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L'ex-mari d’Anne Sinclair a demandé l’intervention de Sarkozy dans l’affaire DSK

Oct 08, 2011

Quatre jours après l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New-York, Ivan Levaï a plaidé la cause du patron du FMI auprès du président français.

La scène appartient déjà à la petite histoire de la République. Elle se passe dans le jardin de l'Élysée, le mercredi 18 mai, entre Nicolas Sarkozy et Ivan Levaï. Le «journaliste ex-mari d'Anne Sinclair et proche de DSK» , comme se présente lui-même le chroniqueur*, est venu plaider la cause du directeur général du FMI, alors incarcéré dans «le cul-de-basse-fosse» de Rikers Island à New York. La situation est plus qu'inédite : celui qui partagea la vie d'Anne Sinclair et eut deux fils avec elle vient parler au chef de l'État du sort de Dominique Strauss-Kahn, adversaire redouté mais désormais éjecté de sa trajectoire présidentielle. Tous deux étaient jusqu'à présent restés très discrets sur cette rencontre.

«J'ai été surpris de la rapidité avec laquelle l'entrevue m'a été accordée», raconte aujourd'hui Ivan Levaï qui depuis le petit matin du 15 mai se demande que faire pour «adoucir le sort du captif, forcément innocent, selon moi, du crime dont on l'accuse». Il fait beau ce 18 mai. Au président, en chemise blanche, le journaliste précise d'emblée que sa démarche est personnelle et que nul - ni les avocats de DSK ni Anne Sinclair - n'y est associé. Il évoque la possibilité de faire intervenir les services consulaires français à New York. Son interlocuteur le rassure. Il «veut bien convenir qu'on n'a jamais vu dans l'histoire contemporaine un responsable français dégringoler aussi vite de l'Olympe à l'enfer carcéral, écrit Levaï. Il m'assure que tout ce que l'on pouvait faire pour Dominique l'avait été et le serait.» Tout en rappelant à son visiteur que la justice américaine reste une «barrière infranchissable, comme chacun sait». Comme c'est l'usage, le consul de France à New York, Philippe Lalliot, rendra plusieurs fois visite à DSK, y compris à Rikers Island.

«Aider jusqu'au sacrifice»

Mais face à l'ancien mari d'Anne Sinclair, Nicolas Sarkozy ne s'arrête pas à ces remarques diplomatiques. Il «s'étonne des imprudences de DSK aux États-Unis» et souligne qu'il «l'avait mis en garde lors de sa candidature» au FMI. «Mise en garde renouvelée, selon lui, plus tard, mais en pure perte, après l'affaire née de la relation du directeur général du FMI avec sa collaboratrice hongroise.» Enfin, le président ne laisse pas partir son interlocuteur sans «demander gentiment des nouvelles d'Anne Sinclair». Et Ivan Levaï de conclure aujourd'hui que cet échange avec le chef de l'État reste «une preuve, pour qui en douterait, de son humanité».

Outre cet épisode, le journaliste relate, l'œil vif, bien que partisan assumé, ce «tremblement de terre» déclenché par l'affaire du Sofitel pour sa famille recomposée comme pour le microcosme parisien. Il évoque «Anne, forte, oui, comme des milliers de femmes dans les crises mais fragile aussi (…) Très libre et capable de tout donner pour le demeurer. En aidant, s'il le faut, jusqu'au sacrifice.» Le récit est nourri de souvenirs, d'incursions dans l'Histoire et de réflexions sur les médias. Depuis que le couple Strauss-Kahn est rentré de New York début septembre, il revoit le couple Levaï. Comme avant. – Avec Le Figaro

 

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