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Les 3 témoins d’Etienne Soropogui n’étaient pas à la barre

Oct 25, 2011

Ce 24 octobre, Mme M’Mah Soumah, la juge du tribunal de première instance de Dixinn n’a pas entendu, à la barre, Mouctar Diallo, président des NFD, Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG et Faya Millimono de la NGR. Ces leaders devraient comparaître à titre de simple témoins ou de renseignements dans le procès de M. Etienne Soropogui, vice-président des NFD, interpellé lors de la marche du 27 septembre dernier avec plus de 300 autres militants de l’opposition.

Mme Soumah avait déclaré ouverte l’audience correctionnelle sans dire mot sur le procès de M. Soropogui qui avait été renvoyé le jeudi dernier pour ce lundi 24 octobre. Elle a été interpellée sur l’affaire par Me Zézé Kalivogui, de la défense. La juge lui a répondu: «C’est vrai, j’avais demandé à comparaître à l’audience de ce lundi, les sieurs Mouctar Diallo, Fodé Oussou Fofana et Faya Millimono. Mais je suis au regret de constater que le ministère public n’a pas effectué les diligences. Il l’a expliqué par le fait que le weekend est intervenu, il ne pouvait pas envoyer les lettres de convocation sur un jour non ouvrable. Je crois que les lettres vont être envoyées aujourd’hui et à l’audience du mercredi l’affaire va être appelée…»

Me Kalivogui a répliqué: «Mme la présidente, c’était-là l’inquiétude de la défense par rapport au dossier de M. Etienne Soropogui. La décision du tribunal s’impose à tous. Le jeudi, la décision a été prise pour la comparution de ces témoins-là aujourd’hui. C’est pourquoi, nous avions dit que si nous sommes dans une perspective de renvoi pour la comparution des témoins, qu’on accepte, sur le fondement de l’article 390 (du Code de procédure pénal Ndlr), de remettre notre client en liberté provisoire. Parce que, nous estimons que le dossier n’est pas en état d’être jugé. C’est cela que nous craignions; nous savions que le Procureur n’allait pas faire la diligence nécessaire et voudra simplement garder notre client de façon arbitraire, dans le sens où nous sommes en matière du flagrant délit…»

L’avocat de marteler à la juge que «s’il y a un renvoi, qu’il soit ferme. Que toutes les parties respectent votre décision. La décision de comparaître des témoins doit être obligatoirement respectée par le ministère public, si ce n’est pas fait, le dossier devait être au rôle aujourd’hui…» Rien n’y fit. Mme Soumah a dit qu’elle ne statue que sur ce dont elle est saisie. «Aujourd’hui, je n’ai pas vu le nom de M. Soropogui. Sinon, je l’aurai appelé en premier, parce que c’est moi qui ai renvoyé son dossier à aujourd’hui… Mais entre la théorie et la pratique, vous savez ce qui se passe.»

La présidente du Tribunal a insisté qu’en raison du weekend, le ministère public ne pouvait adresser des convocations aux témoins. «Mais restez tranquille. Si après demain, votre client ne comparaît pas ici, laissez cela entre moi et le ministère public,» a rassuré M’Mah Soumah à l’avocat. Mais la partie civile a rétorqué par la voix de Me Mory Doumbouya, insistant que la présidente du tribunal n’a pas «de justification à apporter à l’une des parties…».  Au finish, la juge a tout simplement conseillé de laisser tomber «ces mesquineries».

Des observateurs estiment que Mouctar Diallo, Fodé Oussou et Faya Millimono pouvaient à volonté comparaître à la barre pour permettre à leur collègue Etienne Soropogui d’être situé sur son sort.

Etienne Soropogui n’était pas sur la liste de la dizaine de prévenus qui doivent comparaître pour les mêmes chefs d’inculpation: attroupement illégal sur la voie public, destruction d’édifices publics et privés, coups et blessures volontaires, outrage envers les dépositaires de la force publique. La liste n’est pas exhaustive. Etienne Soropogui reste détenu à la Maison centrale de Conakry, de façon arbitraire a martelé Me Zézé Kalivogui.

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