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Quand Le Dialogue Nous Interpelle

Oct 03, 2011

Par Ani Touré

Vu le climat politique guinéen tendu, je crois franchement qu’il est grand temps que toutes
les personnes soucieuses du devenir de la Guinée s’élèvent comme un seul homme
pour non seulement établir la vérité -tant déformée- mais aussi intervenir pour
poser les jalons d’un dialogue démuni de toute passion communautaire. J’évite sciemment le mot réconciliation, car à mon sens nous sommes loin de la réconciliation, tant la mauvaise foi et la frustration prennent le pas sur la bienveillance et la concorde nationale. Pour l’heure, je crois qu’il serait plutôt pertinent de parler de dialogue.

Un dialogue sincère, présuppose qu’on établisse des préalables tels: La reconnaissance de l’autorité du Président de la République, le respect des institutions républicaines, la recherche de la vérité en toute circonstance, l’existence d’un sens élevé du patriotisme, et la volonté politique d’évoquer et discuter des problèmes qui effritent le tissu social guinéen.

Que nous le voulions ou non, la réalité du terrain prouve à suffisance la légitimité nationale et internationale du Président Alpha Condé. Mettre en cause l’autorité du Président de la République serait à mon avis l’équivalent de s’enfermer éternellement dans un cocon pré-électoral caduc et inopportun. De grâce, passons à une autre vitesse! On pourrait certes évoquer des leçons à tirer des dernières élections. Mais s’attarder de façon sempiternelle et affective sur les ratés des dernières élections – si ratés il y a eus – s’avère contre-productif. La mise en cause de l’autorité du Président de la République est une prémisse non-négociable. Evitons à tout prix de donner dans le syndrome peu productif: Mon leader au pouvoir ou le déluge!

Quelles que soient nos divergences politiques attelons-nous à privilégier la vérité. Je saisis cette occasion pour remarquer que le comportement de certains écrivaillions, qui mettent de l’huile sur le feu, et attisent la flamme de la discorde et de la haine ethnique, est répréhensible et apatride. Ces pauvres gens colportent constamment des contre-vérités qui exacerbent les conflits ethniques. Quel dommage! De grâce vérifions la véracité des informations avant de publier des écrits délétères sur les sites internet.

Le respect des institutions républicaines implique a priori le respect du scrutin, d’autant que ce scrutin est validé par la Cour Suprême guinéenne et reconnu par des observateurs internationaux neutres. L’expression: «Coup d’Etat » ne devrait plus jamais figurer dans le lexique politique guinéen. Démocratie exige!

Soyons fiers de notre héritage culturel, tout en respectant l’héritage culturel des autres. Mettons la patrie au dessus des considérations ethniques.

Compte tenu du climat politique surchauffé entre le gouvernement et l’opposition, je postule que toute manifestation dite «pacifique» conduira à la provocation et par ricochet à la perte inutile d’êtres humains.

La vie de tout citoyen guinéen doit être sacrée. Le gouvernement et l’opposition doivent incessamment éviter la perte de vies humaines.

Le dialogue tant souhaité devient impérativement une nécessité qui devrait être incontournable.

Aucune entrave ou subterfuge ne doit apparaitre pour empêcher la tenue de ce dialogue franc et salvateur. Le Gouvernement et l’opposition ont la responsabilité historique d’amorcer, d’accepter, et de concourir à la réussite de ce dialogue. Autrement, nous assisterons à la radicalisation de certains esprits, et à la recrudescence de visions hégémoniques et sectaires.

Loin d’être des ennemis, nous devrons tous (mouvance présidentielle et opposition) œuvrer pour le dialogue dans la franchise et le respect mutuel des aspirations des uns et des autres. Les écrits malveillants, parfois tendancieux ne feront que creuser davantage le fossé qui existe entre le gouvernement et l’opposition. Appelons un chat un chat!

Nous avons lutté pour la démocratie, maintenant que nous l’avons obtenue, sachons la gérer. Si pour une raison quelconque j’ai froissé une personne je m’en excuse infiniment.

Dialogue exige! Ainsi soit-il!
Ani Touré –
Washington DC
 

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