu, ils ont recomposé la CENI, sans nous associer. Or, c’étaient les point sur lesquels on souhaitait dialoguer» Et d’insister que le Collectif a réclamé le dialogue avec le pouvoir depuis avril dernier.

M. Sidya Touré, sur une radio étrangère s’est félicité d’avoir réussi à paralyser Conakry.

M. Fodé Oussou Fofana, l’un des quatre vice-présidents de l’UFDG et M. Faya Millimono ont affirmé qu’Etienne Soropogui, vice-président de NFD a été interpellé. Seydouba Bangoura, un autre responsable de l’UFDG de la commune de Matam, à Conakry, a été aussi interpellé. De sources concordantes soutiennent que les agents des forces de l’ordre ont procédé à plusieurs arrestations en banlieue, lorsque Cellou Dalein Diallo a décidé de diriger la marche vers le rond-point Bambéto, situé sur la route Leprince, l’axe le plus surchauffé à Conakry en cas de manifestations. Au rond-point Bambéto, selon des images que viennent de montrer la télévision nationale dans son édition de 14heures, policiers et manifestants en colère ont failli se battre. Les fumées des gaz lacrymogènes et des pneus brûlés empestaient l’air.

Il faut signaler que jusqu’au moment où nous mettions en ligne, les militaires n’ont pas été vus parmi les agents de la Police et de la gendarmerie qui ont été déployés sur les rues de la banlieue de Conakry pour empêcher la manifestation. L’ordre donné aux militaires hier, par le Général Boundouka Condé, chef d’état-major de l’armée de terre, semble donc être respecté.

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