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Jean-Marie Doré: «La Guinée est dans une situation déséquilibrée»

Nov 06, 2011

L’ancien Premier ministre guinéen, Jean-Marie Doré, s’était rendu à Genève, il y a deux semaines. Il vient de regagner Conakry. Des rumeurs avaient fait cas même de sa mort à Genève. Il a tenu une conférence de presse ce 5 novembre, au siège de son parti UPG (Union pour le progrès de la Guinée). L’objectif de la rencontre était d’annoncer le retour de son parti dans le paysage politique guinéen. Et que c’est aussi pour «renouer avec les journalistes». Des invités de marque ont pris part à la conférence. Aliou Condé, secrétaire général de l’UFDG, Oumar Tall de l’UFR, Kassoum Camara, premier Conseiller à l’ambassade du Mali en Guinée.

Jean-Marie Doré a rappelé qu’il lui a été recommandé de s’abstenir de participer aux débats politiques du pays pendant son passage à la Primature, durant la Transition. Cette période passée, il rappelle que la transition ne s’est pas encore achevée, puisque l’élection des députés de la future Assemblée nationale devant marquer cette fin, n’est pas encore organisée. C’est pourquoi il dira que «la Guinée est dans une situation déséquilibrée» et il a souhaité l’organisation rapide des élections législatives.

Interpellé sur le dialogue rompu entre le pouvoir et l’opposition, Jean-Marie Doré a indiqué que ce dialogue n’est rompu qu’entre le gouvernement et le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition non entre le pouvoir et l’Alliance pour la démocratie et le progrès, ADP dont il est membre. «Nous, nous continuons d’avoir des contacts avec le gouvernement », a-t-il clamé. M. Doré dit ne pas vouloir porter un jugement sur la gestion du pouvoir par le président Alpha Condé avant de rencontrer celui-ci, mais aussi avant le 21 décembre 2011, premier anniversaire de l’investiture d’Alpha Condé.

«Le temps est court et laGuinée est confrontée à trop de problèmes pour qu’on porte un jugement objectif autant que possible. Ce que je pourrai dire au gouvernement actuellement, c’est la compréhension du débat politique…» Il rappelle qu’Alpha Condé a été investi le 21 décembre 2010, et le 21 décembre 2011, il aura fait un an au pouvoir, c’est après cette date qu’il pourra se prononcer. Jean-Marie Doré estime que l’UPG, son parti, aura eu alors suffisamment le temps pour faire le bilan de l’ex-opposant historique guinéen. « Si nous le faisons maintenant, nous risquons de critiquer ou d’approuver à tort» les actions posées par le gouvernement.

Toutefois, Jean-Marie Doré s’est dit remonté contre l’interdiction des stades à Cellou Dalein Diallo, en tournée de remerciement des militants dans son fief. Signalons que celui-ci a été interdit de tenir son meeting aux stades de Kindia, Mamou, Dalaba, Pita, Labé d’où il est passé entre le 31 octobre et le 3 novembre. Mais il a été obligé, par exemple à Kindia, de tenir son meeting dans sa 4x4 décapotable. A Mamou, le préfet avait au départ approuvé la tenue de son meeting avant de se rétracter. Mais, Jean-Marie Doré dit qu’il ne «marche» pas avec le Collectif à cause de certains éléments. Il estime que ces éléments dont il s’est abstenu de citer, devraient «parler d’une manière responsable» et point.

Critiquant certains médias guinéens qui ont annoncé sa mort, Jean-Marie Doré ironise. Selon lui, ce qui est vrai, c’est qu’il est en train de parler avec des journalistes pour leur dire que l’UPG est de retour dans le débat politique national.

Abordant le sujet de la CENI, le leader de l’UPG estime que l’article 162 du Code électoral devrait être modifié du fait qu’il donne à son Président d’annuler à lui «seul» les résultats d’une circonscription électoral où auront été constatées des irrégularités. En clair, cet article dispose: «Au vu de tous les procès verbaux des Commissions administratives de centralisation, la CENI effectue le recensement général des votes. Si au cours du recensement général des votes, il apparaît que l’incohérence des résultats figurant dans les procès verbaux rend ceux-ci inexploitables ou si les procès verbaux sont entachés d’un vice substantiel affectant la sincérité de leur rédaction, le Président de la CENI, après vérification des procès verbaux de vote, en prononce la nullité par décision formelle…» Ce qui irrite l'ancien Premier ministre  de la Transition qui accuse que cet article aurait été glissé entre le premier et le second tour de la présidentielle, sans indexer qui que ce soit.

Il propose, à la place de cet article, la mise en place d’un comité composé des partis politiques composants la CENI qui pourraient, avec le président de la CENI, décider du sort des procès verbaux d’un quelconque endroit où des irrégularités majeures auront été observées.

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