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Malédiction?

Oct 31, 2011

Par Tibou BARRY

A ceux qui avaient permis au doute de s’installer dans leurs esprits cartésiens à propos du signe maléfique que traine notre pays depuis son accession à l’indépendance jusqu'à nos jours, eh bien l’intronisation du sieur suprême Alpha Condé est malheureusement venu certifier cette désolante et navrante vérité historique. A l’instar de Sisyphe et de son rocher, la guinée déambule à travers son histoire courte mais calamiteuse l’échine pliée sous le poids d’un fardeau que les successives classes dirigeantes rendent de plus en plus pesant. La malédiction divine de la Guinée réside dans le fait qu’en plus d’être un scandale géologique, elle a été et demeure toujours un scandale humain de grande échelle. En effet, c’est toujours ses enfants les moins qualifiés, les moins méritants, les moins outillés et les moins rationnels, qui ont été aux commandes de son destin. Malchance, serait on tenté de le croire ? Non ! Serait la réponse de bon nombre d’entre nous. Qu’un petit commis des Postes, autodidacte, mythomane, haineux, en l’occurrence Sékou Touré ait pu mettre en marche une machine infernale, répressive, et broyeuse de vies humaines pendant plus d’un quart de siècle dans l’indifférence totale de la dite communauté internationale, est-ce de la malchance?

Qu’un tirailleur semi lettré, têtu, physiquement limité en l’occurrence Lansana Conté, beaucoup plus prompt à réagir à ses pulsions sexuelles qu’aux défis qui font face à sa fonction présidentielle nous lègue un pays exsangue, déliquescent après un autre quart de siècle de règne sans partage, est-ce un simple accident de parcours?

Qu’une petite fripouille, illuminée, schizophrène, Dadis Camara s’autoproclame <<Père de la nation>> et prenne une retraite anticipée après une année de terreur étatique et de viols collectifs, peut-on appeler cela de la malchance?

Qu’un ivrogne, roublard, Sekouba Konaté, s’autoproclame Marechal d’opérette (dixit AOT) s’assoit sur la table de négociations et décide en notre nom à qui il va céder la gestion du pays après l’avoir essoré de toute sa substance financière peut-on appeler cela un cas isolé ?

Enfin pour mettre la cerise sur la gâteau, qu’un inconnu aux origines indéfinies, au passé nébuleux, avec une formation académique invérifiable, une vision politique opaque ,une expérience de travail inexistante, un statut matrimonial hybride, des amitiés éphémères, et des fréquentations coquines, je nomme Alpha Conde coiffe au poteau tous ses concurrents et fasse comme le serpent qui se mord la queue, c’est à dire nous ramène dans les années noires du charcutier de Faranah, peut on encore une fois de plus parler de malchance ? Qu’un fauve comme Sékou Resco et des Pitbulls comme Pivi et Tiegoro Camara qui ne connaissent que très vaguement les trois premières lettres de l’alphabet occupent des postes ministériels devant des milliers de cadres compétents toutes ethnies confondues et des universitaires qui sont à la recherche de leur premier emploi depuis plus d’une dizaine d’années, c’est bien cela un scandale humain à mon humble avis.

Cet amalgame de<< malchances>> qui fait que la foudre nous frappe à plusieurs reprises et au même endroit doit certainement avoir des origines divines. Malheureusement pour les guinéens, des imams alimentaires (sacs de riz, dixit Kylé Diallo) pratiquant un islam mercantile sont cooptés pour régler le contentieux que nous devons certainement avoir avec le bon Dieu.

Pour le cas précis du professeur Alpha Condé, il n’est autre que l’image que nous renvoie le miroir de la vie lorsqu’on se donne la peine de s’y regarder. Notre propension à s’accommoder à la violence gratuite, à la cruauté et au mépris envers nos semblables, notre incapacité à relever les défis du développement et à jeter le blâme sur les autres, se retrouvent en la personne de Monsieur Condé qui vient tout juste d’être rattraper par son passé. Un passé riche en impostures, en embuscades politiques, en raccourcis sociaux et en passe-droits.

En écoutant « le Professeur de droit » dénoncer dans un Français du style « Toto tire Nama. Anani tire Toto » les pactes sociaux qui sont les fondements de la cohésion sociale en Guinée, l’on serait tenté de se demander dans quelle langue il enseignait à la Sorbonne ! L’adage dit que la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a. « «Mansa » Conde pour occulter son incapacité à résoudre l’équation sociale guinéenne s’abrite derrière des slogans creux, des dénonciations ciblées et des stigmatisations orientées et ne peut que nous exhorter à faire des sacrifices pour des politiques archaïques teintées de mépris, d’arrogance, d’exclusion, et de haine. Malheureusement, pour certains compatriotes malinkés, l’appartenance ethnique prime sur les convictions religieuses et politiques.

Par conséquent, le militantisme et la solidarité envers les dirigeants de leur ethnie dans leur enlisement politique est un impératif majeur. Hier victimes comme toutes les autres ethnies de la tyrannie de Sékou Touré, de la barbarie de Lansana conté et de la folie meurtrière de Dadis Camara, nos compatriotes de la haute Guinée du moins la classe intellectuelle Malinké observe curieusement à présent un silence inquiétant face aux exactions de notre « Professeur de droit National.»

Le cas de Lansana Kouyaté qui se fait un Hara kiri politique en se rangeant derrière Alpha Condé alors qu’un océan de différences sépare les deux hommes. Sekouba Konaté bien que certain que Monsieur Condé n’allait jamais lui renvoyer l’ascenseur se plia toutefois sous la pression de la coordination mandingue. L’imam Magassouba qui après avoir dirigé la prière, ordonna le pogrom de ses concitoyens peulhs de même confession à Siguiri, sont des exemples à ce propos. Des voix discordantes du tohu bohu d’un public chauffé à blanc par des discours populistes de la nomenklatura Condéiste ? A ma connaissance il n’y a que celles des vrais Professeurs Ansoumane Doré, Kadjaly Condé (France) et celle de Lamine Camara (Allemagne).

«L’opposant historique» devenu Président hystérique, a déjà raté tous les virages de son récent parcours , car au lieu de gouverner, il se croit obligé de régner comme un mauvais chef de tribu, pire le gourou d’une secte, par essence suicidaire.

Partout ailleurs au monde, après la pluie, c’est le beau temps. Mais en Guinée, politiquement parlant, après la pluie ce fut la tornade, l’ouragan, la tempête. Avec notre Professeur de droit national, j’ai bien peur que ce ne soit le tsunami qui sera au menu. Ill suffirait tout juste que l’opposition parle le seul langage qu’il maitrise, c’est à dire la violence, pour que le pays s’embrase. Alors vivement la Somalie !

Tibou BARRY
Atlanta, Georgia, USA
 

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