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Avant la présidentielle, le Nobel de Sirleaf enrage l'opposition

Oct 07, 2011

L'attribution vendredi du prix Nobel de la paix à la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, quatre jours avant l'élection présidentielle à laquelle elle se présente, a été vivement critiquée à Monrovia par l'opposition, qui juge cette distinction "inacceptable" et "non méritée".

"Mme Sirleaf ne mérite pas un prix Nobel de la paix, parce qu'elle a commis de la violence dans ce pays. Ce prix est inacceptable et non mérité", a affirmé Winston Tubman, principal opposant et candidat du Congrès pour le changement démocratique (CDC, opposition) à la présidentielle de mardi.

"Le calendrier de cette récompense est provocateur", a-t-il ajouté, estimant toutefois que "aucun prix Nobel ne peut faire la différence pour cette présidente, c'est pourquoi les gens vont voter pour la faire partir du pouvoir. Ce prix n'aura aucune incidence pour les Libériens ordinaires".

Un autre candidat de l'opposition, Kennedy Sandy, du Parti pour la transformation du Liberia (LTP), a également estimé que la présidente sortante "ne mérite pas ce prix" et que "les Libériens ne le respecteront pas".

L'attribution conjointe du Nobel de la paix à Mme Johnson Sirleaf, à sa compatriote Leymah Gbowee, militante pacifiste, et à la journaliste yéménite Tawakkol Karman, constitue néanmoins un atout majeur pour la présidente libérienne avant le scrutin.

Elle l'a d'ailleurs elle-même reconnu en réagissant à Monrovia à l'attribution du prix, soulignant qu'en "cette période politique" précise, il était "très significatif" pour elle.

Très appréciée par la communauté internationale depuis qu'elle est devenue fin 2005 la première présidente élue d'Afrique, cette "dame de fer" de 72 ans est en revanche critiquée au Liberia, où il lui est en particulier reproché de ne pas avoir suffisamment oeuvré en faveur de la réconciliation nationale.

Pour plusieurs Libériens interrogés par l'AFP à Monrovia, le prix décerné à la pacifiste Leymah Gbowee est mérité, pas celui à leur présidente.

"Elle a admis avoir donné de l'argent à Charles Taylor (ex-chef de guerre) pour tuer des Libériens", souligne Oretah Glehn, commerçante de 42 ans, tandis que Jonathan Wogbeh, étudiant de 30 ans, estime que "ce prix ne reflète pas la réalité, car la présidente Sirleaf a participé à la guerre au Liberia". – AfricaLog avec AFP
 

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